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Un rôle de fédératrice tenu à la perfection

Edition N°9 – 8 mars 2023

Edith Cuttat Gyger : « A chaque changement d’autorité politique, c’est un changement d’employeur qui s’opère. » (photo ldd)

Chancelière communale de Delémont depuis 1996, Edith Cuttat Gyger a décidé de prendre une retraite anticipée à l’âge de 62 ans pour retrouver des passions qui n’étaient pas forcément conciliables avec son activité professionnelle. Sa capacité de fédérer, de s’adapter au changement, de construire du lien lui a permis de relever les défis avec une grande efficacité. Son engagement sans faille et son amour du travail bien fait ont sérieusement contribué à rendre l’administration communale de Delémont moderne, accueillante et performante. Rencontre avec une personnalité loyale, exigeante et chaleureuse qui tirera sa révérence en avril prochain avec le cœur d’autant plus léger que son successeur affiche le profil idéal pour ce poste. 

« A chaque changement d’autorité politique, c’est un changement d’employeur qui s’opère. Les bases légales sont là, mais les personnes qui défilent voient les choses de manière différente. » Tel est le constat établi par Edith Cuttat Gyger lors d’un entretien qui résonne un peu comme le bilan d’une carrière professionnelle qui ne laissa aucune place à la routine. Ni à la banalité, d’ailleurs. C’est justement cette opportunité de pouvoir jongler entre l’exécutif, le législatif, le personnel communal et la population qui s’avère fascinante dans la fonction de chancelière communale. 

Excellent esprit de collaboration 

Parmi les nombreux changements opérés sous son règne à l’administration communale de Delémont, on mentionnera la mise en place de divers processus d’organisation touchant le Conseil communal, le Conseil de ville et l’administration. En charge aussi de ce service, elle a procédé à l’élaboration d’une politique du personnel, avec notamment la constitution des cahiers des charges, l’entretien annuel de collaboration et la réévaluation des fonctions. La centralisation de la réglementation communale a également été de son ressort, comme la responsabilité du journal communal Dlem Info devenu Delémont.ch. La chancelière a encore œuvré aux jumelages de la Ville, en particulier en Roumanie où elle s’est rendue plusieurs fois. « Vous savez, le développement de l’administration communale découle d’un travail d’équipe et non d’une seule personne. Le fait de pouvoir œuvrer dans un excellent esprit de collaboration, de tirer à la même corde me fait dire que ce n’est pas difficile de donner, de s’engager dans ces conditions. Au contraire, c’est une motivation supplémentaire car j’ai toujours ressenti de la confiance, de l’estime et de la reconnaissance dans le travail réalisé », confie-t-elle. 

Son règne lui a permis de côtoyer cinq maires différents  

Arrivée à Delémont en 1986 en provenance de Rossemaison, Edith Cuttat Gyger a commencé sa carrière à la commune de Delémont en 1990 au poste d’adjointe au secrétaire communal. Avant d’être nommée chancelière communale, elle assura l’intérim durant deux ans suite au départ du titulaire, en 1994. Durant toutes ces années, elle a collaboré avec cinq maires différents. Personnalité fédératrice se sentant plus à l’aise dans l’ombre que dans la lumière, Edith Cuttat Gyger est dotée d’une fibre sociale particulièrement marquée et elle apprécie le contact avec la population, par exemple lors de la traditionnelle Fête des Rois célébrée au Forum St-Georges. Au chapitre des anecdotes, elle relève un épisode marquant de sa carrière de chancelière communale, soit lorsque, à son insu, le bureau du Conseil de ville a décidé en accord avec les groupes de ne pas procéder à son élection au bulletin secret, mais simplement par acclamation, ce qui était évidemment contraire au règlement. Un fait suffisamment rare pour lui réserver ce petit clin d’œil ! 

« Prendre possession du temps qui m’est nouvellement donné »

Si Edith Cuttat Gyger a décidé de prendre une retraite anticipée à l’âge de 62 ans, ce n’est pas en raison d’une quelconque lassitude, mais simplement parce qu’elle éprouve le besoin de retrouver des passions laissées de côté durant toutes ces années pour donner la priorité à son activité professionnelle : « Certains éléments de ma vie m’ont fait également réfléchir et j’ai décidé de réactiver des activités que je ne n’avais plus la possibilité d’exercer en occupant ma fonction professionnelle. Durant la première année, je n’envisage pas de reprendre un engagement au sens strict. Je vais simplement prendre possession de ce temps qui m’est nouvellement donné sans m’aventurer dans des fonctions officielles. » On précisera encore que sa succession sera assurée par Nicolas Guenin (48 ans) qui collabore depuis plusieurs années au sein de la chancellerie d’Etat du canton du Jura. De quoi ravir Edith Cuttat Gyger, qui peut ainsi se retirer avec le cœur léger et l’esprit serein… 

Olivier Odiet       

 

La Danse sur la Doux : un événement incontournable à Delémont. (photo ldd)

Edith Cuttat Gyger : « A chaque changement d’autorité politique, c’est un changement d’employeur qui s’opère. » (photo ldd)