Le samedi 29 juin était un jour de fête dans les locaux de l’Eglise réformée de Tramelan. En effet, son service Migration a remis un prix à l’association AMITRA. Cette dernière s’engage depuis 2015 en faveur des migrantes et des migrants installés à Tramelan, tout d’abord lors de l’ouverture du centre d’hébergement d’urgence sous la patinoire du village, puis en poursuivant son engagement auprès de familles vivant dans le centre d’hébergement collectif de la commune.
En préambule, Susanne Gfeller, collaboratrice pour le service Migration a souligné que ce prix récompensait « un travail extraordinaire en faveur des personnes réfugiées et de la coexistence pacifique».
Le but étant de « rendre visible l’engagement qui est parfois oublié ou considéré comme acquis, que ce soit dans la population ou de la part des autorités ». Ueli Burkhalter, conseiller synodal et chef du secteur ŒTN-Migration a regretté que les étrangers soient perçus comme une menace, « que nous essayons de les renvoyer bien que nous sachions qu’un retour dans leur pays d’origine n’est même plus possible. »
Un prix pour celles et ceux qui s’engagent
C’est Sylviane Zulauf-Catalfamo, présidente de la commission de migration de l’arrondissement jurassien, qui a remis le prix d’encouragement d’une valeur de 5’000 frs à AMITRA, représentée par Nathalie Mercier-Vaucher et Mathieu Chaignat. Ce dernier a évoqué des souvenirs avec humour : « Il est toujours intéressant d’écouter un Afghan décrire son arrivée à Tramelan. Depuis Bienne, cette angoisse qui monte en même temps que le train qui gravit la montagne. » A tour de rôle, les membres d’AMITRA ont évoqué l’importance de « ce bénévolat au service de l’autre qui amène une grande richesse, mais qui implique d’accepter que nous sommes souvent un soutien provisoire sur le chemin de la construction de la vie d’un migrant ».
Le collectif a rappelé que l’association n’était pas là pour prendre position sur les procédures d’asile ou pour solutionner la problématique de la migration. Par un courriel ou un message Whats-App, le comité mobilise des dizaines de personnes pour mener diverses activités telles qu’une sortie ou un soutien administratif, aussi il considère que ce prix ne récompense pas simplement son travail, mais également l’engagement de toutes les personnes de la région, à Tramelan ou ailleurs, qui se démènent en faveur de leur prochain.
La matinée s’est terminée par des danses ukrainiennes, un spectacle de rue organisée par l’association Les livres en liberté et par un apéritif mêlant produits du terroir régionaux et mets préparés par des femmes migrantes de Tramelan. Une manière de poursuivre ces échanges interculturels et solidaires de manière conviviale.
Bruce Rennes