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Melanie Oesch cultive le chant avec amour

Edition N°32 - 8 septembre 2021

Dans le cadre de sa rubrique « tribune VIP », La Semaine a rencontré Melanie Oesch dans son village de Schwarzenegg. Un entretien convivial et chaleureux durant lequel la chanteuse du groupe Oesch’s die Dritten a rappelé qu’elle ne pouvait pas concevoir le yodel sans y glisser une touche de fantaisie. Ce mélange entre tradition et modernité fait notamment un tabac en Romandie où cette pétillante artiste se sent parfaitement à l’aise. (photo Manuela Belmonte)

« Je n’ai jamais l’impression de travailler. » Cette phrase prononcée par Melanie Oesch est peut-être le secret d’une notoriété acquise naturellement, sans l’ombre d’un plan de carrière. L’authenticité, l’humilité sont des valeurs qu’elle cultive au quotidien, prouvant au passage que le fait de se retrouver sous le feu des projecteurs en permanence ne modifie pas sa simplicité d’un iota. La chanteuse du groupe Oesch’s die Dritten a reçu La Semaine sur une terrasse de restaurant dans son village de Schwarzenegg en se montrant à la fois disponible et aimable. Sa grande sensibilité pour la Romandie est ressortie plusieurs fois lors de cet entretien marqué par une petite pause, une fan inconditionnelle de Melanie l’ayant sollicitée pour une brève séance photo. Tout un symbole…

« Hep Melanie, c’est par ici l’interview ! » s’est exclamé le soussigné, coupant ainsi la chanteuse dans son élan alors qu’elle se dirigeait à l’intérieur du restaurant d’un pas alerte. Avant même de commencer l’entretien, sa classe parlait déjà. « Je vous offre notre dernier CD. Et si vous souhaitez venir à notre concert à Courtételle au mois d’octobre, je mets volontiers deux billets à disposition pour vous et votre photographe. » Comme entrée en matière, on a déjà vu pire… Son élégance, sa bonne humeur et sa générosité ont caractérisé cette discussion menée à la bonne franquette. Ce qu’il faut savoir en premier lieu, c’est que le yodel n’est pas seulement une tradition que les puristes font entrer dans un moule. Il y a parfois peu d’acceptation pour les innovations et les autres formes de yodel. « Je ne suis surtout pas opposée au maintien des traditions, mais l’émotion me semble beaucoup plus importante que les règles », confie-t-elle. « Il y en a déjà suffisamment dans la vie pour ne pas encore en ajouter dans le yodel que je ne peux pas concevoir sans y mettre une touche de fantaisie. Notre groupe aime se produire en Romandie parce que ce public-là apprécie tout particulièrement la combinaison entre les mélodies traditionnelles et les éléments modernes. »

Talent précoce

Melanie Oesch a fait sa première apparition en public à l’âge de cinq ans déjà, lors d’un concours pour des jeunes musiciens organisé par son grand-papa, qui l’a accompagnée à l’accordéon pour l’occasion. « Le yodel, c’est un peu comme le ski, tout le monde peut l’apprendre. Il n’y a pas besoin de remplir certains critères au départ », explique-t-elle. La première prestation du groupe Oesch’s die Dritten à la télévision remontre à 1997. En 2001, une tournée est organisée aux Etats-Unis (Los Angeles, San Diego et Phoenix). « A ce moment-là, nous n’aurions jamais imaginé la création d’une petite entreprise familiale. Le fait de ne pas avoir eu de plan de carrière, ni d’attentes particulières est peut-être le secret de notre réussite. » Jamais avare en confidences, Melanie Oesch a précisé que le mélange entre le yodel et le chant classique n’avait jamais été un problème pour elle au lycée musical. Cependant, pour étudier le chant classique, elle aurait dû abandonner le yodel pendant un certain temps, ce qu’elle n’a pas voulu faire. Le joyau de Schwarzenegg a ensuite suivi un stage à La Poste dans le marketing. Elle avait prévu de commencer des études dans le journalisme au MAZ à Lucerne, mais le triomphe du groupe Oesch’s Die Dritten avec la chanson Ku-Ku Jodel au Musikantenstadl en 2007 a fait décoller la carrière du groupe et Melanie Oesch a pris l’option de privilégier la musique en famille, tout en pratiquant sa passion pour l’écriture en rédigeant des articles pour des petits journaux. L’artiste bernoise a également publié deux livres pour enfants et elle s’attelle actuellement à écrire le troisième. « J’ai une chance inouïe dans ma vie, c’est de pouvoir faire tout ce que j’aime ! » s’exclame-t-elle.

Et Melanie de préciser : « Après le succès du Stadl, j’ai été la seule à me mettre à mon compte, le reste de la famille ayant réduit sa charge de travail. Ce n’est qu’en 2010, lorsque nous avons fondé Oesch Music GmbH en famille, que nous avons principalement vécu de la musique. Certains membres du groupe ont conservé leur emploi depuis cette époque, comme une activité secondaire jusqu’à ce jour. »

« La scène est notre passion »

L’arrivée du COVID laisse un double sentiment à Melanie Oesch, qui avait de toute manière prévue de lever le pied avec le groupe Oesch’s die Dritten pour se consacrer pleinement à son fils Robin, né à la fin du mois de mars 2020. « Nous aurions dû reprendre les concerts au mois de juin, mais les annulations se sont succédées et il a fallu se réinventer en lançant de nouveaux projets, dont des livestreams. Sachant que la scène est notre passion, c’est avec un immense plaisir que le groupe a retrouvé le public le 19 septembre 2020 à Label Suisse à Lausanne. Même le port du masque n’a pas empêché le public de s’enflammer, les artistes étant survoltés après cette longue période de semi-confinement. Dotée d’une grande capacité à apprendre les langues, Melanie Oesch apprécie tout particulièrement de chanter en français. Elle a d’abord repris quelques tubes comme « Butterfly » ou « Quand le soleil dit bonjour aux montagnes », mais son souhait était également de pouvoir entonner des mélodies originales et les titres en français sont écrits par Fred Vonlanthen du groupe Sweet People et son épouse Alessandra.

Les nombreuses personnes qui ne manquent pas une miette de la carrière de Melanie Oesch ont compris qu’elle tenait absolument à préserver l’intimité de son fils Robin : « Certains magazines ont déjà publié des photos de Robin, mais seulement de dos, de manière à ce que l’on ne reconnaisse pas son visage. Pour l’instant, il est hors de question que je publie des  portraits de Robin ou que je les diffuse sur les réseaux sociaux. Cette discrétion et une certaine protection à son égard sont importantes pour moi. »   

L’année prochaine, le groupe Oesch’s die Dritten célébrera son 25e anniversaire. En plus de proposer de nombreux concerts, le Hot Shot Festival sera le premier festival organisé par le groupe. Il se déroulera à Oberlangenegg. « Deux groupes locaux bien connus ont déjà pu être engagés pour le programme cadre. On précisera encore que le Fans club du groupe Oesch’s die Dritten compte actuellement près de 900 membres en provenance de Suisse et de l’étranger. Lorsqu’on demande à Melanie Oesch ce qui la passionne le plus dans son métier d’artiste, sa réponse est limpide : « C’est de partager des émotions avec la famille, le groupe et le public. Mon meilleur souvenir ? C’est indiscutablement le concert donné en 2019 au Stravinski à Montreux. La salle était bondée jusque dans ses moindres recoins. J’ai vécu un rêve éveillé. » Pour exercer sa voix, Melanie Oesch chante tous les jours, si c’est possible, à la cuisine, au bureau, partout quoi ! A la fin du mois de décembre prochain, sa vie sera une fois de plus chamboulée avec l’arrivée d’un deuxième bébé. « Le mariage ? (rires) Oh, ce n’est pas d’actualité. Il y a d’autres valeurs qui comptent plus que le papier. » Et notre entretien de se terminer par la formulation de son rêve : « Rester en santé ! » relève-t-elle avec un large sourire. Surtout ne change pas Melanie… « Changer, moi ? Et pour quelle raison ? » rétorque-t-elle. Sa spontanéité nous étonnera toujours…

Olivier Odiet  

 

Tournée d’automne

Dates de concerts en Suisse romande

Jeudi 23 septembre :
Théâtre de Beausobre, Morges

Samedi 25 septembre :
Théâtre de Martolet, Saint-Maurice

Dimanche 10 octobre : Salle CO2,
La Tour-de-Trême

Samedi 16 octobre : Cort’Agora, Cortaillod

Samedi 23 octobre :
Salle de spectacles, Courtételle

Vendredi 5 novembre : Salle Recto-Verso, Grône

En un clin d’œil

LES MEMBRES DU GROUPE

Hansueli Oesch, 14 juillet 1958, accordéon schwyzois

Annemarie Oesch, 8 février 1963, choriste

Melanie Oesch, 14 décembre 1987, chanteuse

Mike Oesch, 14 janvier 1989, guitare basse électrique

Kevin Oesch, 23 octobre 1990, guitare acoustique

Urs Meier, 14 novembre 1980, accordéon

   

Dans le cadre de sa rubrique « tribune VIP », La Semaine a rencontré Melanie Oesch dans son village de Schwarzenegg. Un entretien convivial et chaleureux durant lequel la chanteuse du groupe Oesch’s die Dritten a rappelé qu’elle ne pouvait pas concevoir le yodel sans y glisser une touche de fantaisie. Ce mélange entre tradition et modernité fait notamment un tabac en Romandie où cette pétillante artiste se sent parfaitement à l’aise. (photo Manuela Belmonte)