Manifestations

Tout n’est pas rose pour les roux

Edition N°44 - 27 novembre 2019

François Vorpe: «J’ai 66 ans et j’ai souffert des moqueries liées à ma couleur de cheveux toute ma vie.» (photo oo-a)

Ouvert à tout public, le premier festival des roux organisé en Suisse représente un saut dans l’inconnu pour son initiateur François Vorpe. Compte tenu du battage médiatique qui entoure cet événement depuis plusieurs semaines, tout indique que le succès populaire sera garanti. Film, table ronde, émission radiophonique et concert composent le menu gargantuesque de ce rendez-vous convivial qui se déroulera aux Planches (Les Breuleux) vendredi 29 et samedi 30 novembre. Bienvenue chez les roux. 

«J’aimerais juste apporter une petite goutte à la compréhension des gens vis-à-vis des roux en général et des enfants en particulier». Cette phrase lâchée par François Vorpe en conférence de presse à l’occasion de la sortie de son livre «La vie en roux» garde tout son sens pour évoquer le Festival des roux qui se tiendra aux Breuleux dans le café-théâtre Aux Planches, vendredi 29 et samedi 30 novembre. «Il faut bien distinguer un festival, ouvert à tout public, d’une rencontre uniquement destinée aux roux», fait remarquer François Vorpe, terriblement sensible aux différences. «Je me lance totalement dans l’inconnu en organisant ce festival, mais je suis très agréablement surpris par l’intérêt qu’il suscite auprès de la population», explique-t-il. «J’ai 66 ans et j’ai souffert des moqueries liées à ma couleur de cheveux toute ma vie. Nous ne sommes pas meilleurs que les autres et pas forcément moins bons, mais je peux très facilement lire le mépris, la gêne, le refoulement et l’indifférence à l’égard des roux dans le regard des gens car contrairement à l’attitude corporelle, les yeux ne trahissent jamais.» 

Les années passent, mais les moqueries ne disparaissent pas!

Quand on demande à François Vorpe l’affluence attendue à ce Festival des roux, sa réponse a le mérite de la clarté: «Je ne me fixe aucun objectif en terme de fréquentation. Si je constate que cette expérience répond à un besoin, elle sera renouvelée, et si la mayonnaise ne prend pas, je ne vais surtout pas m’obstiner à l’inscrire dans la durée.» François Vorpe n’abonde pas dans le sens des gens qui prétendent que les roux représentaient une cible privilégiée dans le passé, mais plus à notre époque: «Cette stigmatisation des roux est encore valable aujourd’hui et je connais suffisamment d’exemples pour attester mes propos. Cela dit, qu’on se comprenne bien, je ne suis pas dans la complainte, je constate, c’est tout.»
François Vorpe signale qu’il n’y a pas de point de comparaison possible entre les rousses et les roux. D’où cette phrase lâchée en guise de consolation: «Les dames sont de belles personnes et nous, les hommes, on a la santé.» 

Olivier Odiet

Entrée libre, restauration et bar.
www.arcemotions.ch

AU PROGRAMME

Vendredi 29 novembre
19h30: film de Géraldine Levasseur, «Dans la peau d’une rousse.»

20h: Conférence-débat sur le thème de la rousseur. 

22h: La ligne de cœur animée par Jean-Marc Richard.

Samedi 30 novembre
19h: film de Géraldine Levasseur, «Dans la peau d’une rousse.» 

20h: conférence-débat sur le thème de la rousseur. 

21h: concert de Vincent Barbone & The Wheels (musique pop-rock et celtique). 

François Vorpe: «J’ai 66 ans et j’ai souffert des moqueries liées à ma couleur de cheveux toute ma vie.» (photo oo-a)