Suite à l’exploitation de la gravière de la Côte Picard à Moutier, de nombreuses empreintes de dinosaures sauropodes ont été mises au jour. Ces traces ont été formellement identifiées comme telles pas des spécialistes en 2017.
Samedi 17 septembre, la société jurassienne d’émulation par sa section de La Prévôté donne rendez-vous à la population à la Sociét’halle à 10 h 30. A cette occasion, Gaël Comment, de Jurassica Museum, donnera une conférence traitant de la découverte extraordinaire des traces de dinosaures de la Côte Picard. Une opportunité de se pencher sur la formation du paysage jurassien et un passé vieux de plus de 160 millions d’années. L’entrée à la conférence suivie d’un apéritif est gratuite.
Intérêt scientifique
Bien que les vingt-cinq empreintes de grandes à très grandes dimensions ne soient pas très bien conservées, elles témoignent de la présence de différents types de sauropodes de la famille des diplodocus. Ces herbivores pouvant atteindre 30 mètres de long et pesant jusqu’à 20 tonnes n’ont pas forcé leur talent pour marquer de leurs empreintes les plaines du jurassique supérieur
recouvertes de forêts tropicales.
A noter que les traces mesurent en moyenne 1,4 mètres de longueur et 1 mètre de largueur. Elles viennent compléter la découverte d’ossements dans les années 1860 par des ouvriers dans la carrière des Golats lors de la construction de la collégiale de la Prévôté.
La dalle verticale observable aujourd’hui ne fait pas de ces animaux parmi les plus grands animaux terrestres ayant existé des escaladeurs. Rappelons-nous que la formation des plissements de la chaîne jurassienne sont intervenus par la suite. Si l’exploitation de la gravière devait perdurer, tout indique que de nouvelles traces pourraient être mises à jour. Ce qui conférerait au site une renommée nationale encore plus importante.
Importance touristique et pédagogique
Si on connaît depuis plusieurs années les 2000 traces de dinosaures des Gorges de Moutier observables depuis le pavillon, celles de la gravière de la Côte Picard sont plus faciles d’accès.
Situées non loin d’un itinéraire pédestre existant, elles offrent une belle occasion de découverte.
Par leurs grandes dimensions et leur position verticale, elles sont facilement observables. Une valorisation simple du site pourrait voir le jour avec des panneaux explicatifs, une plate-forme, une lunette d’observation, voire une place de pique-nique, par exemple. Pour des raisons de sécurité, nul besoin de trop s’approcher, tant les traces sont visibles de loin. Toute bonne idée est la bienvenue.
Patrice Neuenschwander