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Le Palace veut sortir du désert !

Edition N°6 – 17 février 2021

Fermé en mars, puis en novembre, le cinéma Palace souffre de la pandémie tout comme les autres salles obscures de la région. En manque de spectateurs, l’établissement, géré par l’association Action-Culture, compte néanmoins sur le soutien de nombreux sponsors et la fidélité d’un public local malgré tout attiré par le grand écran. Pour mieux rebondir.

« Ça tournait bien ! Avant la crise sanitaire, on organisait des projections de films du mercredi au dimanche. Les lundis et mardis étaient fréquemment réservés aux soirées spéciales. Et puis… plus rien. » Noémie Noirat fait un constat amer de la situation actuelle depuis la fermeture de la salle obscure du Palace, d’abord en mars, puis en novembre. Même si la 7e édition de Fest’Images 2020 a malgré tout pu être mise sur pied en deux séances (les 19 et 20 octobre) au lieu d’une avec les conditions sanitaires d’usage – juste avant la décision fédérale de boucler tous les cinémas – le Palace est depuis resté désert.

Dix mille spectateurs par an

Lors des bonnes années, le Palace enregistrait annuellement environ dix mille spectateurs, notamment grâce à l’Open Air de Malleray, en juillet. Mais en 2020, cette 24e édition a dû être annulée. Depuis, ce silence doit vous peser ? « Oui, comme tout un chacun. Les premières semaines (en mars) ont été comme un coup de massue, on est resté un moment dans l’expectative, mais pas les bras croisés. Comme des travaux étaient prévus auparavant, on en a profité pour rénover les parois de la salle en mai-juin », souligne Noémie Noirat, présidente d’Action-Culture. Pourtant, la salle n’était pas très fréquentée à ce moment-là. « Certes, les beaux jours n’ont pas incité grand monde à revenir. D’autant plus que, durant cette période, l’offre cinématographique était mitigée. Beaucoup de sorties de films ont été annulées ou déplacées. »

L’impact de l’image

Action-Culture – qui gère le cinéma grâce à de nombreux bénévoles – peut se targuer d’être moins dépendante des frais de personnel, d’où des économies substantielles. « Oui, cela nous permet de tenir le coup. Notre principal chiffre d’affaires est réalisé par nos fidèles sponsors qui ont fait preuve d’une grande compréhension jusqu’à présent », se rassure-t-elle. Les publicités en salle représentent d’ailleurs une manne importante pour les promoteurs de cinéma. Un cliché projeté sur grand écran offre une meilleure qualité d’image, un esprit bienveillant et une force graphique dans les plans. Un mode d’expression commercial apprécié au niveau local. Et, contrairement à la télévision, un ordinateur, une tablette ou un smartphone, le spectateur n’est ni distrait ni tenté de zapper ! « Effectivement, c’est un atout », concède Noémie Noirat.

Le Palace n’est pas en danger financièrement

La présidente estime que, financièrement, le Palace n’est pas en danger du fait d’un tel soutien. Toutefois, l’association n’a pas encore pris de décision pour savoir si l’Open Air 2021 aura lieu. D’habitude, le comité se réunit au printemps pour décider des manifestations en cours : « C’est encore l’inconnu, mais je suis assez confiante. La population locale et environnante est très attachée à notre cinéma. » Néanmoins, l’association peine à croire que les autorités fédérales donneront leur feu vert pour rouvrir fin février.

Diversification des activités

La grosse inconnue étant de savoir quels seront les films disponibles ce printemps, puisque toute l’industrie cinématographique est bloquée en cette période : « C’est une occasion pour nous d’explorer d’autres pistes d’activité comme l’organisation d’animations, de concerts, de débats ou de films documentaires. » Une chose est sûre : quelles que soient les circonstances, le coronavirus ne va pas altérer l’enthousiasme de Noémie Noirat.  

Roland J. Keller