Vendredi 27 août, les jeunes citoyennes et citoyens de la commune de Tramelan étaient invités par les autorités à participer à la manifestation des promotions civiques organisée en leur honneur.
Une coutume établie de longue date pour marquer leur entrée dans la vie civique à l’occasion de leurs 18 ans. Un peu plus de la moitié d’entre eux ont répondu à l’appel et se sont rendus au Cernil, plus précisément sur le terrain de La Chaux à proximité des installations du Hornuss-Club de Tramelan.
Quelques pompiers ont également fait le déplacement avec un véhicule équipé pour la désincarcération et un camion tonne-pompe. Les divers engins et appareils transportés sur place présentés par une membre des pompiers tramelots ont prouvé leur efficacité lors d’une brève démonstration.
Une portière de voiture n’a offert qu’une résistance symbolique aux assauts de la puissante pince à découper. D’un maniement aisé, plusieurs jeunes gens et jeunes filles ont pu maltraiter et mettre en pièces la tôle sans difficulté.
La lance à incendie, à tenir fermement pour résister à la pression, a elle aussi passé de mains en mains.
Dernier club de hornuss romand
Il revenait ensuite aux membres du Hornuss-Club local, dernier club romand en activité, de présenter un sport national et unique en Suisse. Un sport qui requiert concentration, adresse, coordination et force puisqu’il s’agit de frapper à l’aide d’une canne souple, un hornuss (traduction française : frelon), qui dans l’idéal doit retomber dans une zone bien définie située entre 100 et 280 mètres de son point d’envol, en espérant que les dix-huit joueurs de l’équipe adverse ne l’interceptent pas avec leur palette de bois avant qu’il ne touche le sol. L’aire de jeu peut même aller jusqu’à 350 mètres.
Les quelques volontaires qui se sont essayés à la pratique ont rapidement compris que l’apparente facilité des membres du club dans l’exercice de leur sport ne devait pas tout au talent mais à un bon entraînement.
A la question de leur présence ce vendredi, plusieurs jeunes ont répondu franchement pour le plaisir de se retrouver. Certains ne s’étaient plus revus depuis la sortie de l’école. C’est l’occasion de découvrir où certains en sont dans leur parcours de vie et professionnel. De plus, l’invitation est sympa et le repas offert par la Municipalité n’y est pas étranger. Un bon moment à passer ensemble.
Et que représentent ses dix-huit ans ?
« C’est l’âge de faire légalement ce qu’on faisait déjà avant », lance une jeune fille sur un ton légèrement frondeur. Elle reprend aussitôt : « C’est une étape de plus vers l’indépendance qui va aussi avec plus de responsabilités. » Responsabilité est un mot qui est souvent revenu dans les propos de ces jeunes adultes. Morceaux choisis : « Depuis la sortie de l’école obligatoire, nous sommes responsables de notre formation. » « J’ai changé de formation et aujourd’hui je suis à l’aise. » « On doit assumer ses choix. » « C’est le moment de faire son permis. » « On a beaucoup plus de libertés, mais elles restent conditionnelles. » Tous acceptent cette situation de dépendance économique le temps de leur formation. Si plusieurs ne s’intéressent pas ou peu à la politique et aux affaires publiques, plusieurs ont en revanche déjà voté ou se réjouissent de pouvoir exercer leur droit prochainement. « Dix-huit ans, c’est de nouvelles libertés ajoutées à celles déjà obtenues à la sortie de l’école obligatoire. »
Une jeunesse bien dans ses baskets et en phase avec la société qui lui ouvre les bras lors de ce passage à l’âge adulte.
Patrice Neuenschwander