Pollution a rimé avec indignation le vendredi 7 février dans le cadre de l’assemblée générale de la Fédération des pêcheurs du Jura bernois (FPJB) qui s’est tenue dans le nouveau local de la Société de pêche de Tavannes. Le président Gilles Monnier est revenu sur l’énorme pollution de La Suze, survenue en juillet 2019, entre Saint-Imier et Cormoret. Cette tragédie a vidé la rivière de sa faune piscicole sur une distance de 4 kilomètres. Une procédure pénale est en cours.
« L’année 2019 a été marquée par trois événements majeurs de nature très différentes. Ces contrastes de la vie résument parfaitement les nombreuses facettes de nos sociétés et de notre fédération. Qu’elles soient positives ou négatives, ces expériences et épreuves nous forgent, nous poussent à aller de l’avant, à être optimiste et à croire en l’avenir. » C’est en prononçant ces termes que le président de la FPJB, Gilles Monnier, a débuté son allocution.
Dans le tableau mi-figue mi-raisin qu’il a brossé avec une grande clairvoyance, on commencera par une bonne nouvelle, soit le renouveau de la Société de pêche de Tavannes qui vivait sous perfusion, grâce à son dernier représentant Michel Willemin, depuis plusieurs années. Reconstituée en 2019 sous l’impulsion de l’inusable André Schaad, vice-président et délégué de la fédération, cette nouvelle société connaît un formidable engouement chez les adultes (45 membres), mais également au niveau de sa section juniors (12) placée sous la présidence d’Inès Barbieri.
Inadmissible et intolérable
Cette touche réjouissante de la soirée n’a hélas pas occulté certaines réalités, tout sauf faciles à digérer. On pense bien sûr à la pollution de la Suze, en juillet 2019, qui a causé la mort de plusieurs milliers de truites. « Cette agression d’une rare violence a vidé la rivière de sa faune piscicole sur une distance d’environ 4 kilomètres. Heureusement, différents affluents de la Suze ont permis d’éviter que la catastrophe ne se propage en aval de Cormoret. Les investigations des autorités cantonales ont permis d’établir que la pollution était d’origine industrielle. Il est absolument inadmissible et intolérable que de tels évènements puissent encore se produire de nos jours. La prise de conscience écologique, les installations modernes et bien entendu les lois et normes de protection environnementale ne laissent aucunes excuses aux auteurs de ces actes criminels », a déclaré Gilles Monnier. Une plainte a été déposée et la procédure pénale suit son cours.
Sentinelles des rivières et gardiens de la faune
Le président de la FPJB a tenu à rappeler et à souligner l’importance du rôle des pêcheurs et des sociétés de pêche, très attachés au respect de la nature : « Nous sommes les sentinelles de nos rivières et les gardiens de la faune qui y est inféodé. Aucun autre groupe social que les pêcheurs ne sont autant dépendant et attaché à la vie des salmonidés de nos cours d’eau ! », s’est-il exclamé. C’est en étant envahi par l’émotion que Gilles Monnier a rappelé une triste nouvelle, soit celle du décès de Lionel Giauque le 5 octobre dernier. Président de la société de la Suze Bienne et secrétaire de la Fédération des pêcheurs du Jura bernois, il véhiculait des valeurs humaines en faisant preuve d’une grande disponibilité. Une minute de silence a été observée en sa mémoire. Suite à cette tragique disparition, la FPJB a été contrainte de mener des investigations pour repourvoir le poste de secrétaire. Assumant déjà cette fonction à la Société de pêche de Tavannes, Jessica Hänggi a accepté de relever le défi. L’assemblée a ratifié sa nomination tout en saluant chaleureusement son engagement sans faille pour la cause de la pêche. En guise de conclusion, Gilles Monnier a remercié toutes les personnes qui ont œuvré en faveur de la Fédération, des sociétés et du monde halieutique au sens large du terme.
(cp-oo)