La plantation de sabots de Vénus réalisée l’an dernier à deux emplacements spécifiques du Parc Chasseral a porté ses fruits. Les plantes ont bien passé l’hiver et la presque totalité des 473 individus ont poussé cette année. Cerise sur le gâteau, 170 fleurs sur le site de la Neuveville et 97 sur celui de la Combe Grède ont été observées avec plusieurs fleurs double et triple, soit plusieurs fleurs sur la même tige. De nombreuses gousses de graines étaient également présentes, indiquant qu’une pollinisation s’est produite.
Le sabot de Vénus a quasiment disparu du Parc régional Chasseral. Cette magnifique orchidée autrefois commune est en danger d’extinction dans le Jura. Elle prospérait dans les forêts plus claires suite à l’exploitation plus importante du bois. Très attractive, elle a aussi été cueillie trop souvent et a fini par se raréfier fortement. Depuis le début des années 2000, le Parc Chasseral travaille avec de nombreux partenaires pour la réimplantation dans la nature de cette espèce emblématique.
En 2015, le Parc et le canton de Neuchâtel ont participé à un projet de réimplantation de l’espèce en Suisse coordonné par la Swiss Orchid Foundation.
Le fruit d’un suivi minutieux
En 2018, ce projet a débouché sur la plantation, dans le Parc Chasseral, de 473 plantes adultes cultivées en Hollande par l’entreprise Anthura à partir de graines prélevées sur des plantes en Suisse.
Un an plus tard, les nouvelles sont donc très bonnes, avec les résultats constatés sur les deux sites de La Neuveville et de la Combe Grède. Un suivi minutieux est réalisé en collaboration avec l’Université de Neuchâtel. Chaque plante est mesurée (taille, nombre de fleurs, nombre de gousses, nombre de tiges, etc.). Croisé avec des analyses de sol et des analyses génétiques, ce travail devrait permettre mieux comprendre les facteurs nécessaires à un développement optimal de cette espèce.
(cp-oo)