Chef de domaine à la Promotion économique du canton de Berne en charge de l’accueil et de l’implantation de sociétés étrangères dans ce même canton, Jean-Philippe Devaux siège au Conseil municipal de La Neuveville depuis 2013. Responsable du dicastère des finances et de l’économie, l’élu PLR jongle entre ces deux fonctions complémentaires avec rigueur, enthousiasme et pragmatisme. Domicilié à La Neuveville depuis 1993, cet agitateur d’idées est un homme de compromis toujours en quête d’innovations. Ressasser le passé, ce n’est pas le genre de la maison. En effet, c’est demain qui l’intéresse, pas hier.
Le sport mène à tout, même à la politique. Mais il faut parfois être patient avant d’assurer une telle transition. «Je me suis beaucoup impliqué dans la vie associative, notamment au FC Lamboing et au CP Plateau de Diesse», explique Jean-Philippe Devaux. «Je tenais aussi à voir mes filles grandir avant de répondre favorablement aux personnes qui m’ont sollicité pour me porter candidat au Conseil général de La Neuveville. J’ai assumé un mandat sous les couleurs PLR entre 2009 et 2012. J’ai ensuite été convié à me mettre sur la liste du parti pour le Conseil municipal. Mes filles ayant encore grandi entre temps, j’ai dit oui, mais ce scénario n’était pas du tout prémédité. Ma décision s’est prise en fonction de la situation du moment, c’est tout.»
Conflit d’intérêts?
Quand on demande à Jean-Philippe Devaux s’il n’existe pas de conflit d’intérêts entre sa fonction de chef de domaine à la Promotion économique du canton de Berne et celle de Conseiller municipal à La Neuveville, sa réponse fuse : «Une telle approbation est tout simplement du ressort du chef d’office.» Dans ce cas très précis, la situation n’est même pas sujette à discussion sachant que La Neuveville n’a pratiquement plus de terrain à disposition pour attirer de nouvelles entreprises. «Un jour, le chancelier de Saint-Imier m’a dit, «ça ne te fait rien d’amener des sociétés dans notre localité alors que tu sièges au Conseil municipal de La Neuveville?». Je lui ai répondu que les choix d’implantation d’entreprises dépendaient forcément de la capacité d’accueil. Or, avec le Parc technologique, Saint-Imier est plutôt bien loti.»
Mettre la gare sur les bons rails
Selon Jean-Philippe Devaux, il règne une ambiance très harmonieuse au sein du Conseil municipal de La Neuveville: «J’éprouve beaucoup de plaisir à siéger. Même si nous ne sommes pas toujours du même avis, les discussions sont agréables et les décisions se prennent de manière collégiale et dans le respect des opinions de chacun.» Parmi les principaux dossiers traités par l’Exécutif neuvevillois durant cette législature, on citera la revitalisation de la zone de la gare. Ce projet phare englobe plusieurs interlocuteurs dont la Poste et les CFF. La Municipalité ne maîtrise donc pas tous les paramètres. «L’urbanisme sera revu et nous chercherons à trouver un bon mix entre les activités de services, de commerces et de logements. On y intégrera peut-être un cabinet de médecin, une crèche, une société d’informatique, que sais-je. Tout reste ouvert pour l’instant», poursuit notre interlocuteur.
Maison du terroir en gestation
Autre projet à l’horizon: le réaménagement de la zone St-Joux dont une partie du secteur des berges sera à nouveau accessible aux promeneurs après avoir été fermée pour analyser des matériaux interposés et éviter ainsi tout risque de pollution lié à l’infiltration d’eau. Elaboré en collaboration avec Jura bernois Tourisme, le projet d’ouvrir une Maison du terroir est également à l’étude: «L’endroit de son implantation n’est pas encore défini, mais j’imagine qu’elle verra le jour entre le débarcadère et la vieille ville. On ne va quand même pas la cacher dans un coin perdu», signale-t-il. «Un groupe de travail planche actuellement sur ce dossier qui s’inscrit dans la nouvelle politique régionale en matière de tourisme, La Neuveville jouant un rôle de porte d’entrée pour le Jura bernois.» Au chapitre des finances, La Neuveville se porte comme un charme: «Nous bouclons pratiquement toujours nos comptes dans les chiffres noirs», relève Jean-Philippe Devaux. «L’année 2018 peut être qualifiée de bonne et nous espérons présenter des comptes équilibrés en 2019.» Il faut également préciser que La Neuveville est une des rares communes du Jura bernois à contribuer à la péréquation financière cantonale grâce à ces gros contribuables. «Depuis que je siège au Conseil municipal, nous versons plus d’un million par année», confie-t-il. Dans le passé, La Neuveville véhiculait une réputation de cité dortoir. Selon Jean-Philippe Devaux, ce cliché n’est plus d’actualité: «De nombreux emplois sont créés grâce notamment à deux grandes entreprises, l’industrie horlogère CAPSA et le home Mt-Repos, mais également par de nombreuses sociétés de taille moyenne. De plus, la vie culturelle et sportive est très riche. Je pense évidemment à la Fête du vin qui prend une place importante dans le cœur des Neuvevillois, à l’image de L’Imériale à Sainti, de la Fête des Saisons à Tavannes et de la Braderie à Moutier. La Course des Pavés est elle aussi magique ne serait-ce qu’en raison de la présence des enfants le soir avec les flambeaux qui illuminent la vieille ville.» Jean-Philippe Devaux met également en exergue le triathlon, le tournoi de foot, les marchés qui se tiennent le dimanche entre avril et septembre ainsi que les nombreux concerts organisés dans le secteur de la zone piétonne en été. On le voit: le conseiller municipal PLR, qui a pourtant vécu son enfance à Lamboing, est aujourd’hui parfaitement intégré dans sa localité d’adoption pour laquelle il donne beaucoup. Fort heureusement, elle le lui rend bien. C’est ce qu’on appelle un échange «win-win»…
Olivier Odiet
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Conseil municipal, La Neuveville
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