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« Une récolte trop maigre à l’extérieur ! »

Edition N° 9 – 12 mars 2025

Beat Forster analyse l’exercice 2024-2025 du HC Bienne avec une grande lucidité. (photo oo)

En tant que joueur, Beat Forster affiche un palmarès hors normes (six titres de champion de Suisse, deux Coupes Spengler et 109 sélections avec l’équipe nationale). Pour rappel, il avait décidé de mettre un terme à sa carrière à la fin de la saison 2024-2025 à l’âge de 40 ans. Considéré comme une icône au HC Bienne, l’Appenzellois s’est logiquement vu offrir l’opportunité de rejoindre le staff des entraîneurs de la première équipe aux côtés du coach principal Martin Filander, de son assistant Mathias Tjärnqvist et de l’entraîneur hors glace Jordi Rozjin. Une expérience qu’il décrit comme étant très enrichissante : «Mis à part le fait d’endosser plus de responsabilités et d’avoir des journées de travail plus longues qu’auparavant, rien n’a vraiment changé puisque je continue de rouler ma bosse dans l’univers du hockey sur glace», confie-t-il. «En tant que joueur, je dispensais déjà mes conseils à la jeune garde, exercice qui s’est répété cette saison dans ma nouvelle mission.» Alors qu’il a conservé l’espoir de disputer les play-in jusqu’à la désillusion essuyée à Lugano lors du dernier match du championnat régulier, le HC Bienne peut nourrir de gros regrets sachant que c’est avant tout ses contre-performances à l’extérieur qui lui ont coûté très cher : «Nous avons fait le job à la Tissot Arena avec un bilan comptable conforme aux prévisions, mais c’est véritablement à l’extérieur que l’équipe a raté le coche», analyse-t-il. «Je n’arrive pas à trouver d’explications, mais il est clair que ce constat va nous amener à amorcer une réflexion pour ne pas revivre un tel scénario la saison prochaine. Je trouverais injuste de pointer un doigt accusateur sur les jeunes joueurs qui ont accompli de grands progrès cette saison, ce qui est très réjouissant. Bien que ce ne soit pas une excuse, il faut quand même se rappeler que nous n’avons pas été épargnés par les blessures et les malades. Et ce qui devait arriver arriva, une fatigue à la fois physique et mentale qui a causé notre perte sans qu’on puisse jeter la pierre à qui que ce soit.»

Un manque flagrant de leadership 

Même si la saison 2024-2025 du HC Bienne laisse à la fois un goût d’inachevé et d’amertume aux dirigeants, joueurs et supporters, elle ne doit pas non plus être prise trop au tragique. En effet, l’esprit de famille et de solidarité qui caractérise l’équipe est resté intact en toute circonstance. Il faut également mentionner que l’équipe a bien assimilé le nouveau système préconisé par l’entraîneur Martin Filander. Parmi les motifs de satisfaction, on notera l’éclosion de Johnny Kneubuehler (27 points en 51 matches) qui a réalisé une saison époustouflante, ainsi que les solides performances des deux gardiens Harri Säteri et Luis Janett, qui ont fait le désespoir des attaquants adverses avec un grand brio. D’un point de vue général, on a décelé une plus grande stabilité sur le plan défensif qu’offensif, le rendement de certains artificiers du club seelandais n’ayant pas affiché la régularité souhaitée. Briller par des coups de génie ponctuels, c’est bien, mais rien ne vaut la constance pour gravir les échelons qui conduisent au sommet de la pyramide. Le manque de leadership constaté au sein du contingent va naturellement contraindre le directeur sportif Martin Steinegger à prendre les décisions qui s’imposent sans pour autant rompre avec la politique du club qui consiste à privilégier le développement des jeunes talents. Samedi dernier, on apprenait par la presse que les contrats du défenseur russe Alexander Yakovenko ainsi que des attaquants Jérôme Bachofner et Ramon Tanner n’ont pas été reconduits par les dirigeants biennois. Compte tenu du fait que les joueurs signent actuellement des contrats de longue durée, l’exploration du marché des transferts limite les possibilités de pêcher de gros poissons, mais le HC Bienne véhicule une saine réputation qui lui permet d’épingler des joueurs de qualité avec une mentalité qui colle parfaitement avec la philosophie de la maison. Pas de quoi s’affoler, donc….  Olivier Odiet 

Beat Forster analyse l’exercice 2024-2025 du HC Bienne avec une grande lucidité. (photo oo)