Après Point de vue, Valentin Winistoerfer revient avec une nouvelle pièce de théâtre, Aller simple. Fort du succès et de l’engouement incroyable du public l’an dernier à la même époque, il n’a pas eu besoin d’une grande motivation pour se remettre à l’écriture. Une pièce estampillée d’humour qui sera jouée par une quinzaine de comédiens prévôtois qui font preuve d’une belle efficience. Un vaudeville au travers duquel les gens de la région vont assurément s’identifier.
Derrière son côté petit père tranquille se cache un mec véritablement hyperactif. Valentin Winistoerfer, 27 ans, prof de français et d’histoire à l’école secondaire, est aussi un auteur prolifique puisqu’à part ses deux pièces de théâtre, il a déjà publié deux livres : Introspectif, et le dernier, Carlos, qui vient de sortir en librairie. Conseiller de ville au Rauraque, il est aussi fan de foot qui joue avec la première du FC Moutier, amateur de culture et de hip-hop ; il est sur tous les fronts.
Aller simple
Le pitch. Vito Riner est un type à la fois attachant et énervant. Sa relation avec Scirène Mégot, une bimbo narcissique et autocentrée, semble battre de l’aile: il en pincerait presque pour Cécile Musène, une très bonne amie d’enfance, mais comment se jeter à l’eau? Artiste peintre de renom, sa fortune lui permet de venir en aide à un panel d’individus plutôt éclectique: Raasta Krett et Neil Aabau, respectivement charcutier et poissonnier du village, profitent de sa bonté, tout comme Anne Itagbo et Sinvi Cocton, les coprésidentes du mouvement végan local. Sa générosité lui joue parfois des tours. Son pote amnésique, Attila Fé, lui réserve involontairement quelques surprises, et non des moindres! Heureusement ou non, Vito rencontre aussi – et surtout – Al Chefusea, un excentrique patron d’agences de voyages. Ce dernier va lui permettre de prendre de la hauteur par rapport à sa rocambolesque situation. Une histoire qui tourne autour de trois thèmes comme fil rouge : la relation amoureuse, le rapport avec la mort et la cupidité que l’auteur tient à dramatiser au travers texte amusant. Elle est jouée par deux acteurs principaux qui occupent la scène tout au long de la pièce: Toni Carabotti et Cédric Zumbach, qui craignent un peu le stress avant d’entrer en scène, mais avouent un réel plaisir et que la sensation est des plus belles, une fois les trois coups frappés. Avec ce genre de vaudeville, Valentin Winistoerfer veut simplement faire partager une certaine vision des choses de la vie ou un peu sa façon d’être en y ajoutant une belle pincée d’humour. La pièce tourne aussi autour du dieu pognon, omniprésent. Après le succès indéniable de la pièce jouée l’an dernier, il fallait absolument faire mieux et monter en qualité. Ce sera le cas cette année avec une écriture pétillante, des décors soignés, dont un véritable lit d’hôpital et un jeu d’acteur plus peaufiné au travers duquel le spectateur devrait se retrouver, avec des mots bien de chez nous. Une pièce pour les gens de Moutier par des gens de Moutier en quelque sorte. Le rappeur prévôtois Manu Kann a signé la partie musicale pour la bande son.
La troupe
Le point commun entre la quinzaine de comédiens réunis sous l’appellation Les Clés du Palace, c’est qu’ils ont tous fait leurs classes à Moutier et sont amis. Donc, ils ne se prennent pas la tête, montrent un véritable plaisir à jouer ensemble et se réjouissent de «brûler les planches» dans leur ville. Agés entre 25 et 30 ans, tous sont de purs amateurs qu’il ne fut pas toujours facile à réunir pour les répétitions, chacun ayant une vie bien remplie. Les acteurs se montrent parfaitement impliqués dans leur personnage et favorisent l’esprit d’équipe. Ils ont eu aussi une grande liberté pour l’interprétation de leur rôle, chacun pouvant discuter sa réplique, la personnaliser en y amenant des idées afin qu’elle apporte un plus à la mise en scène faite par l’auteur lui-même. Les réservations vont bon train et il serait prudent de prendre ses avances pour assister à ce spectacle. Il faut préciser encore que la vingtaine de francs d’entrée pour y participer sera entièrement reversée à deux associations: Le Petit Cœur, de René Prêtre, chirurgien du cœur pour les enfants et SOS futures mamans.
Claude Gigandet
Aller simple, les 25, 31 janvier et 1er février (20h), Aula de Chantemerle à Moutier.
Réservations: Centre Culturel de la Prévôté / www.ccpmoutier.ch
