Pas sûr que tous les membres de l’UDC Moutier applaudissent des deux mains ce petit séisme politique, mais là encore c’est le traditionnel refrain « s’adapter ou disparaître » qui prévaut. En clair, si tu ne montes pas dans le train, personne n’en fera une maladie. Oui, on est très vite oublié dans ce milieu où le travail accompli n’est pas toujours reconnu à sa juste valeur, le merci de politesse étant un peu léger pour saluer tant de sacrifices. Tout est donc question d’intérêt, le reste faisant partie de l’anecdote. Et des intérêts, l’UDC Moutier n’en manque pas dans cette nouvelle aventure. Diable, il y a des sièges à prendre au Parlement jurassien. Alors pourquoi cracher dans la soupe ?
Une idylle bien mûrie
Lors du point presse organisé le jeudi 11 novembre dans un endroit qui ne laisse personne de glace, soit la patinoire, les médias régionaux se sont déplacés en force pour ne pas manquer une miette des faits relatés lors de ce moment historique. « Depuis déjà quelques temps, des démarches ont été entreprises avec nos collègues de parti jurassiens afin de préparer notre adhésion de la meilleure façon possible », a déclaré Francis Carnal. « Finalement, nous défendons toutes et tous les mêmes valeurs. A l’image de l’UDC Suisse… »
En quête de forces vives
Davantage considéré comme étant le choix de la raison plutôt que celui du cœur, le pacte signé entre l’UDC Moutier et l’UDC Jura ouvre donc des perspectives intéressantes pour le parti agrarien prévôtois qui ambitionne de rafler trois fauteuils au Parlement jurassien sur les sept réservés au district de Moutier. « Nous devons défendre nos couleurs face à une gauche qui tend à tirer les finances vers le bas, à cultiver l’interdit et donc réduire nos libertés, à inventer toujours de nouvelles taxes et bien d’autres aberrations », poursuit Francis Carnal. Qui parle « d’inconnue intéressante » en évoquant les ressortissants étrangers dans le canton du Jura : « Il y en a un bon nombre intégré partageant nos points de vue qui voudront nous soutenir. Nous ne sommes par réellement inquiets car ils comprendront vite que nous défendons les familles, les agriculteurs, les artisans, les PME, etc. La cible n’a jamais été celles et ceux qui souhaitent travailler et vivre chez nous en paix », a-t-il encore ajouté. Avant de conclure : « La situation personnelle et familiale de nos membres ayant changé, nous devons nous réorganiser car l’UDC fait partie intégrante de la vie politique à Moutier. Celles et ceux qui désirent continuer l’aventure politique dans le canton du Jura n’y arriveront pas seuls. Nous avons donc besoin de nouvelles forces vives prêtes à s’investir pour leur avenir. La cerise sur le gâteau serait d’accueillir des Prévôtoises et des Prévôtois de droite avec des sensibilités jurassiennes pour nous aider à passer ce cap. »
Olivier Odiet