Pendant plus de cinquante ans, Nicole Thomet a vécu pour l’accordéon. Elle l’a enseigné, elle l’a joué sur les scènes de Suisse et d’ailleurs. Mais aujourd’hui, elle veut que cet instrument devienne le cœur battant d’un projet profondément humain. L’idée est simple, et pourtant visionnaire : offrir des accordéons à des femmes burkinabè en reconversion après la prostitution, ainsi qu’à des enfants scolarisés issus de milieux modestes, puis leur transmettre les bases de la pratique musicale. A la croisée de la formation, de la création d’opportunités économiques et de l’éducation culturelle, NiKKiS
Africa place l’accordéon là où on ne l’attendait pas.
« Je veux offrir une voie. Une voie qui passe par la musique, par la dignité retrouvée, par un savoir-faire qui peut ouvrir des portes », explique Nicole Thomet avec la détermination tranquille de celles qui ont vu les choses de près. Elle le dit avec des mots simples, ceux du cœur, mais derrière, il y a une vraie organisation. Des instruments seront envoyés à Ouagadougou. Sur place, des ateliers seront mis en place en partenariat avec des structures locales déjà engagées auprès des femmes et des enfants. L’idée n’est pas de jeter quelques notes et de repartir, mais de construire dans la durée. Avec méthode, respect et engagement.
Un pouvoir de transformation qui peut changer des vies
L’accordéon, dans ce projet, devient un outil de reconstruction. Pour les femmes, c’est une chance de sortir d’un engrenage souvent lié à la pauvreté, à la violence, à l’exclusion. Apprendre un instrument, c’est reprendre possession de soi, c’est découvrir une forme de puissance douce et expressive. Et pour les enfants, c’est éveiller des talents, développer la concentration, la mémoire, le travail d’équipe. Mais c’est aussi, tout simplement, leur permettre d’avoir accès à une pratique artistique, là où elle est trop souvent réservée à d’autres.
« Quand j’enseigne l’accordéon, je vois à quel point il transforme les gens. Il les oblige à se redresser, à écouter, à se relier à quelque chose de plus grand qu’eux. Au Burkina Faso, ce pouvoir de transformation peut changer des vies », confie Nicole, avec dans le regard une intensité peu commune. Cette passion-là, elle est contagieuse. Et elle inspire déjà un petit réseau de soutiens, en Suisse et au-delà.
Car si le projet a l’élan du cœur, il demande aussi des moyens très concrets : financer le transport des instruments, organiser l’hébergement et la logistique sur place, former les intervenants, assurer la maintenance. C’est pourquoi Nicole Thomet appelle aujourd’hui à la mobilisation. Entreprises, particuliers, institutions : toutes les contributions sont bienvenues, qu’elles soient financières, matérielles, ou simplement humaines. Et puis il y a la force du bouche-à-oreille. En parlant du projet, en relayant ses objectifs, chacun peut devenir une petite pièce de ce grand puzzle solidaire.
Un pont tendu entre la Suisse et l’Afrique
Derrière ce projet, c’est aussi une vision du monde que porte Nicole Thomet. Celle d’un monde où l’on n’attend pas que les choses changent par miracle, mais où l’on agit avec ses propres compétences, là où l’on peut. Elle ne prétend pas résoudre les inégalités du globe, mais elle offre ce qu’elle a de plus précieux : son art, son temps, sa foi en l’humain.
NiKKiSAfrica n’est pas juste un slogan. C’est un mouvement en germe, un pont tendu entre la Suisse et l’Afrique, entre la tradition musicale et la modernité solidaire. Un projet où chaque accordéon livré n’est pas un simple objet, mais une promesse. Celle qu’un autre avenir est possible, avec un peu de musique, beaucoup de volonté… et une immense dose d’humanité. Céline Latscha
Vous pouvez faire un don à NiKKiSAfrica en utilisant l’IBAN CH75 0630 0502 8734 6301 8 (Banque Valiant)
