Titulaire d’une formation universitaire en géographie, histoire et sciences politiques, Nicolas Guenin est marié et père de deux enfants. Calme, posé et rigoureux, il affichait le profil idéal pour succéder à Edith Cuttat au poste de chancelier communal de Delémont. En effet, l’expérience emmagasinée à la Chancellerie d’Etat du canton du Jura durant de nombreuses années lui a permis de développer une expertise approfondie des institutions politiques et des rouages de l’administration publique. Occupant la fonction de chancelier communal de Delémont depuis le 1er mai 2023, Nicolas Guenin a tout de suite été mis au parfum, la période de transition pouvant être qualifiée de brève et intense. Qu’importe finalement, l’essentiel résidant dans l’aptitude à s’adapter à ce nouveau contexte et dans cet exercice-là, notre homme est un crack ne serait-ce qu’en raison de son riche bagage professionnel. « Dans ma fonction, il faut être prêt à faire face aux imprévus. Je ne suis pas spécialiste d’un domaine particulier, mais spécialiste en généralité administrative, ce qui signifie qu’il faut poser son regard sur l’ensemble des services avec un sens aiguisé de l’anticipation », relève-t-il.
Préférant travailler dans l’ombre plutôt que de se retrouver sous le feu des projecteurs, Nicolas Guenin veille à la bonne marche des affaires communales dans un esprit d’ouverture et de cohésion.
Champ d’action limité
Le rôle de pont qu’il assure entre les autorités politiques, les services communaux et la population lui convient d’autant plus que la fibre des services publics lui colle à la peau. Ses guides, c’est le feeling, le bon sens et l’envie de bien faire, mais surtout pas l’élaboration d’un plan de carrière. Même si sa fonction l’expose moins à la critique que celle du maire ou des autres membres du Conseil communal, le fait de devoir diriger une équipe engendre de nombreuses responsabilités. Et comme on sait que la situation financière précaire de la ville passe inévitablement par une réduction de la dotation en personnel, Nicolas Guenin est loin de se retrouver dans la peau d’un fonctionnaire dont la seule préoccupation est de regarder l’horloge :
« Mon principal souhait, c’est de retrouver une situation financière saine qui nous permettra de faire avancer les projets d’envergure qui sont actuellement mis en veilleuse comme la Place Roland Béguelin ou l’Avenue de la Gare, par exemple. A ce stade, notre champ d’action se limite aux dossiers dont les dépenses sont prioritaires ce qui n’est évidemment pas la manière la plus agréable de travailler. »
Fructueuse collaboration avec les autorités de Moutier
Dès le 1er janvier 2026, la ville de Moutier entrera officiellement dans le canton du Jura. L’occasion pour le Conseil communal de Delémont de créer des synergies avec les autorités prévôtoises ? « Alors la collaboration existe déjà puisque les deux exécutifs se rencontrent à raison de deux ou trois fois par année pour parler de différentes thématiques. Les autorités de Delémont en font d’ailleurs de même avec les communes de Porrentruy et Haute-Sorne. On est plus intelligents ensemble plutôt que de rester chacun seul dans son coin. Il y a une vingtaine d’années, un tel réflexe n’existait pas. Je pense que c’est une bonne chose de se regrouper pour certains achats comme du matériel informatique, par exemple. De plus, l’échange d’idées est quelque chose de bénéfique à plus d’un titre. »
Pour se déconnecter du monde du travail, Nicolas Guenin s’adonne à de nombreux loisirs comme le vélo, la natation, le ski, la lecture ou le cinéma. Cet enfant de Bassecourt est également impliqué dans la vie locale. Il a participé activement à l’organisation de la Fête des rois de Delémont, un événement annuel qui célèbre l’anniversaire de la ville et favorise les échanges entre les autorités et les citoyens. Lors de l’édition de janvier 2024, il a souligné l’importance de cet événement pour renforcer les liens communautaires. Sous des apparences de force tranquille, le chancelier communal de Delémont dissimule des trésors d’énergie pour les causes qui lui sont chères. Oui, l’homme à plus d’une corde à son arc, mais un seul mot le relie à toutes ses activités : l’humilité. Une valeur inestimable par les temps qui courent… Olivier Odiet