Successeur de Paolo Annoni à la mairie de Valbirse depuis le 1er janvier dernier, Jacques-Henri Jufer (45 ans, Liste libre) mesure parfaitement l’ampleur des défis qui attendent le conseil communal lors de la législature 2019-2022. Fort de sa grande connaissance des dossiers, il énumère avec lucidité et clairvoyance les principaux projets qui se profilent à l’horizon en terminant son brillant plaidoyer par une petite phrase qui en dit long sur l’importance qu’il accorde à la démocratie: «Au bout du compte, la population a toujours raison.»
Sachant pertinemment qu’un maire ne peut pas plaire à tout le monde, Jacques-Henri Jufer préfère qu’un citoyen lui signifie son mécontentement entre quatre yeux plutôt que de le véhiculer à la table ronde d’un bistrot. «Si quelqu’un est fâché avec moi, pour une bonne ou une mauvaise raison, je n’ai aucun souci avec ça. J’en parlerai ouvertement avec lui pour que la clarté supplante l’ambiguïté. Pour être efficace, il faut que les choses soient limpides et que les affaires se mènent de manière expéditive. J’ai horreur de voir un dossier prendre la poussière dans un tiroir!» Pour l’instant, Jacques-Henri Jufer n’est pas encore écrasé par une lourde masse de travail, le mois de janvier étant relativement calme, mais cette période creuse ne devrait pas trop s’éterniser. En effet, il s’agira de s’atteler très rapidement aux affaires courantes pour assurer le bon fonctionnement de la commune. Qu’ils s’inscrivent à moyen ou long terme, les défis qui pointent à l’horizon sont nombreux. Tour d’horizon avec Jacques-Henri Jufer.
1. Réorganisation des écoles. «Le fonctionnement de l’école qui se dessine correspond à un système par cycle avec le regroupement des grandes classes sur Bévilard et des petites classes sur Malleray. Dans nos réflexions, nous devons évidemment tenir compte de l’école de Pontenet et de l’école à journée continue, qui prend toujours plus d’ampleur. Je ne suis certes pas le responsable du dicastère des écoles, mais comme le maire s’occupe des finances, c’est un dossier qui m’intéresse au plus haut point, car il nécessite de nombreux investissements. L’objectif, c’est de tout mettre sous toit jusqu’à la fin de la prochaine législature. C’est un dossier primordial pour notre commune. Il faut le régler rapidement, pas dans dix ans.»
2. Piscine couverte de l’Orval. S’il y a un dossier dans lequel Jacques-Henri Jufer souhaite immédiatement se plonger, il s’agit de la piscine couverte de l’Orval : «Cette affaire est en veilleuse depuis trop longtemps. Il est temps de la remettre au goût du jour», souligne-t-il. Mais que souhaite véritablement la commune de Valbirse dans ce dossier? «L’idée, c’est de créer une société anonyme pour l’ensemble des communes de l’Orval afin d’assurer la gestion du site. Il n’est tout simplement pas possible de couvrir les coûts de la piscine avec la billetterie», explique le maire de Valbirse. «Pourquoi vouloir miser sur une régionalisation de l’infrastructure? Tout simplement pour créer un fonds d’investissement à long terme de manière à bénéficier d’une réserve en cas de grosses pannes techniques.» Et Jacques-Henri Jufer d’ajouter: «Actuellement, les communes de l’Orval assurent une part du financement via une somme forfaitaire calculée notamment sur la base du nombre d’habitants, mais elles n’ont pas de pouvoir de décision et c’est quand même toujours la commune de Valbirse qui doit essuyer la plus grosse partie des pertes. Avec la mise en place d’un actionnariat, toutes les communes seraient placées sur un même pied d’égalité.» Reconvilier a d’ores et déjà refusé de donner son accord de principe, mais les autres communes concernées ont donné un préavis favorable: «Je vais m’approcher de toutes les communes, y compris celle de Reconvilier, pour conduire ce dossier en plénum ou en bilatérale afin d’essayer de les convaincre sur la marche à suivre», conclut-il. Le jour où ce modèle qui vise à pérenniser la piscine couverte de l’Orval devait prendre forme, il est prévu de céder le bâtiment à l’institution pour un franc symbolique, mais une telle vente doit encore obtenir l’aval du conseil général ou éventuellement passer par les urnes. Certitude: le dossier de la piscine n’a pas terminé de faire des vagues.
3. Projet de la carrière «Pierre de la Paix». Dossier très sensible qui a fait l’objet d’une soirée publique d’information le 4 décembre dernier à la salle communale de Malleray, le projet de la carrière «Pierre de la Paix» implique principalement le propriétaire du site, soit la Bourgeoisie et l’exploitant, soit l’entreprise Pierre Faigaux SA à Malleray, mais le maire de Valbirse, Jacques-Henri Jufer a sa petite idée sur la question: «Personnellement, je suis favorable à ce projet qui est arrivé à la fin de la procédure d’information publique. Il s’agira maintenant de regrouper les remarques de différents types allant des nuisances sonores à la désintégration de la route de Moron empruntée par les camions en passant par l’aspect écologique. Il faut être conséquent: on ne peut pas vouloir développer la commune et attirer de nouveaux habitants en implantant de nouvelles constructions sans en assumer les conséquences. Tôt ou tard, nous aurons besoin d’une telle carrière. Celle de la carrière de la «Pierre de la Paix» se justifie d’autant plus que les différentes instances cantonales concernées ont déjà donné un préavis favorable. Non, ce projet ne vient pas de nulle part. Un énorme travail a été réalisé en amont et tout me semble très bien ficelé. Au final, c’est la population qui décidera en se rendant aux urnes.» D’ici là, les débats s’annoncent animés!
4. Plan d’aménagement local. Depuis la fusion de la commune de Valbirse, il existe toujours trois réglementations différentes pour Bévilard, Malleray et Pontenet et la réalisation d’un plan d’aménagement local commun aux trois villages fait actuellement l’objet d’un examen préalable à l’OACOT. «Ce n’est certes pas un dossier très sexy aux yeux des citoyens, mais c’est un outil de travail de première importance pour la commune de Valbirse», relève Jacques-Henri Jufer. «On ne peut pas se permettre de traiter les citoyens de la commune différemment d’un village à un autre. Nous devons donc mettre en place les bases légales pour pouvoir œuvrer de manière uniforme et ce travail passe impérativement pas la réalisation d’un nouveau plan d’aménagement local. Une commission ad hoc a d’ailleurs été créée et le fruit de son travail a débouché sur un pavé très impressionnant.»
5. Projet de promenade balisée. Présidée par Jacques-Henri Jufer, la société d’embellissement de Valbirse a lancé un projet de promenade balisée qui lui tient particulièrement à cœur: «Convier la population de Valbirse à découvrir les attraits de la commune est une manière de favoriser les rencontres et les échanges. C’est d’ailleurs dans cette optique-là que ce projet a été lancé», explique-t-il. Prévu sur le terrain bâti, le parcours de base s’étendra sur une distance de 5,8 kilomètres à travers les villages de Bévilard, Malleray et Pontenet. L’extension du parcours (3,4 km) offrira un horizon plus large aux promeneurs qui pourront ainsi définir leur itinéraire. Ce projet vise également à mettre en place différents événements (balades musicales, gourmandes ou au clair de lune, etc…). «C’est un projet évolutif. Rien n’est gravé dans le marbre», poursuit le maire de Valbirse. Excepté la réalisation de panneaux de signalisation ou didactiques, ce projet occasionne très peu de dépenses, ce qui n’est pas négligeable par les temps qui courent.
Olivier Odiet
Qui fait quoi?
Conseil communal Valbirse
Jacques-Henri Jufer (maire)
Finances, police locale et promotion économique
Stève Blaesi (vice-maire en 2019)
Eau potable et évacuation des eaux, forêts et pâturages
Nadine Graber
Infrastructures, bâtiments, sapeurs-pompiers et protection civile
Yann Minder
Ecole, culture et sports
Affaires sociales (intérim)
Ismaël Mohni
Services techniques et entretien des routes
André Rothenbühler
Aménagement du territoire et urbanisme, énergie et transports
La répartition définitive des dicastères aura lieu à l’issue de l’élection complémentaire (le 10 mars) du siège encore vacant à l’exécutif.
(oo)