Portraits

Aider les animaux en détresse

Edition N°27 - 14 juillet 2021

Marisa et Tino. (photo mv)

Découvrez le 16e épisode de notre série intitulée Histoire d’A pour histoire d’Animaux, histoire d’Adoption, histoire d’Amour…

Pour Marisa Vonlanthen, aimer les animaux ce n’est pas seulement les adopter mais aussi les soigner et les respecter. C’est pourquoi, cette juriste de formation, qui a exercé en qualité d’avocate et de juge durant plusieurs années et qui a adopté de nombreux animaux cabossés par la vie, s’est lancée dans une formation d’ostéopathie animale. Elle a cofondé l’association Asso’SAM groupant une dizaine de thérapeutes qui soignent les pensionnaires des refuges et des sanctuaires. Cohérente jusqu’au bout, Marisa a fait le choix d’être vegan et affirme ses convictions antispécistes.

Diana sauvée des eaux

Toute petite déjà, Marisa n’aurait pas fait de mal à une mouche, au sens littéral du terme : « Je n’aurais jamais pu tuer un insecte. Je sauvais les mouches, les fourmis et les moustiques », confie-t-elle. Mais c’est à 7 ans qu’elle est confrontée pour la première fois à la barbarie humaine : « Nous étions à la plage en Italie et un homme tentait de vendre des chiots aux estivants. Comme personne ne voulait les lui acheter, il a jeté toute la portée à la mer. » Horrifiés, Marisa et ses parents se lancent à l’eau et ils parviennent à sauver un des chiots de la noyade. C’est Diana, le premier chien de la famille et c’est lui qui donnera le ton : chiens, chats, poules, chèvres, tous les animaux que Marisa adoptera au cours de sa vie (et ils sont nombreux !), sont tous des rescapés de la maltraitance ou des laissés pour compte.

Moustique et Tino

Retenons Moustique et Tino. Moustique, un croisé caniche-teckel que le refuge qui l’avait accueilli voulait euthanasier parce qu’il avait 11 ans.

Recueilli par Marisa et sa compagne Nathalie, il a vécu encore neuf ans ! Et Tino, un terrier croisé qui a aujourd’hui 14 ans. Il avait passé les premiers mois de sa vie attaché à un radiateur avant d’être séquestré pour avoir été battu. « On a toujours fait de belles expériences avec les animaux que l’on a adoptés », confie Marisa. « Seul Tino nous a fait un peu de souci les trois premières années. Mais aujourd’hui, tout va bien, même s’il demeure quelques séquelles de son passé douloureux. »

Une formation d’ostéopathe

Adopter des animaux en détresse, c’est bien, mais pour Marisa, ce n’est pas suffisant, elle veut aussi pouvoir les soigner. Parallèlement à son travail de juriste, elle se lance donc dans une formation d’ostéopathe. Elle obtient son diplôme après avoir suivi durant cinq ans des modules et des stages en France, en Suisse et en Belgique. En 2008, elle ouvre un cabinet à Bellelay. Mais l’ostéopathie animale n’a jamais été son gagne-pain. Elle continue à travailler à temps partiel en qualité de juriste. Dans son cabinet, le client donne ce qu’il veut (ou ce qu’il peut) et tout est reversé à l’association qu’elle a fondée il y a une dizaine d’années, Asso’SAM.

Aider les animaux de rente et les primates

L’Association Soin et Aide aux Animaux Maltraités (Asso’SAM) collabore avec une dizaine de thérapeutes de diverses disciplines (ostéopathie, shiatsu, acupressure, phytothérapie, …) qui interviennent dans les refuges et dans les sanctuaires accueillant des animaux handicapés ou âgés pour qu’ils coulent des jours tranquilles jusqu’à la fin de leur vie. Les soins de ces thérapeutes sont alors pris en charge par Asso’SAM. « Chaque année, c’est 200 à 250 interventions qui sont ainsi financées par l’association », explique Marisa.

De son côté, elle aussi est active dans les sanctuaires et se rend par exemple régulièrement à la Hardonnerie, près de Verdun, en France. Un refuge qui accueille des animaux de ferme au passé difficile (animaux saisis suite à des maltraitances ou sur des sites d’abattage illégaux, animaux issus d’élevages intensifs). Ses patients sont des boucs, des moutons, des cochons ou des chevaux qu’elle soulage des séquelles de leur maltraitance, de leurs rhumatismes ou de leurs fourbures. Pour elle il n’y a pas de différence entre animaux de rente, animaux domestiques et animaux sauvages. Insatiable, Marisa vient juste de terminer une formation en primatologie dans le but de réhabiliter les grands singes maltraités dans des laboratoires ou dans des cirques.

Vegan et antispéciste

Totalement cohérente avec ses convictions, Marisa est vegan et antispéciste. « Comment peut-on être si sensible pour son chien et son chat et si insensible à la douleur des animaux de rente ? » s’indigne-t-elle. De son côté, elle ne mange pas de viande ni ne consomme aucun produit d’origine animale : « Je ne veux pas de maltraitance dans mon assiette. »

Par ailleurs, antispéciste assumée, elle refuse de considérer que l’homme est supérieur aux animaux et que certaines espèces animales (chiens, chats, chevaux) méritent plus de considérations que d’autres (vaches, cochons, moutons, poules…). Mais, Marisa tient à le préciser : « Aimer les animaux, cela ne veut pas dire ne pas aimer les gens. » Elle conclut avec une citation de Bertha Von Suttner, Prix Nobel de la Paix en 1905 : « Après le verbe aimer, aider est le plus beau verbe du monde. »

Claudine Assad

Asso’SAM

Sous Béroie 16, 2713 Bellelay

www.assosam.ch

Marisa et Tino. (photo mv)