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Une « Prévôlution » pour redynamiser le bâtiment

Edition N°9 – 8 mars 2023

L’équipe du groupe de travail pour l’avenir de la Maison prévôtoise, de gauche à droite : Teresa Fernandes, Claire-Lise Coste, Qendresa Latifi, Aurélie Farine et Marco Fernandez. (photos cg)

Qui ne connaît pas le bâtiment de la Maison prévôtoise, situé juste derrière la Sociét’halle ? Il abrite, entre autres, le SeJAC (Service de la jeunesse et des actions communautaires). Il se trouve que ce lieu pourrait être redynamisé et mieux occupé. C’est pourquoi un groupe de travail propose trois ateliers participatifs pour réfléchir à son aménagement et repenser son avenir, avec pour thème : critiquer, rêver, réaliser. La population est invitée à se joindre à la réflexion et ainsi à tester une nouvelle forme de démocratie.

Depuis plusieurs décennies, la Maison prévôtoise est connue pour être fréquentée surtout par le SeJAC, anciennement appelé Centre de jeunesse. Il consiste à impliquer les jeunes dans la vie et dans l’espace public, de les encourager à être acteurs et actrices de leur vie et de leurs loisirs, de les accompagner vers l’autonomie et l’émancipation. Ils sont à l’origine de plusieurs revendications non encore abouties, à l’instar du réaménagement de la place du collège de la rue de la Liberté ou d’un « skatepark ». En 2017, trois jeunes du groupe, âgés de 12 à 15 ans étaient à l’origine de ces améliorations, mais le Covid, l’inondation de leurs locaux en 2022 et la situation financière communale ont perturbé le projet qui a été réorienté à repenser le bâtiment, avec l’aide de responsables et des services communaux. C’est ainsi qu’ils pourront s’impliquer dans ce projet participatif.

Quels souhaits ?

En dehors du SeJAC, le bâtiment accueille également d’autres activités, comme le service de psychomotricité, des bureaux, un petit studio de danse, de musique, la garderie Boule de gomme, une salle multi-usage pour différentes activités. Des cours de yoga et d’aromathérapie y sont dispensés et le dernier étage est fréquenté par les amateurs d’échecs. 

Qendresa Latifi, psychologue, responsable du projet et du Centre et Marco Fernandez, chef du service des bâtiments ont informé la presse vendredi dernier de la sous-occupation du lieu et lancé une réflexion sur son aménagement et son usage, son accès, ainsi que ses prestations. C’est ainsi qu’est né « Prévôlution », un projet participatif auquel la population est invitée à se joindre. Les autorités communales, membres du personnel communal, usagers du bâtiment et bien entendu les jeunes seront de la partie et prêts à entendre les souhaits concrets et variés.

Critiquer, rêver, réaliser 

Trois soirées du mois de mars seront consacrées au rayonnement de cette Maison prévôtoise, qui touche tout de même un large public, à savoir le jeudi 9 mars, à 19 h, sur place, où l’on pourra critiquer l’affectation et le fonctionnement du lieu et identifier les améliorations possibles. Le mardi 14 mars au Musée Jurassien des Arts, quel lieu pourrait être mieux choisi pour rêver une solution idéale et à quoi pourrait ressembler le futur. A 19 h aussi. Le mercredi 22 mars, toujours à la même heure, pour réaliser, c’est-à-dire revenir sur terre et étudier les différentes réflexions concrètes, faire la synthèse et redéfinir collectivement ce que pourrait devenir un bâtiment communal et ses services. 

A noter que chacune des soirées, qui sera présentée avec des animations spéciales, devrait durer environ une heure. Des boissons et un buffet seront offerts. On espère une centaine de personnes par atelier et il n’est pas indispensable de participer aux trois séances. 

Cette procédure pourrait aussi s’appliquer à d’autres projets à l’avenir. La brochure de présentation et d’invitation, fait à signaler, est également traduite en braille.

Processus démocratique

Le groupe de travail vise toutefois particulièrement les personnes habituellement éloignées des processus démocratiques, par exemple celles et ceux qui ne bénéficient pas encore du droit de vote au niveau communal ou des personnes en situation de handicap pour en faire un processus le plus inclusif possible. Une garderie, une boucle auditive ou un service de transports seront organisés. 

Se sont encore jointes à la conférence de presse, Claire-Lise Coste, ancienne conseillère municipale et proche du SeJAC depuis des années, Teresa Fernandes, assistante parentale qui a vu dans ce projet l’occasion d’impliquer les personnes d’origine étrangère, souvent exclues des discussions, et Aurélie Farine, assistante sociale qui tient à intégrer les plus défavorisés, les personnes en situation de précarité, et les associer à « Prévôlution ». La démarche est soutenue par le programme d’intégration du canton de Berne, par la Confédération, la Plateforme nationale contre la pauvreté ainsi que diverses fondations. 

Claude Gigandet 

L’équipe du groupe de travail pour l’avenir de la Maison prévôtoise, de gauche à droite : Teresa Fernandes, Claire-Lise Coste, Qendresa Latifi, Aurélie Farine et Marco Fernandez. (photos cg)