Culture, Manifestations

Un puissant mode d’action militant

Edition N°24 - 17 juin 2020

L’inauguration de l’exposition féministe mise sur pied à l’occasion de la grève des femmes s’est déroulée dimanche 14 juin à la Place Valentine Friedli à Delémont. 200 personnes ont pu assister à la partie officielle, dans le respect des mesures d’hygiène. Dès 10h, à l’ouverture et jusqu’à la fin de la journée, des femmes et des hommes sont venus visiter l’exposition. Son inauguration a eu lieu, quant à elle, à 15h24.

Cette heure est en effet symbolique, puisqu’il s’agit du moment à partir duquel les femmes ne sont plus payées, selon les statistiques de la différence salariale entre femmes et hommes. A leur arrivée sur place à 15h24, les participants ont découvert des femmes occupées à lire, faire du crochet, jouer aux cartes, discuter: des activités signifiant qu’elles prenaient du temps pour elles. En effet, la symbolique de pause et d’inactivité productive, mettait en avant la volonté de dénoncer les dimanches habituels, durant lesquels le travail des femmes continue tant par le travail productif, qui est rémunéré, que par le travail reproductif (domestique, éducatif et de soin). Des prises de paroles ont suivi ce moment avec notamment la lecture des 15 revendications du 14 juin 2020 et celle d’un témoignage. Enfin, l’endroit choisi (Place Valentine Friedli), se voulait un hommage à une femme qui fut une icône féministe de la région. En effet, seule élue femme face à 49 hommes à l’Assemblée constituante du Canton du Jura, Valentine Friedli osa à maintes reprises affirmer ses positions féministes. Elle déclara un jour «on nait femme, on meurt féministe». Pas de retour à la norme mâle Le Covid-19 a renforcé les inégalités, mais il a aussi mis en lumière le fait que les femmes accomplissent les trois quarts du travail indispensable au fonctionnement de la société.

Hommage aux femmes qui ont lutté contre la pandémie

L’exposition féministe mise sur pied pour le 14 juin 2020 est un puissant mode d’action militant, car les œuvres permettent de délivrer un message de fond. Au travers l’exposition, nous avons notamment voulu rendre hommage aux femmes qui ont œuvré durant la pandémie. Mais l’exposition aborde également les thématiques des violences faites aux femmes ainsi que du travail gratuit et invisible avec une œuvre de Léandre Ackermann. L’Association interjurassienne grève des femmes signale que les femmes doivent militer plus que jamais, pour un monde plus juste, pour dénoncer les nombreuses inégalités et les discriminations liées au genre et dire stop aux violences sexistes, racistes, homophobes et transphobes. L’exposition est disponible jusqu’au 21 juin devant l’Hôtel de ville à Delémont.

(cp)