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« Nous avons appris l’humilité »

Edition N°37 - 13 octobre 2021

Dominique Sartori : « Ensemble, on est plus fort pour sortir de la pandémie. » (photo rke)

Réuni en conférence de presse le 7 octobre dernier à l’Hôpital de Saint-Imier, le Réseau santé-social du Jura bernois (RSSJB) a tiré le bilan de 18 mois de pandémie. Les acteurs du domaine santé et social de la région sont désormais mieux armés pour combattre le coronavirus et surtout davantage enclins à nous rassurer sur la vaccination.

Encore soucieux, mais rassurant, Michel Ruchonnet a laissé entendre que la communauté médicale a beaucoup appris de la pandémie. Cependant, il y a des choses qu’elle ne referait plus quant à sa gestion. Lesquelles ? « En tant que médecin, on dépend de l’Office de la santé publique, on a un cadre fixé. J’ai suivi ces directives et j’ai l’impression d’être dans le juste », considère le médecin généraliste de Courtelary qui s’est modéré face aux réfractaires de la vaccination. « C’est vrai, j’ai constaté qu’il faut plus d’ouverture, être davantage conciliant », a-t-il reconnu.

« La pandémie nous a tous pris de court »

Alors que la pandémie de coronavirus n’est pas tout à fait maîtrisée, le comité stratégique et opérationnel du RSSJB a voulu se réunir davantage pour tirer des enseignements de la crise plutôt que de dresser un bilan exhaustif. « La pandémie nous a tous pris de court et personne ne pensait devoir aller au fond de ses ressources. Le virus nous a sortis de notre zone de confort et, si c’est souvent dramatique, c’est aussi passionnant et stimulant », a souligné Michel Ruchonnet. Pour lui, la durée de la crise est aussi un paramètre nouveau : « Les gens veulent des prévisions, mais nous sommes un peu comme des météorologues et ça, c’est déstabilisant. La science toute-puissante a reçu un rappel à l’ordre et nous réapprenons l’humilité. Avouer qu’on ne sait pas quelque chose est difficile, mais ça booste. »

« Ça a été terrible aux Lovières »

« Ça a été terrible. Nous avons dû accompagner des personnes en fin de vie dans des conditions inhumaines. De voir des résidents dire au revoir à leurs proches sur des tablettes numériques était insupportable » a avoué Bertrand Streiff, directeur du Home Les Lovières à Tramelan, qui a tiré les premières leçons de ce terrible fléau. « On a revu la disposition de nos chambres avec davantage d’espace et songé à un financement dédié afin d’éviter de se retrouver en difficulté lors d’une prochaine vague de décès. »

Les pharmacies ont aussi été victimes d’une surcharge de travail, surtout en ce moment de pass sanitaire. « On espère que cette surcharge sera mieux jugulée à l’avenir », a relevé Hugo Figueiredo, responsable de la pharmacie du Vallon à Saint-Imier. Pour sa part, Manuel Wahli, directeur du Service Social Centre Orval à Valbirse, s’est inquiété des conséquences de la pandémie comme la stigmatisation et la désocialisation d’une partie de la population.

Coordination des besoins

Directeur du Pôle santé mentale de l’Hôpital du Jura bernois, Dominique Sartori, n’a pas manqué de relever les avantages du RSSJB qui contribue à l’amélioration de la prise en compte globale des besoins et des attentes de la population par l’ensemble des acteurs du domaine santé-social dans notre région. « Nous sommes à même d’initier et de coordonner des actions d’amélioration pour toutes les catégories d’âge et toutes les conditions socio-sanitaires », a-t-il précisé. « D’avoir mis tout le monde sous cloche était une connerie. On en a tiré la leçon. Dorénavant, nous ne serons plus jamais les mêmes en sortant de la pandémie », a estimé Michel Ruchonnet. En attendant, nous nous y accoutumons…

Roland J. Keller

Dominique Sartori : « Ensemble, on est plus fort pour sortir de la pandémie. » (photo rke)