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L’expérience au service de la jeunesse

Edition N° 7 – 26 février 2025

Robin Grossmann : « « Le rajeunissement de l’équipe a pour avantage d’amener de la fraîcheur, mais le revers de la médaille, c’est le manque d’expérience. » (photo oo)

Kloten, Davos, Zoug, Lausanne et Bienne : la carrière de Robin Grossmann est jalonnée d’étapes marquantes qui ont contribué à façonner sa forte et attachante personnalité. Son titre de vice-champion du monde en 2013 à Stockholm remporté avec l’équipe nationale, les deux sacres nationaux glanés avec le HC Davos (2009 et 2011) ainsi que la finale des play-offs disputée avec le HC Bienne contre Genève-Servette lors de la saison 2022-2023 figurent parmi les souvenirs les plus marquants d’une carrière prolifique.    

Sa fin de règne au LHC lui laisse un goût amer  

N’ayant pas la réputation d’être un pleurnichard, Robin Grossmann préfère ne pas trop s’attarder sur l’expérience très spéciale vécue avec le Lausanne Hockey Club. Goûtant amèrement à la gestion particulière du Tchèque Petr Svoboda, l’Argovien a décidé de changer d’air alors qu’il lui restait encore une année de contrat. Portant son choix sur le HC Bienne, il se déclare très satisfait d’avoir jeté son dévolu sur un club qui attache une grande importance à l’esprit familial : « Comme j’ai vécu une période difficile à Lausanne, le fait de me retrouver dans un club dont la philosophie colle parfaitement avec ma vision des choses m’a permis de restaurer mon moral », explique-t-il. « La responsabilité de l’organisation est confiée à une direction suisse, ce qui change passablement la donne par rapport à mon vécu avec le LHC. Vous savez, l’aspect sportif, c’est une chose, mais l’atmosphère et l’ambiance sont des éléments déterminants dans l’épanouissement d’un joueur. A Bienne, l’équipe est très bien encadrée par le staff technique et les dirigeants. C’est une proximité qui vaut de l’or. » 

S’agissant du parcours réalisé par le HC Bienne jusqu’ici, Robin Grossmann indique qu’il est conforme à ses attentes : « Le rajeunissement de l’équipe a pour avantage d’amener de la fraîcheur, mais le revers de la médaille, c’est le manque d’expérience. Il faut dire aussi que les blessures de joueurs expérimentés comme Viktor Lööv, Gaëtan Haas ainsi que le retrait de Damien Brunner ont apporté un déséquilibre dont on se serait volontiers passé. Mais bon, je reste confiant. La progression de nos jeunes joueurs est réjouissante et si l’on parvient à se qualifier pour les play-offs après la phase play-in, tout deviendra possible. » A noter que Robin Grossmann n’hésite pas à dispenser de précieux conseils à la jeune garde biennoise. En clair, ce n’est pas seulement un leader sur la glace, mais dans le vestiaire aussi. 

Séduit par les méthodes d’Arno Del Curto 

Dans une carrière d’hockeyeur professionnel aussi riche que celle de Robin Grossmann, on côtoie des entraîneurs avec des styles totalement différents. Parmi la longue liste des meneurs d’hommes que le défenseur du HC Bienne a croisé sur sa route, c’est Arno Del Curto qui lui a laissé la plus forte impression : « Je me suis retrouvé sous ses ordres au HC Davos au début de ma carrière et il m’a beaucoup appris. Sa principale force, c’est de s’adapter à tous les caractères. En nous confiant des responsabilités, la frilosité, le doute et la fragilité laissent place à un certain culot et l’on prend des initiatives parce qu’on se sent en confiance. Je lui dois beaucoup… »              

A bientôt 38 ans, Robin Grossmann sait que sa retraite sportive n’est plus très loin. On ne pouvait donc raisonnablement pas s’entretenir avec lui sans savoir dans quel domaine il pensait orienter sa carrière professionnelle au terme de sa carrière de joueur : « J’aimerais bien rester dans le hockey sur glace. Pas forcément en tant qu’entraîneur, mais plutôt dans le secteur du développement puisque je constate que le hockey suisse accuse encore un certain retard à différents échelons de la pyramide par rapport aux nations phares du hockey international. » 

Marié et père de deux enfants de 7 et 5 ans, Robin Grossmann apprécie tout particulièrement le ski, mais il doit évidemment attendre que la saison de hockey soit terminée pour s’aventurer sur les pistes. Il pratique aussi la marche en montagne. Domicilié dans le quartier de Boujean, l’Argovien se sent bien à Bienne où il a l’occasion de parfaire régulièrement son français du côté de la Tissot Arena, son feeling avec les journalistes romands n’étant plus à démontrer. Avec les alémaniques non plus, d’ailleurs…   Olivier Odiet 

Robin Grossmann : « « Le rajeunissement de l’équipe a pour avantage d’amener de la fraîcheur, mais le revers de la médaille, c’est le manque d’expérience. » (photo oo)