Portraits, Sport

« Rester à Bienne est une aubaine ! »

Edition N°15 – 17 avril 2024

Beat Forster : « C’est une grande chance pour moi de pouvoir commencer ma carrière d’entraîneur, assistant en l’occurrence, dans un club à la fois familial et très professionnel. » (photo oo)

Beat Forster, c’est un colosse au cœur d’or. Un gars humble et dévoué qui apprécie tout particulièrement de mettre son expérience au service des jeunes talents. Sachant que la première équipe du HC Bienne verra sa moyenne d’âge diminuer considérablement la saison prochaine, l’arrivée de l’Appenzellois dans le staff des entraîneurs ne pouvait pas mieux tomber. « C’est une grande chance pour moi de pouvoir entamer ma carrière d’entraîneur, assistant en l’occurrence, dans un club à la fois familial et très professionnel », explique Beat Forster. « J’aurais bien évidemment préféré terminer ma carrière de joueur sur une note plus positive, mais rien n’a fonctionné cette saison et je ne vois pas l’utilité de remuer le couteau dans la plaie. Il faut aller de l’avant. » Pour l’heure, les noms de l’entraîneur principal et du deuxième assistant ne sont pas encore connus. Un souci pour Beat Forster ? « Non, pas du tout. Comme la précipitation n’est jamais bonne conseillère, les dirigeants ont raison de prendre le temps nécessaire avant d’opérer leurs choix », relève-t-il. « Vous savez, je suis impatient à l’idée de commencer ce nouveau job qui est une véritable aubaine pour moi. L’équipe a perdu plusieurs piliers, c’est vrai, mais je reste persuadé que Bienne sera compétitif la saison prochaine malgré une mue importante. Les jeunes seront bien entourés par un noyau de joueurs expérimentés et ce mélange n’est surtout pas pour me déplaire. » Et Beat Forster d’enchaîner : « Je ne suis pas obsédé par les résultats, mais par la progression. En principe, lorsqu’une équipe monte en puissance, l’effet de ce redressement ne tarde pas à rejaillir sur le classement. Cela va de pair », poursuit-il. 

Compteur bloqué à six titres  

Lorsque Beat Forster a débarqué à Bienne, sa carte de visite de joueur affichait six titres de champion de Suisse, soit cinq avec Davos et un avec Zurich. Dans un coin de sa tête, l’idée de vivre un nouveau couronnement du côté de la Tissot Arena le titillait, mais la non-concrétisation de ce souhait ne le plonge pas dans un désarroi insurmontable : « Compte tenu de l’énorme évolution du hockey suisse, principalement au niveau de la vitesse et de la technique, il devient très difficile de franchir tous les écueils qui mènent au sacre. Dans ces conditions, réussir à se qualifier pour une finale peut déjà être considéré comme un exploit indépendamment de son issue. » En guise de conclusion, nous avons demandé à Beat Forster, l’entraîneur qui lui laisse le souvenir le plus marquant de sa longue sa carrière. Sa réponse n’a pas fait l’ombre d’une hésitation : « C’est Arno Del Curto. Ses méthodes étaient différentes mais efficaces. Il faut dire aussi qu’il ne pourrait sans doute plus travailler de la même manière aujourd’hui. Son époque n’est pas si lointaine, mais le hockey suisse a tellement changé en quelques années que j’imagine mal sa recette dégager toute sa saveur dans le contexte actuel. » On remercie encore Beat d’avoir fait l’effort de répondre à nos questions en français. C’était une grande première et le résultat peut être qualifié de très convaincant. Chapeau ! 

Olivier Odiet 

Beat Forster : « C’est une grande chance pour moi de pouvoir commencer ma carrière d’entraîneur, assistant en l’occurrence, dans un club à la fois familial et très professionnel. » (photo oo)