Portraits

«Mon accident a changé ma vie!»

Edition N°10 - 11 mars 2020

Pour surmonter la grave blessure survenue lors de son accident en janvier 2019, Carine Bassin a fait preuve d’une force de caractère admirable. (photo oo)

Victime d’un grave accident en sortant de sa 2e séance du Conseil municipal de Tramelan en janvier 2019, Carine Bassin-Girod, domiciliée aux Reussilles, a fait preuve d’un courage exemplaire durant sa longue convalescence. Bien plus rapide que les médecins ne le prédisaient au départ, sa récupération lui permet aujourd’hui de revivre quasi normalement après avoir traversé des moments très douloureux. «J’ai dû réapprendre à marcher, je ne savais plus mettre un pied devant l’autre», confie l’élue socialiste qui n’éprouve pas de rancœur vis-à-vis de son collègue de l’Exécutif qui l’a renversée. «J’ai appris énormément de cet accident qui a changé ma vie. Cette épreuve m’a rendu plus forte. J’ai compris que la vie allait bien au-delà d’un handicap», relève-t-elle avec un sourire rayonnant. Respect. 

Enseignante à temps partiel au ceff santé-social à Saint-Imier dans une classe d’Aide en soins et accompagnement ASA, Carine Bassin (PS) avait siégé au Conseil général de Tramelan durant quatre ans avant d’être élue au Conseil municipal. En janvier 2019, alors qu’elle sortait de sa 2e séance seulement, la responsable du dicastère de l’instruction publique et de la culture avait été renversée par l’un de ses collègues de l’Exécutif. Gravement blessée, Carine Bassin s’est retrouvée dans une chaise roulante durant plusieurs mois. «J’ai dû réapprendre à marcher, je ne savais plus mettre un pied devant l’autre. Je vous assure que ça fait drôle de voir le monde à une autre hauteur. Curieusement, je ne suis jamais tombée dans un trou à l’exception du moment où j’ai pu quitter ma chaise roulante pour la première fois. Cette semaine-là, j’ai compris pourquoi certaines personnes souhaitaient avoir recours à EXIT. Ma douleur était encore plus forte que lorsque ma jambe gauche était sous la roue de la voiture», explique-t-elle. «J’ai énormément appris de cet accident qui a changé ma vie. Je n’en veux pas à mon collègue de l’Exécutif qui m’a renversée car j’aurais aussi très bien pu être au volant de la voiture. Personne n’est à l’abri de provoquer un accident.» 

Une positivité à toute épreuve 

Carine Bassin a reçu de nombreux messages de soutien réconfortants de proches, mais aussi de personnes qu’elle ne connaissait pas. «J’ai pu constater que les réactions étaient différentes d’une personne à l’autre. Certaines étaient plutôt dans l’empathie, d’autres dans la pitié.» Carine Bassin a connu une récupération plus rapide que les médecins ne le prédisaient au départ. Elle garde notamment un souvenir impérissable de son passage à la SUVA à Sion: «C’est terrible à dire, mais j’ai le sentiment que c’est arrivé au bon moment. Je me suis retrouvée avec une équipe extraordinaire, hyper soudée. J’ai énormément appris. Cela dit, vivre plusieurs mois dans une chaise roulante, ça laisse des séquelles, notamment au niveau des muscles et de l’équilibre. Et puis, le fait de ne plus éprouver de sensation dans le pied, au point d’ignorer si je le posais sur un terrain dur ou marécageux, m’a fait tomber plusieurs fois, sans gravité, fort heureusement.» Et notre interlocutrice d’ajouter: «Cette épreuve m’a rendu plus forte. J’ai compris que la vie allait bien au-delà d’un handicap. Je vois les choses différemment. Je relativise beaucoup plus et mon empathie s’est encore renforcée. J’enseigne à des enfants en difficulté scolaire et j’ai vraiment envie de les faire avancer en étant consciente qu’il est possible de passer par plusieurs chemins différents pour y arriver.» Carine Bassin, qui devra encore subir deux opérations cette année, n’arrive pas encore à courir, mais elle pratique la marche régulièrement, seule ou accompagnée par des personnes de son entourage. Elle s’adonne également aux joies du fitness et du vélo. Avec une positivité qui impose le respect. «J’apprécie les petits plaisirs de la vie, comme boire un bon verre de vin, par exemple. Ma force de relever les défis est décuplée.» 

Mariée et mère d’une fille de 17 ans et d’un garçon de 16 ans, Carine Bassin admet que le fait d’avoir été séparée des siens durant six mois ne fut surtout pas évident. Durant sa longue absence qui l’a conduit dans différents hôpitaux, soit Bienne, Berne et Sion, la conseillère municipale de Tramelan est constamment restée en contact avec ses collègues de l’Exécutif: «Trois conseillers se sont répartis les départements liés à mon dicastère. Celui de l’instruction publique fut pris en charge par Karine Voumard (affaires courantes) et le maire Philippe Augsburger (dossiers spécifiques) alors que Mathieu Chaignat s’est occupé de la culture. Je leur suis vraiment reconnaissante d’avoir assuré le suivi de mes dossiers efficacement durant ma longue absence.» De nombreux défis attendent les membres du Conseil municipal de Tramelan durant cette législature, dont la construction d’une nouvelle crèche en partenariat public-privé; la gestion de l’école à journée continue (EJC) qui est placée sous l’égide de la Municipalité depuis le 1er janvier dernier; la mise en place du nouveau système des bons de garde dès la rentrée du mois d’août; la remise en conformité du bâtiment de l’administration municipale qui passe par de nombreux aménagements; la remise en état de la halle de gymnastique de Tramelan-Dessous et le pôle de développement économique de la Rue Haute. Sans oublier, bien sûr, les investissements liés à l’entretien général des bâtiments, routes, électricité et bâtiments. Pas de quoi chômer! 

Olivier Odiet

Qui fait quoi?

Conseil municipal de Tramelan  

Philippe Augsburger (maire)
Police, finances 

Carine Bassin (vice-maire)
Instruction publique, culture

Karine Voumard
Action sociale, jeunesse

Mathieu Chaignat
Services techniques

André Ducommun
Bâtiments publics, sécurité publique

Christophe Gagnebin
Urbanisme, transports, environnement

Pierre Sommer
Agriculture-forêts, sports et loisirs

Pour surmonter la grave blessure survenue lors de son accident en janvier 2019, Carine Bassin a fait preuve d’une force de caractère admirable. (photo oo)