S’il y a une personnalité du Jura bernois qui n’est pas effrayée par le cumul des fonctions, c’est bien de Jacques Misteli dont il s’agit. Eprouvant tout naturellement le besoin de se mettre au service de son prochain, ce cadre commercial retraité est un modèle de dévouement en faveur de la collectivité publique. La liste des postes occupés durant plusieurs décennies est si longue qu’il faudrait davantage qu’un simple article de journal pour tout énumérer. L’ancien maire de Court songe purement et simplement à écrire un livre. On ne peut que l’encourager à passer de la parole aux actes.
Contrairement à ce que la consonnance latine de son nom peut laisser penser, Jacques Misteli est originaire d’Aeschi, canton de Soleure. Il est arrivé à Court avec sa famille après avoir passé les cinq premières années de sa vie à Interlaken. Après son école obligatoire (école primaire à Court, école secondaire à Reconvilier), il a suivi un apprentissage d’employé de commerce au sein de l’usine Schaublin, à Bévilard. Il est resté fidèle à cette entreprise durant quarante ans. Le sport individuel a pris une place importante dans sa vie. Membre de la société de gymnastique de Court, il a orienté son choix vers l’athlétisme, n’ayant tout simplement pas le profil pour toucher à l’artistique. Le saut en longueur, le 100 mètres et le lancer du poids furent ses disciplines de prédilection. Les courses de côte – il a effectué Sierre-Zinal à six ou sept reprises – et les marathons de ski de fond, comme l’Engadine et la MARA, lui laissent de magnifiques souvenirs. Au même titre d’ailleurs que les différentes expériences vécues en tant qu’entraîneur de volleyball.
Place aux séquences nostalgie
Lorsqu’on demande à Jacques Misteli d’évoquer ses souvenirs de jeunesse dans le village de Court, il met en exergue les liens solides tissés sur la place du collège entre les ados et les aînés. Ces rencontres intergénérationnelles ont progressivement glissé vers des comportements plus individualistes et intimistes en raison de l’évolution des moyens de locomotion et de communication. Une tendance encore accentuée par l’arrivée de la technologie digitale (réseaux sociaux, smartphones, etc.). C’est avec une certaine nostalgie que Jacques Misteli revient sur l’époque où Court pouvait compter sur une activité commerciale très fournie. Au village, on recensait notamment deux boucheries, deux boulangeries, un magasin de vêtements, une mercerie, deux primeurs, deux magasins d’alimentation, un bureau de poste, trois restaurants, un tea-room, une scierie, deux menuiseries et un ferblantier. A cela s’ajoutaient encore les secteurs de l’industrie (mécanique/décolletage) et de l’agriculture qui faisaient vivre de nombreuses familles. Parmi les ravages liés à l’évolution du trafic routier, Jacques Misteli se souvient que, sur certains secteurs de la route cantonale, des marronniers ont été sacrifiés dans le cadre du réaménagement de la route. Les conséquences pas toujours très heureuses d’une localité en constante mutation…
La jonction de Court : un dossier conduit avec détermination
Porté par un sens des responsabilités jamais pris en défaut, Jacques Misteli est entré en politique par un concours de circonstances. A Court, il a occupé la fonction de conseiller municipal durant six ans et celle de maire pendant douze ans. Parmi tous les projets concrétisés durant son passage à l’Exécutif, l’obtention de la sortie d’autoroute à Court l’a particulièrement ravi, même s’il n’en tire aucune gloire. Ce dossier qu’il a défendu corps et âme avec l’aide précieuse de Geneviève Aubry, qui siégeait alors au Conseil national, lui a notamment permis d’établir des contacts avec le conseiller fédéral de l’époque en charge des finances Otto Stich et le chancelier fédéral Achille Casanova. Les gratte-papiers qui véhiculent une réputation de perle dans la région n’étant pas légion, les sollicitations de sociétés, associations, organisateurs d’événements, fondations ou autres ont afflué en sa direction et comme l’homme ne sait pas dire non, il s’est pratiquement retrouvé dans toutes les gonfles : « Pour gagner du temps, je devrais plutôt dire ce que je n’ai pas fait », plaisante-t-il. On s’efforcera donc d’énumérer ici les fonctions phares qui ont jalonné son parcours : membre du conseil d’administration de l’hôpital régional HJB (2000-2008) ; président du conseil de fondation caisse de retraite de l’hôpital régional HJB (1999-2015) ; secrétaire du PLR JB durant quinze ans ; membre du comité directeur de la CRT (Conférence régionale des transports publics) depuis 1993 ; responsable de l’organisation du 100e anniversaire de l’Ecole supérieure de commerce de Saint-Imier.
Excusez du peu…
Olivier Odiet