S’il est une institution politique au sein de laquelle les femmes ont leur mot à dire, c’est bien le CJB. Hier, dans la Salle communale de Perrefitte, la traditionnelle passation du flambeau de la présidence s’est faite entre la sortante, Elisabeth Beck et la nouvelle, Virginie Heyer. L’ambiance cordiale, voire même chaleureuse entre les deux femmes a été renforcée par la confirmation que Madiana Vanndevoir sera la secrétaire générale en titre de l’organisation dès le mois d’août. Du coup, il faudra se mettre à la recherche de la personne qui reprendra son rôle d’assistante.
Puisqu’on en était aux mutations, il a été précisé que du côté de l’UDC, Patrik Devaux remplace son coreligionnaire Michel Tschan depuis le premier mai dernier.
Outre les mutations de personnes, la préparation du départ de Moutier et le déplacement de l’administration qui l’accompagne a constitué l’un des très gros morceaux des activités du CJB durant la législature qui s’achève et qu’il continuera d’occuper ses membres durant des mois.
La passion d’abord
Revenant au retour de Virginie Heyer à la présidence du Conseil du Jura bernois, une collègue lui a demandé pourquoi elle était aussi souvent présente à sa tête. « Parce que j’aime ma région », a rétorqué l’interpellée, non sans ajouter que « la présidence, attribuée aux partis par tournus, revenait au PLR dont les autres membres Roland Matti et François Gauchat ne souhaitaient pas reprendre le flambeau. »
Moderne jusqu’à la dernière touche du clavier, le CJB a publié le rapport d’activité de l’année 2024 dans un document online sur www.conseildujurabernois.ch/rapports-dactivité. Notons au passage que ce rapport concerne l’année civile, quand bien même la rocade annuelle de la présidence se fait toujours en juin. Puisqu’on dit toujours, il est temps de rappeler que l’an prochain la, déjà, vénérable institution fêtera ses vingt ans d’existence. « L’événement sera dignement fêté, assurent en cœur la nouvelle et la sortante. Nous souhaitons organiser une manifestation à cette occasion, entre les élections cantonales d’avril et le prochain changement de présidence. » Cela se passera donc inévitablement au joli mois de mai, mais pour ce qui est du contenu « chut, on veut que la fête soit belle et qu’elle comporte son lot de surprises », assure la nouvelle cheffe !
Nombreux dossiers
Parmi les nombreux sujets qui ont animé les séances du CJB en 2024, on citera bien entendu le transfert de Moutier et le déplacement de l’administration décentralisée, des dossiers lourds, compte tenu notamment que le projet de Reconvilier a été abandonné et que l’ancienne Tavannes Machines a donné des signes de faiblesse structurelle lors des travaux préliminaires. Parmi les autres institutions et organismes, le CJB a agi avec sang-froid. Il a joué et jouera son rôle, notamment pour s’assurer que les promesses du Grand Conseil de réinstaller prochainement les instances judiciaires dans le Jura bernois après un passage transitoire par Bienne soit respectées. « Il n’y a pas de raison que cela ne soit pas le cas, assure Virginie Heyer, mais nous serons évidemment attentifs. »
S’il est un dossier qui retient l’attention, c’est bien celui des subventions fixes ou occasionnelles pour des projets culturels et sportifs. Le départ de Moutier fera diminuer la manne du Fonds de loterie de 400’000 à 500’000 francs en raison d’une répartition purement démographique. « C’est normal et nous avons forcément annoncé que les institutions prévôtoises que nous soutenons jusqu’à la fin de cette année vont devoir se tourner vers leur nouveau canton dès 2026. Nous étions assez généreux envers la riche vie culturelle de Moutier, et ce sont près de 600’000 francs que nous cesserons de verser. Au final, le rééquilibrage nous est favorable, bien que les activités temporaires qui conservent un lien avec le Jura bernois pourront toujours être soutenues. »
Cela dit, le CJB dispose de plus de 1,7 million de francs à distribuer annuellement et qu’il n’en dépense ces temps que 1,5 environ. Le message est donc adressé aux organisations culturelles et sportives : « Il y a de l’argent disponible et les bons projets qui font rayonner le Jura bernois pourront bénéficier de sommes bienvenues pour les soutenir. » Blaise Droz