Portraits

Il sort grandi d’une éviction ratée!

Edition N°10 - 11 mars 2020

René Schrameck: «Paradoxalement, je pense que le fait d’avoir été réélu sans être du bon bord a renforcé ma crédibilité.» (photo oo)

Conseiller communal à Crémines depuis 2004, René Schrameck s’est toujours énormément impliqué pour ce village, notamment dans le cadre de la Suisse bouge où il marqua les esprits en tant qu’organisateur avec son fils Arnaud. 

Lors des dernières élections communales de novembre 2019, il s’est représenté avec succès sur la liste «Pour le développement du village». «On a voulu m’évincer pour des raisons politiques, mais je suis toujours là», confie-t-il avec une certaine fierté. «Vous ne me verrez jamais porter un drapeau dans une manifestation ni me bagarrer, mais j’ai mon opinion et je la défends, c’est tout», glisse l’ancien instituteur du village qui s’exprime toujours avec une bonne dose d’humour. 

D’origine française malgré un nom à consonance tchèque, René Schrameck est arrivé à Crémines en provenance de Porrentruy en 1974 pour des raisons professionnelles. Il a occupé la fonction d’instituteur jusqu’en 2000, soit à l’âge de 48 ans seulement. «J’ai connu des ennuis de santé et je n’ai plus été réélu. Cela ne m’a pas véritablement affolé étant financièrement à l’abri du besoin. J’ai alors décidé de m’investir au Conseil communal pour le bien du village. La place de Pierrot Tüscher était à repourvoir en 2004 et c’est à ce moment-là que je suis entré à l’Exécutif de Crémines», signale-t-il. René Schrameck s’engage énormément pour son village d’adoption. Il a notamment joué un rôle de locomotive avec son fils Arnaud dans le cadre de la Suisse bouge en mettant toutes son énergie dans cette aventure placée alors sous l’égide de la commune. Résultat des courses: cet événement a engendré un engouement inespéré durant cinq ans, Crémines étant cité en exemple loin à la ronde pour ses records. Depuis 5 ans, La Suisse bouge est chapeauté par le HC Crémines. L’édition 2020 est fixée du mercredi 13 au dimanche 17 mai. 

Il est sorti du bois dans un souci de démocratie

Totalement désintéressé de la Question jurassienne lorsqu’il est arrivé à Crémines en 1974, René Schrameck s’est forgé une opinion sur le terrain, au gré des circonstances. Il est notamment sorti du bois dans un souci de démocratie à l’époque du vote communaliste en souhaitant que la compétence d’une décision aussi importante incombe aux citoyens et non au Conseil communal. Sa tentative est restée vaine. Dans le cadre de la fusion du Grand-Val, René Schrameck s’est profilé en tant que fervent opposant, estimant que cette démarche n’était pas instaurée dans l’intérêt du village, mais plutôt dans un but purement politique. Sur ce coup-là, il s’est retrouvé dans le bon camp, Crémines ayant fait couler le projet. «Je suis conscient que la fusion reviendra forcément sur le tapis un jour», précise-t-il tout en se demandant ce qu’il adviendra des villages du Cornet si Moutier et Belprahon devaient rejoindre le canton du Jura: «On se retrouverait alors dans une enclave. Cela ne m’enchante guère», poursuit-il. Lors des élections communales de novembre 2019, le scénario de créer une seule liste avec les sortants était envisagé, mais lors de la récolte de signatures, on lui a gentiment fait comprendre que certaines personnes n’adhéraient pas à cette option-là. René Schrameck a donc décidé de lancer sa propre liste «Pour le développement du village» avec une réélection à la clé. «On a voulu m’évincer mais je suis toujours là», relève-t-il. Sur la liste «Futur Crémines», trois candidats ont été élus, soit Florent Greder (sortant), Florian Lehmann (sortant) et Pierre Ganguin (nouveau). Cédric Jau, lui, a mordu la poussière. Lors des élections communales de 2023, René Schrameck aura 70 ans. «Mon idée, c’est de me retirer pour laisser la place aux jeunes, mais je n’ai pas encore pris de décision définitive pour l’instant.»

Sportif dans l’âme

N’étant pas avare en éloges avec la secrétaire et administratrice des finances Nadège Wegmüller ainsi que la collaboratrice Fabienne Meyer, dont il salue le remarquable travail, René Schrameck tient à préciser que l’ambiance qui règne au sein du Conseil communal de Crémines est harmonieuse et constructive. «Paradoxalement, je pense que le fait d’avoir été réélu sans être du bon bord a renforcé ma crédibilité. Certains citoyens pro-bernois ont voté pour moi en privilégiant la compétence au détriment de la couleur politique et c’est une marque de confiance qui ne me laisse surtout pas indifférent.» A fond sur la justice et la justesse, pour reprendre ses propres termes, René Schrameck est un sportif dans l’âme. «En tant qu’instituteur, j’ai toujours encouragé mes élèves à s’impliquer dans des activités sportives et culturelles en dehors de l’école. J’ai pratiqué deux sports de manière intense, soit le tennis et le basket. Au BC Porrentruy, j’ai coiffé toutes les casquettes: membre fondateur, caissier, joueur et arbitre. Cette passion m’anime encore aujourd’hui puisque j’officie toujours en tant qu’arbitre en 2e ligue régionale.» Vous avez dit persévérant? 

Olivier Odiet

Qui fait quoi?

Conseil communal de Crémines     

Carole Ristori (maire)
Administration, finances et formation 

René Schrameck (vice-maire)
Social, sécurité publique, culture et loisirs 

Florent Greder
Réseau d’eau et SEME

Florian Lehmann
Urbanisme et travaux publics

Pierre Ganguin
Economie publique et environnement 

René Schrameck: «Paradoxalement, je pense que le fait d’avoir été réélu sans être du bon bord a renforcé ma crédibilité.» (photo oo)