A force de courir après la place, on finit toujours par la rattraper. Ce constat s’applique à merveille pour l’Ecole à journée continue (EJC) de Tavannes «Le Château des enfants» qui occupe actuellement des locaux trop exigus à la Rue du Petit-Bâle 25. Pour pallier ce manque d’espace, un nouveau bâtiment scolaire abritera l’EJC ainsi que l’école enfantine sur l’actuel emplacement du pavillon, sur le site des écoles. Sur 75 dossiers, c’est le projet zurichois «Le Petit Prince b» qui a été retenu par le jury dans le cadre d’un concours d’architecture lancé par la commune de Tavannes. Rencontre avec la directrice Sandra Besson qui prône des valeurs de tolérance, d’autonomie et de respect pour apprendre le vivre ensemble aux enfants sans chamailleries. Pas si évident…
Comme un arbitre au football, l’EJC de Tavannes distribue elle aussi ses cartons pour bannir la violence dans ses locaux et sur le chemin de l’école. La couleur jaune engendre certaines sanctions alors que les cartons violets jaillissent lors d’un acte positif. Ces mesures ont été prises le 22 mai dernier pour éviter au personnel éducatif de passer son temps à régler des conflits. Depuis la mise en place de cette interdiction de violence, la directrice Sandra Besson constate un changement de comportement des élèves très encourageant, ce qui permet aux éducatrices et éducateurs de mieux se concentrer sur les activités (devoirs surveillés, bricolages, dessins, peinture, lecture, musique, cuisine, sorties en forêt, foot, participation aux tâches ménagères, etc…) sans devoir dépenser toute leur énergie à jouer aux gendarmes.
Instaurer des règles de vie
Comme le souligne la directrice Sandra Besson avec beaucoup de pertinence, il n’est pas possible d’exiger la même attention des enfants à l’EJC qu’à l’école traditionnelle où le silence est d’or. Trouver un bon équilibre entre la souplesse et la rigidité n’est pas forcément un exercice aisé. «Nous cherchons à instaurer certaines règles de vie aux enfants en les sensibilisant à des valeurs comme la tolérance, le respect, l’autonomie et l’acceptation des différences», poursuit-elle. Le bâtiment actuel, situé à la Rue du Petit-Bâle 25, peut accueillir jusqu’à 65 enfants en même temps répartis sur deux étages. 125 enfants au total sont inscrits à l’EJC de Tavannes, ouverte du lundi au vendredi. Différents modules sont proposés dont la possibilité de prendre le petit-déjeuner et le repas de midi. L’étage du haut est occupé par les enfants scolarisés dans les degrés 1H-4H et celui du bas de 5H jusqu’à la fin de la scolarité.
Accord parfait entre l’EJC et la commune
A Tavannes, l’EJC emploie 12 personnes à temps partiel (entre 35 et 80%), soit 8 éducatrices et éducateurs, une stagiaire engagée par la commune, une stagiaire du ceff, une apprentie et une cuisinière. Sandra Besson relève que la collaboration entre l’EJC et la responsable du dicastère des écoles Caroline Gyger, ainsi que les autres membres du conseil municipal, est excellente. «C’est aussi mon rôle de rapporter les réalités du terrain aux autorités communales. Et croyez-moi, mon message est toujours reçu cinq sur cinq. La commune est sans cesse à l’écoute de nos besoins. C’est un plaisir de travailler dans ces conditions», confie-t-elle. Une prise en charge des enfants à l’EJC est également assurée pendant une partie des vacances (semaine blanche, une semaine en automne, une semaine à Pâques et trois semaines en été). Après avoir été domicilié à Bienne, Sandra Besson a décidé de s’installer à Tavannes. Son emploi du temps est plutôt chargé. En effet, entre son travail d’éducatrice et la partie administrative (gestion du personnel, organisation générale, planification des horaires, bilan pour la DIP, facturation, décompte des heures, etc…), il n’y a plus beaucoup de place pour les plages de répit. L’EJC Tavannes accueille des enfants de différentes cultures et religions mais, selon la directrice, ce mélange est plus un enrichissement qu’une source de tracas. Qui s’en plaindra?
Le charme du Petit Prince opère
Le projet du nouveau bâtiment scolaire de l’EJC et de l’école enfantine est sur les bons rails. Le concours d’architecture lancé par la commune de Tavannes a été remporté par un bureau de Zurich. Sur 75 dossiers, le choix d’un jury formé de 15 personnes s’est effectivement porté sur le projet baptisé «Le Petit Prince b». Une collaboration avec la paysagiste Caroline Riede a également été entreprise. Ce bâtiment prendra place sur l’actuel emplacement du pavillon, sur le site des écoles. Sans compter les aménagements intérieurs, le budget devrait avoisiner les six millions de francs. Il passera en votation populaire l’année prochaine. Le début des travaux est prévu en 2020 et le bâtiment pourrait être opérationnel en 2022. C’est comme si on y était…
Olivier Odiet
