Petit pays, petite histoire ? Peut-être. Mais on lit dans L’Hôtâ une évocation du passage à Reconvilier d’un certain Saint-Exupéry, l’auteur du Petit Prince dont la traduction en patois jurassien a été élaborée par Michel Choffat qui en présente un extrait savoureux.
Le traditionnel récit en patois de Bernard Chapuis, Lai graivatte, précède l’odyssée de Tétralyre, un groupe musical perpétuant aussi le patois dans ses chansons, présenté par Pierre-André Chevalier. Chansons toujours, les airs de Noël chantés de ferme en ferme par les écoliers de Mont-Soleil s’animent en images aussi dans les couleurs des photos de Christine Choffat. Patrimoine immatériel encore, Pierre-Alain Girard invite à découvrir Marguerite Yerta-Melera, romancière jurassienne revenue d’Amérique au pays, le siècle passé.
Histoire d’eau
La magnifique aventure de l’Allaine portée à l’écran par Jean-Louis Merçay et Louis-Philippe Donzé nous est contée dans sa nature avec élégance et invite à la balade. L’eau aussi a filé, actionnant l’ancien martinet de Courtemautruy présenté dans son histoire par Michel Hauser. Il en a fallu aussi de l’eau pour animer les scieries des Franches-Montagnes que Nicolas Gogniat a visitées in situ ou dans les archives pour en dresser un inventaire sélectif. Les efforts d’un métier rude ressuscitent au fil du texte et de ses nombreuses illustrations.
Ah ! Les vieilles fermes…
Evidemment, L’Hôtâ propose la découverte d’une ancienne ferme des 16e et 17e siècles dont les façades ont été rénovées avec soin et bon goût. Cette construction à deux pans de type « mal tourné » présentée par Alexandre Mouche a retrouvé ses montants et linteaux sculptés, témoins des artisans d’une époque révolue.
On ne saurait décrire des rénovations réussies sans s’interroger sur les enjeux actuels de la protection d’un patrimoine que mutilent souvent des aménagements voulus par les défis écologiques et énergétiques contemporains. Armelle Cuenat rapporte quelques aspects de ces défis environnementaux recueillis auprès de Georges Daucourt et Cyril Kamber, architectes œuvrant pour l’ASPRUJ dans l’examen des projets de rénovations et de constructions.
Enfin, cette 49e édition de L’Hôtâ présente aussi les activités de l’ASPRUJ sous la plume de Mary Montini, présidente sortante dont on lit le généreux engagement dans le témoignage reconnaissant du comité. (cp-oo)