La famille Vorpe est propriétaire de Vancouver de Lanlore (12 ans), un étalon de renom formé au manège de Tavannes et monté actuellement par la cavalière internationale Pénélope Leprévost. Un cheval de selle français de « génie et hors du commun » qui a participé à des Grands Prix 5 étoiles et récemment aux Jeux Olympiques de Tokyo.
Tavannes a découvert son étalon d’or. Vancouver de Lanlore, de son vrai nom, est né le 1er juin 2009, de père Toulon et de mère Hispania de Bacon. Il a d’abord été élevé à Lafitole (Hautes-Pyrénées) chez Anne Daflon, laquelle le baptise du nom de la célèbre ville canadienne. Pour l’anecdote, la grand-mère de ce cheval était la jument de concours du chanteur Julien Clerc ! « Lors d’un voyage familial à Disneyland, un ami qu’on a croisé sur place, Alain Hinard, nous a demandé de participer à la célèbre vente Nash de Saint-Lô (Normandie). « Nous n’étions pas emballés, mais nous y sommes allés. Et ce fut un coup de cœur ! » se remémore François Vorpe. Son allure, son amplitude au galop, sa puissance au saut, son sens de la barre et son intelligence hors du commun ont convaincu la famille Vorpe de l’acheter. « Nous l’avons acquis pour notre fille Maryline et l’avons formé à notre manège. Entre-temps, comme elle a décidé de faire un break afin de se consacrer à sa vie de maman, nous avons dû trouver une remplaçante pour les concours », souligne-t-il encore.
Monté par Joëlle Brahier et Romain Duguet
Dès lors, l’étalon a été confié à Joëlle Brahier, la fille de Pierre et Ruth Brahier, du manège réputé de Corminboeuf. « Le cheval restait à Tavannes, on l’entretenait, on le travaillait, puis il était conduit aux compétitions. Joëlle a d’ailleurs fait du très bon boulot durant deux saisons et on a remarqué que Vancouver était différent de la norme », ajoute Danielle Pochon qui a accompagné ce cheval jusqu’au JO de Tokyo. A part son aptitude bien connue, qu’avait-il de si particulier, cet étalon ? « C’est un génie ! » assure François Vorpe. A 8 ans, le cheval est monté sur de grandes places européennes par le cavalier franco-suisse Romain Duguet (bronzé au Championnat d’Europe par équipe en 2015) où il termine, entre autres, 2e du Grand Prix 5 étoiles (160 cm) d’Helsinki derrière un certain… Steve Guerdat !
Championne de France 2006
« Comme Romain ne voulait plus monter d’étalons, il nous a fallu trouver une autre cavalière de haut niveau », précise François Vorpe. Et l’élue fut Pénélope Leprévost, championne de France 2006 et de la Coupe des Nations 2017, également férue d’élevage d’étalons. En 2018, la Française, alors intégrée dans l’équipe d’élite de saut de son pays, gagne sur Vancouver le Grand Prix 5* de Munich. Puis l’étalon et sa nouvelle cavalière obtiennent plusieurs autres classements dans des 5* dont Dinard, Knokke (Belgique), Paris et Lyon.
Paris 2024 en point de mire
Vancouver est dorénavant confié à Pénélope Leprévost pour la poursuite des concours internationaux. « On espère qu’il participera aux JO de Paris en 2024. Mais lorsqu’il sera à la retraite, on souhaite qu’il continue sa destinée d’étalon reproducteur », ambitionne la famille Vorpe. Pour voir naître d’autres perles rares, sans doute !
Roland J. Keller
Cruelle élimination à Tokyo
Médaillée d’or aux Jeux Olympiques 2016, l’équipe française – dont faisait partie Pénélope Leprévost sur Flora de Mariposa – était favorite pour ceux de 2020, de Tokyo. Éliminée lors de la qualification du concours individuel, la Française est partie en troisième position avec Vancouver de Lanlore après que ses deux coéquipiers Simon Delestre et Mathieu Billot ont passé leur tour sans faute et une seule pénalité de temps chacun, plaçant leur équipe en tête. Hélas, après deux obstacles, l’étalon tavannois a fait tomber deux barres puis essuyé un premier refus. La paire s’est relancée et suite à un deuxième refus elle a été éliminée, repoussant son équipe à la 8e place.
Depuis, sur les réseaux sociaux et les médias traditionnels, Pénélope Leprévost a été critiquée, dénigrée et malmenée. « L’erreur est humaine, ce sport se déroule avec des animaux vivants émotifs, nous réitérons notre soutien à Pénélope Leprévost et continuons de croire aux qualités exceptionnelles de notre formidable étalon Vancouver de Lanlore », soutient la famille Vorpe sur Facebook. « Alban Poudret, rédacteur en chef du Cavalier Romand le disait récemment : un cavalier sans son cheval est un piéton », ajoute François Vorpe. En effet, les paires sont précieuses, surtout en hippisme.
(rke)
