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Un joyau médical !

Edition N°3 – 26 janvier 2022

La pratique le montre : il faut en moyenne 1’500 habitants par médecin généraliste pour apporter des soins efficaces à la population. En zone urbaine, la relève est souvent assurée alors qu’elle est problématique dans les régions périphériques. Avec 4’500 habitants répartis entre les communes de Corgémont, Cortébert et Sonceboz, le besoin en médecins généralistes pour ces trois communes équivaut à trois médecins à plein temps.

L’HJB n’implante pas ses Médicentres de façon sauvage

Pour assurer la relève, des consultations médicales sont proposées depuis les premiers jours de janvier 2022, sous forme d’un cabinet de groupe dans l’enceinte du home Les Bouleaux. Dans les faits, ce nouveau centre de santé est le 5e après Moutier, Court, Reconvilier et Tavannes. L’objectif de l’hôpital du Jura bernois est on ne peut plus clair : répondre par ce modèle d’exploitation, avec plusieurs médecins généralistes, à l’absence chronique de relève dans les régions périphériques. Après une rencontre en été 2019 avec les maires des communes de Cortébert, Sonceboz et Corgémont, l’HJB s’est penché sans tarder sur la faisabilité d’implanter un Médicentre dans l’une des trois communes. Anthony Picard, président du Conseil d’administration de l’HJB, fait remarquer que l’HJB ne s’implante jamais de manière sauvage à un endroit mais répond à la demande des communes pour lesquelles l’angoisse d’un désert médical représente un souci.

Les nouveaux disciples d’Hippocrate veulent de la souplesse

Dans les quelque 200 m2 loués par le Médicentre, deux doctoresses ont débuté leurs activités avec les commodités d’une grande structure. Pour preuve le laboratoire très bien équipé ou la radiologie. Pour recevoir la patientèle, les médecins Wilhem-Cluzeau et Servent se partageront d’abord les consultations à des taux d’occupation inférieur à 100 %. Alors que nos fidèles et expérimentés médecins de famille travaillaient jusqu’à 7/7, les nouvelles habitudes sociétales ont également touché les nouveaux médecins généralistes. Comme le confirme Anthony Picard, le « job sharing » est précisément ce qui séduit les jeunes médecins lorsqu’ils rejoignent une structure de type Médicentre. Pour le cabinet de groupe, il est plus facile d’organiser plusieurs médecins plutôt qu’un seul pour garantir une couverture optimale des soins à la population. Autre attrait pour les médecins, c’est la structure qui couvre le risque entrepreneurial, entendez par là que l’équipe médicale n’a pas à bourse délier.

Quelles sont les caractéristiques d’un Médicentre ?

Ces centres de santé obéissent à un réel besoin de relève médicale pour la médecine dite de famille. Le médecin est engagé et rémunéré par la structure en fonction de ses consultations. A l’instar de l’équipe administrative, les équipements et les infrastructures du Médicentre sont à disposition des médecins. Dans le nouveau centre de Corgémont, l’HJB a investi près d’un demi-million de francs pour permettre au corps médical non seulement d’accueillir et de soigner la patientèle mais aussi pour réaliser sur site toute une palette d’investigations fonctionnelles. Pour Alexandre Omont, directeur de l’HJB, assurer la relève est aussi important pour les communes que pour l’hôpital, puisque les médecins généralistes sont les premiers envoyeurs de patients pour les sites de Moutier et St-Imier. Le directeur d’ajouter que dans un avenir proche, des orthopédistes et des chirurgiens consulteront à Corgémont, plus tard un pédiatre pour autant que le recrutement porte ses fruits dans une spécialité où la pénurie de professionnels fait rage.

De la place pour quatre médecins

Comme l’explique Philippe Blaser, responsable de la logistique et des infrastructures de l’HJB, « nous avons soigné les détails pour permettre un accueil optimal, une bonne gestion des flux tant pour le personnel que la patientèle ». En fonction des mouvements naturels, le tout nouveau Médicentre de Corgémont pourra accueillir jusqu’à quatre médecins.

D’autres Médicentres ?

Même si la rentabilité est compliquée à atteindre, l’HJB prévoit de nouvelles implantations. En effet, le modèle séduit et s’impose comme une solution idéale au problème d’absence chronique de relève chez les médecins de famille. A l’automne 2021, la ville de St-Imier annonçait que Médicentre serait l’un des trois locataires des anciens abattoirs de St-Imier. Péry-La Heutte est également sur les rangs pour accueillir une telle structure, tandis que la commune de Valbirse poursuit ses réflexions.

(oo)