Portraits

«Priorité aux intérêts des citoyens»

Edition N°37 - 9 octobre 2019

Roberto Segalla: «J’arrive à la limite de ce qui est supportable dans le système de milice.» (photo oo)

Conseiller communal de Courroux-Courcelon en charge du dicastère de l’Action sociale, Roberto Segalla (Les Verts) occupe la fonction de vice-maire pour la deuxième fois en cinq ans. Il se plaît à relever que l’Exécutif propose une fantastique représentativité politique autour de la table tout en précisant que les intérêts des citoyens passent avant ceux des partis. 

«Je gère mon dicastère comme une entreprise et c’est quelque chose de très gratifiant», souligne Roberto Segalla. «Comme j’occupe en parallèle un poste à temps complet en tant qu’enseignant en branches techniques à la Division Artisanale du CEJEF à Delémont, je constate que j’arrive à la limite de ce qui est supportable dans le système de milice. Une réflexion est actuellement menée sans tabou avec les partis pour envisager l’éventualité de remplacer l’assemblée communale par un Conseil général. Avant de franchir un tel pas, il sera évidemment nécessaire de sonder la population car c’est toujours elle qui doit avoir le dernier mot dans une démocratie.» Après avoir remplacé Sylvère Ackermann dans le courant de la législature, en 2014, Roberto Segalla a obtenu le deuxième meilleur résultat à l’Exécutif en 2017 sur la liste commune PS-Les Verts. Cette année, il occupe la fonction de vice-maire pour la deuxième fois en cinq ans. «Ce rôle offre une vision transversale des choses. Le vice-maire doit avoir accès aux informations au-delà de son propre dicastère. Lorsque le maire est absent, c’est à moi qu’incombe la signature des documents, les tâches de représentation ainsi que les interventions de sécurité.» 

Homme aux multiples facettes, Roberto Segalla assumera la fonction de député suppléant au Parlement jurassien dès le mois de décembre prochain. L’occasion pour lui de découvrir les rouages d’un législatif: «Etant curieux de nature, je suis impatient de me plonger dans ce nouveau contexte. J’espère que cette expérience me procurera autant de satisfactions qu’à l’Exécutif de Courroux-Courcelon où le fait de devoir résoudre des problèmes en tranchant dans le vif m’intéresse au plus haut point. En clair, je me complais dans le concret. J’aime être au fourneau, avoir la tête dans le guidon.» 

Assiette fiscale bien équilibrée 

Homme de caractère, Roberto Segalla s’est rapidement fondu dans le moule au conseil communal sachant que les autres membres ont également la réputation d’avoir une forte tête: «L’Exécutif est composé de pointures de la politique jurassienne avec une représentation fantastique autour de la table, soit Les Verts, le PS, le PDC, le PLR, l’UDC et le PCSI. Nous avons tous nos propres convictions, mais les intérêts des citoyens passent avant ceux des partis.» Roberto Segalla se montre reconnaissant vis-à-vis des chefs de service et du personnel communal qui accomplissent un énorme travail avec de grandes compétences.» Du théoricien au praticien, il n’y a qu’un pas que le co-président du Syndicat des Enseignants Jurassiens n’a pas hésité à franchir lors de notre entretien en appelant au pied levé Silvestro Di Meo, l’administrateur des finances de la commune, pour apporter des éclaircissements sur l’état actuel de la trésorerie: «Depuis 4-5 ans, nous bouclons nos comptes dans les chiffres noirs et à la fin de l’année 2018, nous avons même pu annuler le découvert au bilan, ce qui signifie concrètement la suppression du surendettement», précise-t-il. «Courroux-Courcelon ne dispose pas de gros contribuables qui sortent du lot mais plutôt d’une assiette fiscale bien équilibrée. C’est une excellente chose car certaines communes peuvent vraiment se retrouver dans l’embarras le jour où leurs contribuables dorés prennent la poudre d’escampette.» Parmi les principaux projets qui figurent dans le pipeline du Conseil communal de Couroux-Courcelon durant cette législature, on citera le Plan d’aménagement local (PAL) actuellement dans le camp du canton; la traversée de la route cantonale de Courroux; la rénovation de l’école de Bellevie; la protection contre les crues et revitalisation des cours d’eau de la Birse et de la Scheulte et l’étude visant à offrir une seule structure pour la crèche et l’UAPE. Le futur magasin COOP, qui prévoit l’implantation d’une surface commerciale et de deux immeubles locatifs de 44 appartements à la sortie du village direction Vicques, est un projet privé suivi très attentivement par les autorités de Courroux-Courcelon, dont le dynamisme n’est évidemment pas étranger au développement fulgurant de la commune ces dernières années. 

Olivier Odiet 

Roberto Segalla: «J’arrive à la limite de ce qui est supportable dans le système de milice.» (photo oo)