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Simulations réalistes

Edition N° 10 – 13 mars 2024

La caserne des sapeurs-pompiers d’Erguël, à Saint-Imier, accueille quatre étudiants ambulanciers depuis la fin février et pendant trois semaines pour participer à un stage où les scénarios fictifs avec de faux patients correspondent à des situations réelles. Le service d’ambulances du Réseau de l’Arc a lui aussi rejoint ce dispositif de formation lancé en 2016. (photo pad)

Le projet nommé « Entreprise simulée en soins préhospitaliers » permet de développer, au sein d’une centrale fictive mais dans des conditions au plus près de la réalité, la formation pratique et sur le terrain des étudiants ambulanciers. C’est ainsi que depuis la fin du mois de février, les locaux des sapeurs-pompiers d’Erguël, à Saint-Imier, accueillent à tour de rôle quatre étudiants provenant de différentes régions de Suisse romande. Soigneusement choisis et issus du « Cycle 1 » du cursus des ambulanciers, ces derniers ont accompli six mois d’études sur les trois ans que dure la formation complète. Demeurant sur place, ils vivent en tout douze journées, rythmées par des tâches de service, la vie en communauté ainsi que trois interventions quotidiennes basées sur la réalité des interventions pratiquées dans le Jura bernois.

L’expérience est une nouveauté pour le service d’ambulances du Réseau de l’Arc, qui rejoint cette année le dispositif de formation créé par l’Ecole supérieure d’ambulancier et soins d’urgence romande (ES ASUR).

Le Réseau de l’Arc rallie ainsi les quatre autres partenaires d’ES ASUR, que sont les Ambulances des vallées neuchâteloises à Malvilliers, les Ambulances de la ville de Lausanne, le Centre de secours et d’urgence du Chablais et des Alpes vaudoises, ainsi que STAR ambulances à Epalinges. Le projet ayant prouvé son efficacité au niveau formatif, il fait aujourd’hui partie du procédé obligatoire dans le cursus de formation ambulancière à l’ES ASUR.

Alarmes soudaines et situations inconnues

Les stages ont lieu une fois par année en février et mars. En mêlant activités virtuelles et réelles, la formation adopte des conditions d’intervention à l’échelle 1 : 1, c’est-à-dire « haute réalité ». Grâce à la collaboration avec la Fondation d’Urgence Santé 144, les étudiants disposent d’une ambulance pleinement équipée. Les alarmes leur parviennent soudainement. Trois fois par jour. 

Lorsque les coéquipiers entrent en action, ils ne connaissent ni la situation ni le lieu géographique qui les attend. Effectuée par tous les temps, l’intervention peut se dérouler en ville, à un domicile privé, dans une usine désaffectée, dans des locaux publics et même en pleine nature, en des terrains parfois « hostiles ». Même les blessures et la présence de sang sont simulés de manière réaliste. Accompagnés d’un ambulancier-enseignant (qui n’intervient à aucun moment), ils sont amenés à gérer tout seuls les situations préhospitalières – dont le degré de complexité augmente graduellement. Cet entraînement inculque aux futurs ambulanciers les automatismes nécessaires, et il forge aussi leur sang-froid, même si les figurants (de tous les âges) ne sont pas réellement blessés, ni malades. 

En certaines situations, la police participe à ces interventions simulées, par exemple lorsque l’accidenté est accompagné d’un grand chien ou lorsqu’il faut sécuriser le périmètre en tenant à distance les curieux. « Le jeu d’acteur des volontaires est parfois impressionnant », précise Nina. « Ils poussent des cris, se tordent de douleur, pleurent, nous expliquent en gémissant ce qui leur arrive, et se montrent parfois réticents à notre intervention. Souvent, on dirait des acteurs professionnels, tellement leur attitude est crédible. » 

Pablo Davila

La caserne des sapeurs-pompiers d’Erguël, à Saint-Imier, accueille quatre étudiants ambulanciers depuis la fin février et pendant trois semaines pour participer à un stage où les scénarios fictifs avec de faux patients correspondent à des situations réelles. Le service d’ambulances du Réseau de l’Arc a lui aussi rejoint ce dispositif de formation lancé en 2016. (photo pad)