Portraits, Sport

« Le foot, c’est plus qu’un sport ! »

Edition N°3 – 27 janvier 2021

Loïc Chatelain: un président motivé, dynamique et enthousiate. (photo Patrice Neuenschwander)

A l’entame de sa 6e année de présidence du FCTT et 38 ans de pratique du football, Loïc Châtelain n’a rien perdu de sa motivation, de son dynamisme et de son enthousiasme. Son moteur ? L’envie de relever des défis en passant rapidement de la parole aux actes. 

Depuis sa naissance, Loïc Châtelain a grandi à Tramelan. Sa scolarité obligatoire terminée, c’est dans le domaine de la mécanique qu’il est entré dans le monde professionnel, par le biais d’un apprentissage de mécanicien électricien selon l’appellation de l’époque.

Divers emplois dans le service après-vente et une formation à Neuchâtel l’ont conduit à occuper aujourd’hui un poste d’Account manager où il est responsable du marché horloger, en particulier dans la vente d’outillages et d’appareils dans l’entreprise qui l’emploie.

Si le football qu’il pratique encore occupe une grande partie de son temps, il lui en reste pour sa famille.

Marié, père de deux enfants âgés de 12 et 14 ans, ses intérêts ne s’arrêtent pas au football seulement. S’il regarde volontiers les matchs de l’équipe nationale, il n’impose pas chaque retransmission télévisée à sa famille.

La musique en tant qu’auditeur est aussi une de ses passions. L’imposante collection de CD qu’il possède l’atteste.

La course à pied, la randonnée, le ski de fond et le tennis, qu’il a découvert depuis peu, complètent ses activités sportives. La vie associative, sociale et l’engagement bénévole font partie de l’existence de Loïc Châtelain. Pour lui, le bénévolat est important et essentiel à la bonne marche de notre société, que ce soit dans les domaines associatifs, culturels ou politiques. L’individualisme est selon ses dires un poison, une gangrène de la vie associative. Ce sont entre autres ces valeurs qu’il essaie d’inculquer à ses enfants.

Un regroupement précurseur 

Passant de la parole aux actes, il a siégé au conseil général de Tramelan durant 16 ans avant de reprendre la présidence du FCTT. Sensible de longue date à tout ce qu’il avait reçu en tant que joueur au sein du club, Loïc Châtelain savait au fond de lui-même que tôt ou tard le moment viendrait où ce serait à son tour de donner.

C’est à l’âge de 5 ou 6 ans qu’il a découvert le plaisir de jouer au football au sein du FC Tramelan pour ne plus le quitter jusqu’à ce jour. Un premier regroupement des mouvements juniors entre les clubs de Reconvilier, Tavannes et Tramelan l’a conduit à fouler les pelouses des différents stades de ces localités. Regroupement précurseur de celui qui allait réunir les deux clubs de Tavannes et Tramelan en 2001. Depuis, le FCTT n’a cessé de grandir et de progresser au point de devenir le club amateur le plus important du Jura bernois avec le FC Moutier. 

Le club promu en 2e ligue interrégionale, niveau amateur le plus élevé en Suisse, vivait sa première saison à ce niveau-là sous la présidence de Michel Bourqui, quand ce dernier s’est approché de Loïc Châtelain pour lui demander de reprendre la présidence du FCTT.

Quelques hésitations plus tard, encouragé et soutenu par ses copains, il s’est attelé à la tâche avec eux pour réorganiser le club. Il s’agissait de mettre en place une structure plus professionnelle proche de ce qu’on trouve dans le monde du travail. Les rôles et les tâches ont été définis, des cahiers des charges rédigés et des commissions établies. C’est ensuite que les personnes prêtes à s’engager bénévolement ont été recherchées.

Ainsi une organisation digne d’un club professionnel, géré à 100% par des amateurs a été mise en place. Pour Loïc Châtelain, profession et présidence représentent deux champs d’action complémentaires et formateurs où les compétences acquises dans l’un ou l’autre domaine permettent de faire face aux exigences nombreuses et nécessaires à l’accomplissement des diverses tâches souvent enrichissantes, même si certaines sont ingrates. Il dit avoir du plaisir à la tête du FCTT et à l’entendre, on n’en doute pas. Entouré d’un comité efficace, sa motivation et ses convictions sont intactes. Pour lui, le football dépasse le simple stade des performances sportives. C’est une école de la vie, un moyen d’intégration, d’apprentissage et de développement ou l’individualité est mise au service du collectif.

Un club de football, par son rôle social, participe à la vie villageoise et régionale. « La beauté du football passe par les émotions qu’il procure et l’élégance des gestes techniques. Le football est un langage universel. Il n’est pas nécessaire de comprendre la langue de l’autre pour jouer avec lui. Il peut être pratiqué partout avec un simple ballon. Nul besoin d’être un champion pour y trouver du plaisir. Ce n’est pas seulement un sport mais un état d’esprit, une solidarité, une activité collective, un travail d’équipe », s’emballe-t-il. 

Le FCTT en chiffres

Amateur au sens noble du terme, le club l’est dans son ensemble. Bien que l’équipe fanion milite en 2e ligue inter, aucun joueur n’est rémunéré, ce qui fait dire au président que le FCTT est probablement le seul club réellement amateur à ce niveau. Ce club se veut avant tout formateur, y compris pour l’équipe fanion dont la moyenne d’âge des joueurs est très basse. La moitié des dépenses, environ 150’000 francs, sont consacrées au mouvement junior, le plus grand du Jura bernois, qui compte 300 joueurs dont 249 licenciés répartis en 14 équipes. Le club compte encore cinq équipes adultes. Une équipe est inscrite en 3e ligue et une autre en 4e ligue. Une équipe de seniors, une autre de vétérans et une équipe de réfugiés s’entraînent et jouent régulièrement.

Au total, le FCTT compte 600 membres dont 409 licenciés. On comprend mieux la nécessité d’une parfaite organisation indispensable à sa bonne marche.

Avec deux terrains d’entraînement et deux terrains de jeux, dont un seul homologués pour le championnat de 2e ligue inter, le FCTT se sent à l’étroit, sachant que tous les matchs de l’équipe fanion se déroulent sur le terrain de Tramelan. Une situation qui ne manque pas de générer des conflits d’intérêts entre les différents partenaires locaux. De janvier à fin mars, l’équipe fanion s’entraîne à Bienne ce qui occasionne des dépenses importantes.

Le maintien et le développement des infrastructures nécessaires aux activités du club n’ont pas fini d’occuper le comité et ses partenaires, en particulier les autorités communales avec lesquelles le FCTT entretient toutefois de bonnes relations.

Equipe féminine

Les quelques filles intéressées sont d’abord intégrées dans les équipes juniors et celles qui persévèrent sont invitées à rejoindre les clubs de la région possédant des équipes féminines. Si le FCTT n’est pas opposé à la création d’équipes féminines, Loïc Châtelain reconnaît que le comité n’en fait pas une priorité. Quelques timides tentatives ont bien eu lieu sans grand succès. La porte reste ouverte.

Actualité 2021

Si les classements des équipes juniors A et B sont réjouissants, il en va différemment en ce qui concerne celui de l’équipe fanion. Dernière après un premier tour amputé de 4 matchs, il reste à espérer que le championnat pourra se poursuivre afin de redresser la barre.

Malgré cela, le club qui mise sur la jeunesse, la stabilité et le long terme, n’a procédé à aucun transfert ni modification, plaçant sa confiance dans les joueurs et leur entraîneur Steve Langel. Il s’en est fallu de quelques détails pour que le classement soit meilleur. Le premier tour peut être qualifié de « rodage ». Le travail effectué devrait porter ses fruits lors du second tour et permettre de remonter dans le classement, assurant ainsi le maintien de l’équipe à ce niveau de jeu. Ceci pour autant que la situation sanitaire le permette. Devant cette situation, Loïc Châtelain reste dans l’expectative. Si le championnat devait reprendre à la mi-avril pour se terminer fin juin, cela signifie qu’il faudrait disputer dix-sept matchs. Impensable à ce niveau de jeu !

Et si le championnat ne devait pas reprendre, le FCTT, club formateur par excellence, pourrait se voir pénalisé, le classement ne correspondant pas à la valeur de sa jeune équipe qui ne demande qu’à le prouver sur le terrain.

Autre conséquence de la pandémie, le calendrier des manifestations
extrasportives qui connaît déjà un premier bouleversement. Le repas de soutien, source importante de revenus pour le club, prévu le 27 février, est reporté à des jours qu’on espère meilleurs, au mois de juin.

Patrice Neuenschwander

Loïc Chatelain: un président motivé, dynamique et enthousiate. (photo Patrice Neuenschwander)