Créée lors de l’assemblée constitutive du 27 juin 1994, la Fédération interjurassienne de coopération et de développement (FICD) a célébré cette année son 25e anniversaire. L’année a été marquée par la participation des instances de la fédération à différents événements et s’est conclue jeudi 21 novembre par une soirée à Loveresse, dans les locaux de la Fondation rurale interjurassienne, par ailleurs membre de la fédération.
La soirée a débuté par une assemblée générale des membres. La partie protocolaire terminée, celle-ci démontrant une fédération toujours combative et résolument optimiste, et avant de passer aux réjouissances gustatives, les convives ont écouté avec attention quelques allocutions officielles. Elles évoquaient le passé de la fédération, mais également son avenir, ainsi que le futur de la solidarité internationale interjurassienne. En 1994, six organisations jurassiennes se sont associées afin de fonder la Fédération jurassienne de coopération et de développement, devenue par la suite interjurassienne. Interlocutrice privilégiée de la Confédération et des Cantons du Jura et de Berne, elle gère depuis plus de 10 ans un fonds qui a soutenu, avec succès, près de 40 projets de développement dans les pays du Sud et de l’Est. Le premier président de la FICD, Gabriel Nusbaumer, a exprimé son ressenti autour de la création de la fédération: «Nous étions animés par des sentiments de justice, de solidarité et donc de partage. Nos actions se distinguaient de ceux des grandes organisations suisses par leurs dimensions réduites et le bénévolat qui en constituait le moteur d’action.» Autre pilier de longue date de la fédération, la secrétaire générale, Isabelle Boegli, se rappelle: «Nous étions quelques bénévoles autour d’une table, nous nous battions pour obtenir des fonds publics.» En 2001, les résultats sont mitigés. C’est en se rapprochant des écoles et en imaginant le concept des Fêtes de la Solidarité que la FICD prendra son essor. Lors de la deuxième édition, en 2003, la fédération a reçu un petit subside de la part du Canton du Jura, «de quoi démarrer une petite struct ure professionnelle, avec un poste à 15%… déjà moi», rappelle-t-elle. La 9e édition de la Fête de la Solidarité se déroulera le 2 juillet 2020 à l’école secondaire de Saint-Imier. Au micro, son directeur, Domenico Di Paolo, souligne que cette fête «est l’occasion de sensibiliser nos jeunes en les mettant en contact avec des réalités différentes et découvrir pour la première fois des associations et des personnes qui contribuent à l’amélioration de notre monde.»
Des missions qui prendront de l’importance au fil des années
Hervé Gullotti, deuxième Vice-président du Grand Conseil bernois, représentant du canton de Berne à l’anniversaire de la fédération, se dit, quant à lui, «fier de clamer haut et fort que le canton de Berne est un partenaire de la fédération depuis 10 ans.» Il est revenu sur le premier projet cofinancé par des fonds du canton et de la Direction du développement et de la coopération (DDC): la construction d’un barrage au Burkina Faso, par l’association Groupe de soutien Toézouri, basée à Evilard. «Dès lors, ce sont des quantités de projets qui ont continué à voir le jour.» Le président, Olivier Girardin, relève que nos missions auront encore plus de sens et d’importance à l’avenir. «Certaines lignes budgétaires évoquent encore l’aide au tiers-monde», souligne-t-il. «Or, dans un village mondial où les interactions sont fortes, on est engagé dans un contexte de coopération. En effet, après 25 ans, la sémantique a changé: on ne parle plus d’aide au développement mais bien d’échange et de partenariat entre les peuples. Des notions portées par les 17 objectifs mondiaux de développement durable qui influencent quotidiennement les activités de la FICD et celles de ses membres.»
Bruce Rennes