En lisant le flyer du SNOWCROSS D’LA BINZ, force est de constater que ce début d’année s’annonce noir malgré le tapis blanc qui s’est peu à peu installé ! Cette compétition du championnat suisse organisée par le Motoneige Club L’ORIGNAL de Court est annulée… J’ai donc voulu en savoir davantage en recevant son nouveau président, Nicolas Zingg et l’indispensable secrétaire depuis sept ans, Christine Allemann.
Nicolas, la quarantaine athlétique, est aussi le propriétaire de la société éponyme spécialisée dans les transports, le déménagement industriel et le levage. Ce club a été fondé le 11 décembre 1997 et, selon son président-fondateur, Marc Frei, il tient son nom Orignal au fait que quelques mordus de motoneige de Court ont pratiqué leur passion dans le Grand Nord canadien. Impossible cependant d’affirmer si certains ont rencontré cet imposant cervidé, de caractère peu commode, cousin de notre élan européen et pouvant atteindre un poids de 700 kilogrammes. Rien ne le distingue de l’élan si ce n’est son fort accent canadien.
D’une montagne à l’autre…
Le club compte quelques cinquante membres dont une douzaine de coureurs et est aussi affilié à la Fédération Motocycliste Suisse (FMS). Il vient ainsi renforcer la vie associative et sociale à Court et son but ultime est d’organiser une épreuve du championnat suisse.
La première eut lieu en 2003 à Montoz. Dès 2006, la course se déplace à la Montagne de Moutier. Depuis 2015, le comité d’organisation, dirigé par Urs Allemann, le mari de Christine, établit cette manifestation à la Binz. La course se joue en trois catégories : Seniors et Dames (avec un classement distinct), Amateurs Open et Elite. Parmi les clubs participants, on note des coureurs de Savièse (Valais), Saint-Cergue (Vaud), Châtel-Saint-Denis (Fribourg), La Lenk (Berne) et aussi du nord du Tessin adossé au massif du Saint-Gothard. L’organisation d’une telle course commence trois mois à l’avance avec notamment la recherche de sponsors et l’autorisation cantonale.
Hugo et son aimable fable
Outre l’enneigement et les conditions météorologiques, l’autre élément fondamental est la restauration en plats et boissons chaudes pour tout ce nombreux public, tant acteurs que spectateurs. On peut compter pour cela sur Michel Tschirren et sa belle famille !
A cette occasion, une grande tente est installée où sont servies un large choix de spécialités campagnardes. Enfin, le vin chaud concocté par Hugo Schnyder selon une recette jalousement conservée. Hugo a bien voulu m’en révéler les ingrédients de base : citrons, oranges, anis étoilé, cannelle et diverses épices selon des dosages tenus secrets. Mais le goûteux de sa préparation est, selon lui, le contenant de ce cocktail aromatisé : un bas de femme déjà porté dans lequel est glissé ce bouquet de saveurs. Le tout est ensuite mis à infuser à feu doux, longuement, pour obtenir au final quelque 200 litres de vin chaud vendus au profit du club. L’historiette du dessous féminin déjà porté appartient, à mon sens, davantage à l’imaginaire masculin qu’à la réalité. En ces temps confinés, désinfectés, hydro-alcoolisés et masqués, cette aimable fable fait du bien !
Pierre Chevrier
