Né à Delémont, Claude Stadelmann est devenu cinéaste indépendant après une carrière dans l’enseignement et l’animation culturelle.
Fondateur de Signe Productions en 1987, il a beaucoup voyagé à Madagascar, une île qui lui a inspiré de nombreux films, avant de revenir dans sa ville natale. Auteur d’une trentaine d’œuvres filmées de tous formats, il consacre aujourd’hui, en collaboration avec les inénarrables Plonk & Replonk, un docu-fiction à la fois baroque et décalé à l’histoire de la République et Canton du Jura, sous l’angle de l’appartenance controversée de Moutier. Marqués par une histoire singulière, les Prévôtois vivent en effet depuis plusieurs décennies une quête identitaire pleine de rebondissements que «Jura, Terre promise» révèle et déconstruit avec un humour incomparable. Le 18 juin 2017, le choix des citoyennes et citoyens de Moutier d’appartenir à la République et Canton du Jura ponctue un épisode déterminant de l’histoire singulière de notre pays. A nulle autre pareille depuis bien longtemps, la cause jurassienne s’est installée à la une de l’actualité.
Entre humour et dérision
Les moyens du cinéma qui ont été choisis pour la mise en scène de ce récit ne sont pas très éloignés des composantes d’une distillerie artisanale… Les images d’archives (RTS, RJ et privées) représentent une part déterminante du film et sont traitées selon les exigences du récit et le respect des droits y afférents. Avec la collaboration artistique de Plonk & Replonk et la complicité de Stéphane Calles, le film de Claude Stadelmann revisite les faits et gestes de cette aventure unique avec une bonne dose d’humour et de dérision. Le récit fouille dans les tiroirs et enfonce les portes ouvertes de cette histoire encore et toujours inachevée. Toutes voiles dehors avec la fantaisie de Plonk et Replonk, on se lâche et on oublie jusqu’à l’existence du frein à main. Le type de narration, souple et libre, déroule – à l’image d’un écheveau qu’on tente de démêler – le fil du récit au gré des événements tandis que des situations ou autres interventions alimentent ou perturbent cette logique. Ainsi, la construction formelle du film de télévision est en parfaite harmonie avec l’aventure tumultueuse et surprenante de la création du 23e canton suisse. Avec le concours du collectif Plonk et Replonk, la matière historique, politique et toute sa suite prend des allures caustiques, allégoriques, sérieuses ou burlesques.
(cp-oo)
AU PROGRAMME
Mercredi 28 novembre (20h)
Le Cinoche, Moutier
Dimanche 2 décembre (20h)
Cinéma Lux, Les Breuleux
Jeudi 6 décembre (20h30)
Cinélucarne, Le Noirmont
Dimanche 16 décembre (10h45)
Lido, Bienne