– Ueli, quel est le rôle que vous devez exactement jouer en tant que délégué du Conseil d’administration du HC Bienne ?
– Il faut d’abord savoir que je suis un membre à part entière du Conseil d’administration avec l’étiquette d’homme du sport. Je suis assez proche du CEO Daniel Villard et du directeur sportif Martin Steinegger qui peuvent toujours me consulter pour des échanges. Je leur donne mon opinion et c’est à eux de savoir s’ils veulent en tenir compte ou pas. En clair, mon expertise sportive s’applique pour la partie stratégique du club et non pas pour l’opérationnel.
– Quels sont les principaux défis managériaux auxquels le HC Bienne doit faire face aujourd’hui ?
– Le premier s’inscrit dans l’élaboration d’un budget qui tienne la route sachant que dans le hockey professionnel en Suisse, les coûts ne cessent de prendre l’ascenseur de manière vertigineuse. Il est vraiment difficile de régater sur le marché des transferts avec les équipes qui disposent des plus gros budgets de la National League. Nos finances étant limitées, il est primordial d’investir sur les bonnes personnes et bien sûr d’offrir un maximum de temps de glace à nos jeunes joueurs, sachant que la formation reste notre cheval de bataille. Notre deuxième gros challenge, c’est le renouvellement de l’équipe qui se trouve actuellement toujours dans une phase de reconstruction après les départs, il y a deux saisons, de nombreux joueurs de renom, ce qui a marqué la fin d’un cycle. Enfin, le troisième défi réside dans la recherche d’une augmentation de nos capacités de glace pour notre secteur juniors. Ce problème est conséquent car il nous empêche encore de faire mieux pour la formation et de former des équipes féminines alors que les demandes affluent.
– Comment gérez-vous les attentes des supporters dans les moments difficiles ?
– Nos supporters gardent encore en mémoire la finale disputée contre Genève-Servette et souhaitent évidemment qu’un tel scénario se reproduise, mais notre équipe a changé et il faut accepter d’être là où on est aujourd’hui. Il faut être patient. Je comprends très bien que nos fans se retrouvent parfois dans la frustration en alignant les déceptions, mais il est important que les dirigeants ne se laissent pas guider par des émotions extrêmes. Ce qui m’exaspère le plus cette saison, c’est l’énorme écart entre le bon et le mauvais qui se dessine parfois dans un même match. Prenez la rencontre face au HC Ajoie, par exemple. Bienne est totalement égaré, accuse trois longueurs de retard et parvient quand même à redresser la tête par sa fierté et en travaillant très fort pour tourner le match. C’est exactement cette attitude que j’attends. Il y aura des fautes, des défaites, par contre, si l’équipe manque d’engagement et/ou de discipline, ce qui est déjà arrivé cette saison, je ne peux pas l’accepter.
– Quel est votre principal souhait pour la suite de la saison ?
– C’est une participation aux play-offs, soit avec un accès direct en se classant dans le top 8 soit en passant par les play-in. Mais vous savez, je ne juge pas uniquement l’équipe sur ses résultats. Il faut aussi tenir compte du fait qu’on doit être patient avec nos jeunes joueurs et continuer de leur témoigner notre confiance même si on encaisse un but par leur faute. Si on se montre trop punitif en leur enlevant du temps de glace, comment voulez-vous qu’ils progressent ? Cela dit, j’attends aussi que ces jeunes soient portés par nos meilleurs joueurs qui ont un devoir d’exemplarité à assumer. »
Propos recueillis par Olivier Odiet