Après avoir dirigé le dicastère des travaux publics et des eaux (claires et usées) durant huit ans, Martin Tschan a hérité d’un département qui lui sied à merveille, soit l’agriculture, la sylviculture et le patrimoine communal. Ce changement est intervenu au début de la présente législature suite à une refonte complète des dicastères découlant de la réduction des membres de l’Exécutif de neuf à sept. En enfilant un costume taillé sur mesure, Martin Tschan a rapidement trouvé ses marques et semble particulièrement satisfait de pouvoir évoluer dans un milieu qui lui est encore plus proche que celui des travaux publics et des eaux. Sa mission est d’autant plus passionnante que les dossiers inhérents à son dicastère lui tiennent tout particulièrement à cœur. On pense par exemple au triage forestier Centre Vallon qui a pris forme au début de l’année avec la création d’un syndicat formé par sept propriétaires de forêts, soit les bourgeoisies de Corgémont, Cortébert, Courtelary, Cormoret et Villeret ainsi que les Municipalités de Corgémont et Villeret. Cette fusion a pour objectif de mieux gérer les forêts et d’affronter le changement climatique. Pour remplacer Daniel Jeanguenat qui a officié au poste de garde forestier pendant trois ans, Gloria Locatelli a été engagée à temps partiel dès le 1er juin dernier. Depuis le 1er septembre, Benoît Breton est venu compléter l’équipe à plein temps. Pas de doute : ce nouveau triage forestier qui couvre une surface de plus de 3000 hectares, à savoir 2000 hectares en forêt et 1000 hectares en pâturages boisés, est entre de bonnes mains. Pour rappel, Corgémont dispose de deux chauffages à distance : celui de La Combe (côté nord de la route cantonale), exclusivement placé sous l’égide de la Municipalité et celui d’Energie Corgémont SA (côté sud de la route cantonale) dont la Municipalité est actionnaire à 40 %. L’approvisionnement en bois est donc conséquent et la tempête survenue à La Chaux-de-Fonds en juillet dernier a incité la Municipalité de Corgémont à diminuer provisoirement les coupes jusqu’à l’année prochaine pour s’approvisionner dans la Métropole horlogère. Un choix également opéré par les autres propriétaires de forêt membres du triage forestier Centre Vallon.
L’économie villageoise se porte comme un charme
Le changement climatique apporte aussi son lot de soucis au niveau des pâturages puisque les sources s’assèchent en raison du manque de précipitations. Avec plus de 500 bêtes estivées, la Municipalité de Corgémont a décidé de prendre des mesures concrètes en installant des bassins supplémentaires branchés au réseau de la commune au mois d’août dernier. Toujours au chapitre des dossiers placés sur la liste des priorités du Conseil municipal, on citera le développement économique. La récente arrivée de nouvelles enseignes au village est très réjouissante. Lors de la cérémonie réservée aux nouveaux habitants, qui s’est tenue jeudi dernier, il a été mentionné que l’UCAC (Union des commerçants et artisans de Corgémont) comptait quarante-cinq membres, ce qui en dit long sur la vitalité du commerce et de l’artisanat local. Destiné à éviter les crues et à favoriser la biodiversité, le réaménagement des berges de la Suze est également un projet surveillé comme le lait sur le feu par le Conseil municipal de Corgémont qui a déjà pris le taureau par les cornes pour solutionner les problèmes des crues au ruisseau des Jonchères et du Katzenbach. A noter que l’ECOpoint centralisé Weber Transports SA à la Rue de l’Avenir 43 donne entière satisfaction à la population. En fin d’année ou au début de l’année prochaine, une nouvelle étape importante sera franchie au niveau des déchets avec l’installation de onze molocks (conteneurs semi-enterrés). S’agissant du climat régnant au sein du Conseil municipal de Corgémont, Martin Tschan le décrit comme étant particulièrement agréable : « Suite à la réduction des membres de l’Exécutif de neuf à sept, un temps d’adaptation a été nécessaire pour retrouver ses repères », explique-t-il. « Je ne vous cache pas que le fait de devoir me mettre à la tablette numérique m’a un peu bouleversé puisque j’étais très attaché à l’ancienne méthode. Mais bon, les adaptations font aussi partie de la fonction. »
Son esprit s’est allégé…
Le remplacement du maire Etienne Klopfenstein par Denis Bessire n’a surtout pas fait souffler un vent d’instabilité au sein des autorités municipales, mais on ne peut pas nier non plus un certain changement : « Son style n’est pas meilleur, mais différent », signale Martin Tschan. « Comme Denis a grandi dans le Vallon, il connaît très bien les traditions des villages. Dynamique, sportif, proche de la nature, il est à l’écoute des gens et amène de nouvelles idées. Bref, dans le cas où il devait être candidat à sa propre succession aux élections municipales de l’année prochaine, il n’aura pas trop de souci à se faire », relève l’élu UDC. Et lui, briguera-t-il encore un nouveau mandat ? « J’ai remis l’exploitation agricole à mon fils et cela a passablement allégé mon esprit. De ce fait, je me sens prêt à rempiler pour quatre ans, mais pas davantage. »
Olivier Odiet