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Méticulosité et savoir-faire plein les armoires

Edition N° 7 – 26 février 2025

Camille Gigandet est fier des timbres qu’il a soigneusement choisis durant de longues années. (photo bd)

Collectionneur de timbres depuis les temps immémoriaux, Camille Gigandet est devenu au fil du temps, un philatéliste hors pair en ce sens qu’il pratique sa passion avec un soin quasi scientifique. Qu’un timbre soit joli ou non ne l’impressionne pas, ce qu’il veut mettre en valeur ce sont de multiples détails qui échappent au regard du commun des mortels. 

Par le passé, un nombre incalculable de pays ont édité des timbres sur une multitude de thèmes, allant de la faune aux chemins de fer, en passant par la conquête spatiale, la Croix-Rouge et les fleurs.

Nul besoin pour les nations émettrices, d’être directement concernées, les missions Apollo par exemple ont figuré massivement sur des timbres africains, sud-américains et asiatiques. C’était le bon vieux temps où les collectionneurs s’arrachaient chaque nouveauté dans un esprit souvent spéculatif. « Tout cela a bien changé ! » remarque Camille Gigandet qui ne regrette pas plus que ça la fin de la marchandisation mais qui souhaiterait que la philatélie ne tombe pas dans l’oubli. « Les jeunes s’en sont largement détournés, c’est dommage. Quant aux sociétés philatéliques qui étaient si nombreuses dans toute la région jurassienne, il n’en reste que deux, aux Franches-Montagnes et à Delémont. Le pire est que toujours plus de gens mettent aux ordures les collections de leurs anciens, persuadés qu’elles n’ont aucune valeur. »

Valeur historique

D’un point de vue purement financier, ils ont plus ou moins raison, car le temps où les collections s’achetaient pour des sommes substantielles est clairement révolu, en revanche, certains timbres et certaines oblitérations ont des valeurs historiques incontestables.

« Il y a toujours des experts qui évaluent la valeur des collections qu’on leur soumet en se référant aux valeurs qui font référence depuis des décennies, mais les plus honnêtes ajoutent que la somme qu’on pourra escompter en les revendant est largement inférieure », précise l’habitant de Sorvilier.

Camille Gigandet collectionne d’abord des timbres suisses, mais il a également opté pour le thème du sport au sens large et celui de l’olympisme. De quoi remplir bien des armoires.

Petits détails

Loin de mettre dans ses livres des timbres choisis pour leur beauté, il est à l’affût de tout petits détails qui semblent sans importance. Il s’en explique au travers de quelques exemples. Pour les anciens timbres suisses d’abord, il faut savoir reconnaître le type de papier. Dans le jargon des philatélistes, il y a le papier blanc, le papier mêlé et le papier grillé. « Les timbres ont été imprimés sur de grandes feuilles de papier qui comportaient déjà certains marquages qualifiés de petits ou grands, ovales ainsi que de croix. Ces signes apparaîtront sur une partie seulement des timbres. En outre, ils peuvent se situer dans un angle de manière très partielle ou bien plus rarement en plein centre. C’est en présence de ces pièces-là que le philatéliste exulte. Mais la recherche de raretés ne s’arrête pas là. Compter le nombre de dents sur un côté révèle d’autres surprises. Des séries en avaient onze, d’autres douze ou treize et même quatorze. Le graal du philatéliste c’est de les avoir toutes dans sa collection.

Des timbres émis par diverses nations peuvent aussi contenir des fautes manifestes, à l’image de ces timbres coréens émis à l’occasion des JO de 1988 à Calgary. On peut y voir Pirmin Zurbriggen tout schuss sous le nom de la fondeuse finlandaise Marjo Matikainen qui est elle-même affublée du nom de notre Pirmin national. Sur la série suivante, la faute a été corrigée et Camille Gigandet n’est pas peu fier de posséder les faux comme les justes.

Mais ce qui rend notre interlocuteur plus volubile que tout, c’est le thème des oblitérations. Il les veut parfaitement centrées et lisibles et par-dessus tout il est à la recherche de tous les bureaux de poste qui ont existé dans chacun des districts du Jura bernois d’alors. C’est avec plaisir qu’il entrera en discussion avec quiconque voudrait lui proposer une collection, au 032
492 25 83.  Blaise Droz

Les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne se sont déroulés à Athènes en 1896 et les timbres édités à cette occasion figurent dans la collection de Camille Gigandet. (photo bd)

Camille Gigandet est fier des timbres qu’il a soigneusement choisis durant de longues années. (photo bd)