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Sa précision horlogère reste intacte

Edition N°39 – 26 octobre 2022

Francis Grünenwald : « Je la ramène facilement et n’hésite pas à taper sur la table quand il le faut. » (photo oo)

Originaire de St-Stephan (Lenk-Simmental), Francis Grünenwald est né le 11 février 1946 à la rue du Stand 5 à Reconvilier. A l’exception d’un passage au Fuet et à Tavannes, il est toujours resté fidèle à Reconvilier où il coule une retraite paisible et néanmoins active avec son épouse Ursula à la rue des Oeuchettes. Nostalgique de l’époque où les commerces ne se comptaient pas sur les doigts d’une main au centre de la localité, il envisage d’écrire un livre intitulé « Reconvilier mon village » pour mettre en exergue un passé aussi glorieux que fascinant. On se réjouit de découvrir l’emballage final que ce passionné de photos livrera aux intéressés.   

Authentique, spontané, franc et direct, Francis Grünenwald ne laisse personne indifférent. « Je la ramène facilement et n’hésite pas à taper sur la table quand il le faut », a-t-il glissé lors d’un entretien qui n’a laissé aucune place à la banalité. Il faut dire que l’homme a suffisamment de bagout et d’endurance pour rester frais comme une rose à la fin d’un marathon de la discussion. Cette facilité d’élocution associée à son sens inné de l’organisation n’a fait qu’attiser les convoitises durant sa vie active. Comprenez par là qu’il était fortement sollicité pour assumer des responsabilités au sein de différentes instances associatives ou communales. On vous épargnera ici la liste complète des mandats qui lui ont été confiés par peur de manquer d’espace rédactionnel. Pour la bonne bouche, on citera simplement la plus belle présidence de sa longue carrière, soit celle de la Société des contremaîtres de la vallée de Tavannes et environs. Alors qu’il n’était âgé que de 28 ans, on lui a un peu forcé la main pour accéder à une présidence auquel Francis Grünenwald n’aspirait guère pour la simple et bonne raison qu’il n’avait pas pour habitude de brûler les étapes hiérarchiques. Lors de l’assemblée générale, il fut ovationné pour sa nomination. Un gamin qui se hisse au sommet de la pyramide parmi la crème des contremaîtres âgés entre 40 et 60 ans est un fait suffisamment rare pour être souligné. L’heureux élu est resté en place à la présidence durant cinq ans et au comité pendant vingt-cinq ans. 

Il tourne l’ultime page de sa riche carrière chez Rolex 

Après avoir effectué son apprentissage d’horloger au sein de l’entreprise Bassin Watch à Reconvilier entre 1962 et 1965, Francis Grünenwald a multiplié les postes de cadre dans l’horlogerie et le décolletage tout en faisant une petite entorse de 1977 à 1982 en tant qu’inspecteur d’organisation chez Helvetia Incendie à Bienne. Il a terminé sa longue carrière chez Rolex en tant qu’ingénieur en fabrication après avoir occupé la fonction de chef du prémontage des mouvements. L’heure de la retraite a sonné le 29 mai 2009 alors qu’il avait 63 ans. Si Francis Grünenwald n’a jamais voulu briguer de mandat à l’Exécutif de Reconvilier, il a quand même goûté aux affaires communales en tant que président de la commission d’école et membre de la commission de police sous l’étiquette PLR. Parmi ses nombreuses passions, on citera le jass, le tir, la gymnastique et la photographie.

Appelé à émettre un jugement sur l’évolution du village de Reconvilier depuis l’époque de sa jeunesse, il se dirige vers son ordinateur pour sortir la longue liste des commerces et entreprises qui faisaient vivre de nombreuses familles. On s’en voudrait de lui brûler la politesse en la dévoilant dans ces colonnes puisqu’elle figurera dans son livre «Reconvilier mon village» qu’il est en train de réaliser. « Je constate avec regret que la grande majorité des commerces situés au centre du village ont disparu puisqu’il n’en reste plus que cinq aujourd’hui. Même la poste a fermé ses portes. Cet appauvrissement est imputable à l’arrivée des grandes surfaces. Notre génération est responsable de ce gâchis tout comme la génération suivante traînera le lourd fardeau d’avoir couru à la perte des sociétés locales sachant que la grande majorité des jeunes ne s’investissent plus à ce niveau-là parce qu’ils ont d’autres centres d’intérêt. Et que dira la génération suivante ? Qu’il ne se passe plus rien dans nos villages. » C’est cousu de fil blanc…          

Issu d’une famille de huit enfants, six garçons et deux filles, Francis Grünenwald et son épouse comptent trois enfants et six petits-enfants. Pas étonnant que leur retraite soit tout sauf ennuyeuse… 

Olivier Odiet 

Francis Grünenwald : « Je la ramène facilement et n’hésite pas à taper sur la table quand il le faut. » (photo oo)