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A dévorer sans aucune modération

Edition N°9 - 6 mars 2019

L’équipe de rédaction du Schnapou et à droite du mur, la tentative de lancement d’une édition concurrente avortée. (photo ldd)

Attendu avec une gouleyante convoitise par certains et la crainte de rire jaune par d’autres, le Schnapou, 42e édition, est sorti de presse et réserve son lot habituel de surprises. Le pamphlet satirique s’en donne à cœur joie avec l’actualité de l’année écoulée riche en rebondissements politiques de tous genres. S’il est parfois piquant ou un peu acide pour certains, (surtout pour les milieux probernois), il ne sombre pas dans la vulgarité ou la méchanceté. Ses rédacteurs et informateurs traquent les petits travers, gaffes et bévues des gens de la région et les rapportent avec humour et dérision.

La conférence de presse annoncée par les chroniqueurs du journal qui ne parait qu’une fois par année donnait le ton avec la mise en scène habituelle qui les caractérise. Au milieu de la table, un mur en briques, avec d’un côté les reporters délateurs du vrai Schnapou et de l’autre, un drôle de bizut, derrière un drapeau bernois, qui n’aura pas fait illusion longtemps en présentant un fac-similé du même journal, écrit en lettres gothiques, prétendant être un concurrent du satirique, mais de «l’autre bord». Il a d’ailleurs tenté de placer quelques mots, vite remis en place par la bande de rigolos masqués, car anonymes. La récente proposition de Moutier réconciliation s’avérait donc comme du pain béni pour ces chenapans du Schnapou qui s’en sont gaussés à tour de pages. «Le Schnapou respecte la parité et les minorités. Il comprend non seulement une moitié d’autonomistes et une moitié de probernois, mais aussi 50% de femmes et 50% de jeunes. Toutefois, les minorités sont respectées. On verra dans nos pages, par exemple, que la minorité féminine du PSJB est composée de deux personnes, l’une jeune, l’autre plutôt moins, et bénéficie d’une présence rédactionnelle dépassant largement son importance politique», ironise un de ses rédacteurs, précisant encore que le Schnapou ne fait pas de politique, mais qu’il est possible qu’il y ait quelques allusions! 

L’album Panini

Parodiant le célèbre album des joueurs de foot que les gosses s’arrachent, la double page centrale est consacrée à une rubrique intitulée Moutzi persist où la crème des recourants y est répertoriée avec force jeux de mots dans leurs noms et leur place supposée sur un terrain. Mais il n’y a pas que les probernois qui sont pris pour cible. Depuis que l’équipe de rédaction s’est rajeunie, on pioche pas mal sur les réseaux sociaux qui apportent aussi leur lot de pitreries où tout un chacun est susceptible de passer à la moulinette du sarcasme. C’est ainsi qu’on peut découvrir des tronches de jeunes avinés ou le laissant penser, une lettre manuscrite d’un élu UDC virulent, des réponses à des questions existentielles, une rubrique poétique, la charte prévôtoise revisitée et plein d’images de scènes de vie. A déguster encore les petites annonces ou les frasques récoltées patiemment tout au long de l’année et dénoncées par des «rètcheurs», cafardeurs ou cafteurs patentés. On découvre également les photos d’un chancelier voyageur, d’un chauffagiste gourmand et d’un dessin supposant que les choses auraient pu plus mal tourner à Moutier. A consommer sans modération tout au long de ses 32 pages.

Miss aguichante

Depuis 1989, une miss dénudée squatte la page de couverture du journal. Selon le comité de rédaction, de nombreux castings sont organisés et le titre de Miss Schnapou est très envié loin à la ronde. C’est donc la trentième fois qu’une délicieuse égérie est couronnée. Cette édition fait la part belle à une jeune paléo-archéologue qui a fait monter la température lors des dernières élections avec quelques coups de gueule mémorables sur les réseaux sociaux: Miss Caroline 1re. Mais d’après l’édito de l’opercule, celle-ci se serait bien calmée, ne se plaignant sur Facebook que de la perte ou du vol de son portable, ce qui doit lui peser, comme sa balance semble en témoigner, au vu des rondeurs qu’elle dévoile en exhibant un crâne d’ours préhistorique retrouvé lors de fouilles, le «mutzus bernensis vulgaris»! 

Selon les rédacteurs, les plus anciens se souviennent qu’un jury parfaitement compétent, après des séances houleuses et des tentatives de corruption innombrables qui avaient rempli les caisses du Schnapou, avaient élu, il y a 30 ans, Miss Flo 1re, les enquêteurs l’ont retrouvée et elle explique dans ce numéro comment elle avait vécu l’évènement et pourquoi aujourd’hui encore, elle doit faire preuve d’une grande discrétion!

Cette édition du Schnapou ne pourrait voir le jour sans la participation des nombreux annonceurs qui font preuve d’une belle abnégation pour se faire brocarder dans leurs annonces, mais qui par ce biais trouvent une visibilité accrue. Le Schnapou est mis en vente dans les kiosques de Moutier à Crémines, Court et Valbirse. 

Claude Gigandet

L’équipe de rédaction du Schnapou et à droite du mur, la tentative de lancement d’une édition concurrente avortée. (photo ldd)