Le deuxième épisode de notre série consacrée à des personnalités régionales âgées de 65 ans et plus est dédié à Pascal Flotron, de Malleray.
« A la retraite, le grand défi c’est de savoir dire non et de ne pas accepter toutes les sollicitations », confie Pascal Flotron. Président du tribunal des mineurs du Jura bernois à Moutier, puis Procureur régional, Pascal Flotron termine sa carrière en qualité de Président de l’Autorité de Protection de l’Enfant et de l’Adulte (APEA). Autorité qu’il a largement contribué à mettre en place. Une fonction passionnante mais extrêmement prenante qui l’incite à opter pour une retraite anticipée. Né à Bienne le 4 novembre 1956, installé à Malleray depuis 1988, il vient juste de passer le cap des 65 ans, mais il est à la retraite depuis cinq ans déjà. Une retraite très active.
Trois vies
Ce n’est pas une vie, mais trois vies, trois passions, auxquelles Pascal Flotron peut enfin se consacrer. « Après avoir obtenu ma maturité scientifique au Gymnase français de Bienne, j’hésitais entre trois voies : le droit, la paléontologie et le génie civil. » Il opte pour le droit « un peu par hasard », s’inscrit à l’Université de Berne et obtient son brevet d’avocat en 1983. C’est dans ce domaine qu’il fera toute sa carrière professionnelle. Mais il n’a jamais renoncé à ses deux autres passions. « Etudiant, j’ai passé le permis de camion et pendant mes vacances j’ai eu conduit une machine de chantier (un dumper de marque Euclid) dans la carrière de Péry », se rappelle-t-il. Plus surprenant encore, depuis tout gamin il construit des maquettes d’engins de chantier : « Pas des jouets, des modèles à l’échelle ». Une passion qui ne l’a jamais quitté et qui remplit des mètres d’étagères dans le sous-sol de sa maison. A Noël dernier, toute la famille, qui joue bien le jeu, s’est cotisée pour lui offrir un bulldozer Cat Lego de 3854 pièces ! Soit quelque 200 heures de travail en perspective !
Paléontologie
Autre passion, les fossiles et les dinosaures. Une bibliothèque entière est consacrée à toutes sortes d’ouvrages de paléontologie. Sa dernière acquisition : Le triomphe et la chute des dinosaures de Steve Brusatte. « C’est un excellent livre de vulgarisation, le meilleur que j’ai jamais lu », confie Pascal Flotron. Lui qui se qualifie d’amateur éclairé, il a à cœur de partager son intérêt pour la lointaine préhistoire de notre planète. Ainsi, il est devenu président de l’Association de soutien au film de Blaise Droz Géants d’hier et aujourd’hui. Sorti à la fin de l’année dernière, ce documentaire s’articule principalement autour des vestiges dinosauriens que l’on retrouve dans le Jura et le Jura bernois et il a été largement diffusé sur les écrans de nos régions.
Partager
Son envie de partager son savoir ne limite pas au Trias et au Crétacé. Dans son emploi du temps, il a gardé une place de choix pour le droit, et tout particulièrement pour le droit des mineurs. Il donne des cours à l’Ecole romande de la Magistrature pénale, à Neuchâtel ainsi qu’à Avenir Formation à Delémont.
A cela s’ajoutent les présidences qu’il assume : présidence du comité du Centre de Sornetan et présidence du conseil d’administration de Prélude SA, à Valbirse, qui accompagne les personnes en situation de handicap ou en difficulté sociale dans un cadre professionnel adapté.
Il est aussi actif au niveau politique puisqu’il est membre du Conseil général de Valbirse dont il a assumé la présidence l’année dernière.
Last but not least, il trouve encore le temps de dévorer des romans ou des essais et même de promener la chienne de la famille (une Hovawart) au moins une heure par jour !
Monsieur le Procureur, vous allez me l’avouer : quel est le secret de votre dynamisme ? « J’organise mes journées : le matin est consacré à mes cours et à mes tâches de président. L’après-midi à mes loisirs », explique-t-il.
Mais vous êtes aussi occupé, sinon plus que durant votre carrière professionnelle ! « C’est en partie vrai, mais c’est un autre genre d’occupations », convient Pascal Flotron. « Je me félicite tous les jours d’avoir pris une retraite anticipée et d’être ainsi désormais mon propre maître. »
Claudine Assad
