Le paradoxe est saisissant. A l’heure du numérique où tout va très vite, trop vite même, les valeurs du passé ne meurent pas. Nous ne serions d’ailleurs même pas surpris d’assister à un retour encore plus marqué à nos racines ces prochaines années sachant qu’on ne pourra pas continuellement marcher sur la tête. Une chose est certaine : à Chaindon, on a bien les pieds sur terre. Et c’est justement cette invitation à baigner dans l’univers saisissant de l’authenticité qui propulse ce grand raout de septembre à un niveau de popularité inégalé dans la région du Grand Chasseral. Les années passent, mais le constat reste : chaque année, la Foire de Chaindon monte en puissance. C’est un peu comme si personne ne voulait rater son incursion dans la simplicité, la modestie. Car, c’est bien de cela qu’il s’agit, les organisateurs ne tirant aucune gloire d’un succès que d’autres n’hésiteraient pas à exploiter avec arrogance. Non, ici tout est naturel et sans chichi pour reprendre une expression au goût du jour. Et si la Foire de Chaindon attire toujours plus de monde, ce n’est évidemment pas le fruit du hasard. Tout est conçu pour que l’attractivité tienne le haut du pavé et les démarches entreprises à cet effet portent indiscutablement leurs fruits.
Fol engouement autour d’un sprint insolite
Probablement organisée pour la dernière fois sur le site de Chaindon, la course de cochons a une nouvelle fois déchaîné les passions, dimanche dernier, au champ de foire. Petits et grands ne voulaient pas manquer une miette de ce sprint insolite. Les démonstrations de la garde d’honneur de l’Etat de Berne associées au défilé de la fanfare de la police cantonale ont également tenu le public en haleine de bout en bout. Marqué par un mariage réussi entre les animaux, la musique et la créativité des sociétés locales, le cortège folklorique non motorisé a récolté des éloges qui en disent long sur la qualité du travail réalisé en amont pour que tout fonctionne le jour J. Le feu d’artifice généreusement offert par le HCR a couronné une première journée festive de très haute tenue. A peine remis de leurs émotions, les badauds ont repris le chemin de la Foire le lundi pour humer les irrésistibles senteurs de produits du terroir et retrouver des personnes qu’on ne croise pas ou peu le reste de l’année. Vous l’aurez compris : à Chaindon, l’amitié n’est pas un vain mot. Plus que ça, c’est son ADN. A l’année prochaine.
Olivier Odiet