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Quand les crapules débarquent…

Edition N°13 - 6 avril 2022

« Les Bad Guys » : une vraie bande de crapules avec un bon fond. (photo ldd)

Dans ce 8e épisode de notre série cinéma, nous nous penchons cette fois-ci du côté de l’animation avec le film « Les Bad Guys », une comédie d’action déjantée et animalière !

Lesdits Bad Guys (ou simplement méchants en bon français) sont ce qu’on pourrait appeler de sacrées ordures. Composée de M. Requin, un expert en déguisement,
M. Serpent, maître en l’art d’ouvrir des coffres-forts, Mlle Tarentule, hackeuse de génie, M. Piranha, gros bras instoppable et M. Loup, tacticien brillant et charmeur, cette bande de prédateurs terrifie les pauvres citoyens en commettant d’impressionnants braquages et en fuyant sous le nez d’une police impuissante. Les méchants ultimes ? Pas vraiment puisque la bande finit par se faire arrêter lors d’un casse trop ambitieux.

Rusé, M. Loup propose un marché à la nouvelle gouverneure : si lui et ses acolytes parviendraient à convaincre le monde qu’ils sont devenus d’honnêtes personnes, ils éviteraient la prison.

Les autorités mordent à l’appât, mais M. Loup, troublé par un acte de gentillesse involontaire, commence à se demander s’il n’en a finalement pas marre d’être toujours le méchant de l’histoire.

Hilarant mais prévisible

Avec une telle trame de départ, il n’est guère compliqué de deviner comment se déroule la suite du film. Forcément, « Les Bad Guys » étant plutôt destiné aux enfants, les méchants ne resteront pas méchants jusqu’à la fin, histoire d’inculquer une bonne morale aux bambins. C’est tout à l’honneur du réalisateur et des scénaristes, mais cela a aussi pour conséquence de faire boiter le film. Malgré un premier acte très divertissant, la suite est terriblement prévisible et ne surprend jamais. Les enfants tomberont probablement dans le panneau quand le film le voudra, mais les adultes se feront difficilement avoir, si bien que les 2/3 du long-métrage deviennent lourds à regarder. En dépit de son scénario vu et revu, « Les Bad Guys » parvient à contrebalancer avec des wagons de gags plutôt efficaces.

Entre références filmiques et sociétales, l’humour (parfois noir) a de quoi faire rire un public de tout âge. Les blagues visuelles sont renforcées par une animation dynamique et énervée qui sait comment utiliser les attributs animaliers des cinq antagonistes/protagonistes pour un maximum de comique.

Au final, on rit autant bien devant cette comédie animée que devant le dernier Christian Clavier.

Le retour d’un géant ?

Dreamworks, le studio responsable de « Les Bad Guys », a longtemps été une gloire du cinéma d’animation grâce à des œuvres « culte » telles que « Shrek », « Dragon », « Madagascar » ou encore « Kung Fu Panda ». Mais au cours de la décennie passée, le géant s’est lentement vu détrôner par d’autres titans qui ont su conquérir le public. Les studios en question ne sont autres que Disney (faisant son grand retour après quelques années catastrophiques) et Illumination, responsable des détestables Minions (ces petits êtres jaunes qui ont envahi le paysage culturel).

Probablement dans un but de se différencier de la concurrence, Dreamworks a adopté avec ses dernières productions des styles d’animation légèrement différents. Avec « Les Bad Guys », le studio et le réalisateur Pierre Perifel nous offrent un film visuellement magnifique. L’animation faite à l’ordinateur bénéficie ici d’une retouche donnant un air de dessin animé classique au film. Un peu de fraîcheur dans un domaine bourré d’œuvres interchangeables d’un point de vue visuel. « Les Bad Guys » est au final un vrai plaisir pour les yeux et garantit un bon moment de divertissement aux petits et grands.

Louis Bögli

« Les Bad Guys »

Réalisation : Pierre Perifel

Durée : 1 h 40

Pays : USA

Note : 3.5/5

 

3 questions à …

Karim Gehrig, projectionniste,
caissier et responsable technique
de la coopérative Cinématographe-Royal

Les films d’animation sont-ils toujours une valeur sûre dans les salles de cinéma ?

En principe oui car les enfants viennent volontiers avec leurs amis et leurs parents. Mais tout dépend au final de la météo. S’il fait grand beau, les familles s’orienteront vers d’autres activités que le cinéma. « Les Bad Guys » va être diffusé dans nos salles et on espère que la météo va aller dans notre sens et faire marcher le film.

Que pensez-vous d’une œuvre qui parle autant aux adultes qu’aux enfants comme c’est le cas avec « Les Bad Guys » ?

C’est un gros avantage, surtout si le film a deux voix : une qui apporte une bonne morale aux enfants et une qui amène un humour qui parlera davantage aux adultes. Cela fait en sorte qu’ils ne sont pas en salle que pour jouer les nounous et qu’ils passent un aussi beau moment que les bambins.

Avec des studios comme Dreamworks, Disney, Illumination et bien d’autres encore, n’y a-t-il pas une surcharge de films d’animation en salle ?

Pour moi l’univers des films d’animation est comme l’univers des films dit « normaux ». Mais on essaye de les privilégier dans nos salles qui se veulent familiales. Il est vrai qu’il y a beaucoup de concurrence en termes de films d’animation de nos jours, mais dans ce cas précis on est content de pouvoir diffuser « Les Bad Guys » au cinéma car des studios comme Disney se mettent à diffuser leurs productions en streaming.

(lb)

 

« Les Bad Guys » : une vraie bande de crapules avec un bon fond. (photo ldd)