Champion de Suisse de trial en catégorie Expert, Tim Affolter va, à la force de ses poignets de bûcheron, entamer la prochaine saison de la discipline chez les élites. Du vélo, il passe à la moto avec les mêmes sensations d’équilibriste.
Il aura un quart de siècle le 22 janvier prochain. C’est un aficionado du vélo trial, mais il a craqué pour la moto. Champion de Suisse des deux roues sans moteur à l’âge de 9 ans, le fils de Daniel, également féru de trial et de Florence, la mairesse de Sorvilier, se classe régulièrement au fil des années dans cette discipline. Il décroche alors trois deuxièmes places chez les Cadets et les Juniors puis une participation aux mondiaux chez les Cadets.
Mais à 23 ans, le jeune homme enfourche la moto sur une Vertigo dans le courant de la saison 2021 où il termine au pied du podium, 4e de la catégorie Expert. Pourquoi ce changement de cap d’équilibriste, du vélo à la moto ? « A vélo, j’avais l’impression d’avoir fait le tour. Avec mon métier de bûcheron, je n’arrivais pas à progresser à un niveau supérieur après celui de junior », considère-t-il.
Vers d’autres horizons
Dès lors, Tim Affolter s’inscrit, en raison de son âge, chez les Experts trialistes. « Il faut dire que le niveau du vélo trial en Suisse est extrêmement élevé et cela m’aurait été difficile de gagner un rang. De plus, la moto me permet de m’entraîner correctement en marge de mon métier. Et quand on recommence un nouveau sport, on évolue très vite. C’est plaisant (rires !) »
C’est le moteur qui vous a ainsi propulsé ? « Comme je fais pas mal de VTT à côté, cela me permet de rester un peu dans mon sport de base. Les autres sports motorisés (enduro, cross, route) ne me font pas autant vibrer que le trial : dans cette discipline, il y a le moteur pour m’aider, certes, mais les suspensions et les mouvements du corps qui sont aussi importants que le moteur. Les sensations d’équilibre sont les mêmes. Cela aide énormément. D’ailleurs, on devrait logiquement pratiquer le vélo trial avant la moto trial. »
En passant du vélo à la moto, Tim Affolter découvre de nouveaux lieux de course et d’entraînement : « Oui, j’explore un nouveau monde, c’est une évidence. »
Déjà une compétition en élite
Du coup, c’est quasiment passé inaperçu la saison dernière, le bûcheron de Sorvilier a décroché le titre de champion de Suisse de trial (moto) chez les Experts devant les Jurassiens Fabien Choffat, en argent (Gas Gas) et Patrick Fringeli (MC Jurassien), en bronze. De surcroît, au classement 2022, Tim Affolter s’est payé le luxe de dépasser en nombre de points le septuple champion de Suisse Noé Pretalli (lui en élite), soit 211 contre 200, pour le même nombre de courses. Comparaison n’est pas raison, mais tout de même : le jeune adepte de Sorvilier a aussi le mérite d’avoir pu s’essayer à une douzième manche, en élite, le 9 octobre dernier à Grandval où il avait terminé 4e, derrière le champion en titre Noé Pretalli, le Tramelot Pascal Geiser 2e et le Valaisan Christian Schnyder 3e, à seulement 1 point de ce dernier. Tim Affolter a ainsi pu s’accoutumer à la catégorie reine dans laquelle il s’alignera cette année.
Premier rendez-vous à Develier en avril
Huit manches du championnat de Suisse de trial sont prévues cette saison dont la première à Develier le 23 avril, à Roches le 13 août et la dernière à Grandval le 8 octobre. « Je vais tenter un podium sur une autre moto, Gas Gas, mais on verra au moment de la compétition comment cela se présente », envisage-t-il. Tim va encore disputer quatre manches du Championnat d’Europe, en août, en Suède et Norvège. « C’est à nouveau pour découvrir d’autres contrées. J’ai toujours voulu connaître les pays du Nord. » Trialiste, mais aussi aventurier, le gars.
Roland J. Keller