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And the winner is…

Edition N°42 - 11 novembre 2020

Au risque de décevoir les cinéphiles, je ne vais pas vous parler de la prochaine cérémonie des Oscars qui, avec le chamboulement de tous les agendas, pourrait être avancée ou ajournée. J’aimerais donc vous évoquer la fin d’un très mauvais scénario, d’un « american dream » volé aux américains, de la chute de l’égo d’un homme : Citizen Trump ! Je rassure nos lecteurs, il ne s’agit pas de mettre encore de l’huile sur le feu mais de comprendre comment un homme d’affaires ne voulant que son bien personnel et celui de sa famille a réussi à prendre en otage le Vieux Parti en s’appuyant pour cela sur un électorat dont les contours ne sont pas simples à dessiner. En effet, aucun groupe ethnique n’a voté massivement pour ou contre Donald Trump. Il s’agit plutôt de la victoire du savoir contre l’ignorance, de l’apaisement contre l’invective. Les ressortissants cubains de Miami ont voté Trump car les démocrates ne sont que des « communistes » proches de l’idéologie castriste ! Par cet exemple, on notera qu’une partie de l’électorat trumpien est composé d’un fond de cuve nauséabond regroupant des fascistes, des frustrés de tous bords, des créationnistes. En un mot: des hommes en colère, des hommes qui n’aiment pas les autres. Mais comment aimer les autres quand on ne s’aime pas soi-même ! Avec l’élection de Joseph Biden, c’est l’arrivée d’un baume apaisant sur une plaie ouverte, une fracture du peuple américain et chaque partie prête à en découdre. Bien sûr, le nouveau président n’est pas un perdreau de l’année ! Il a cependant, par son vécu parfois tragique, un ton résiliant, une attitude empathique et une volonté de rassembler les Américains au-delà des clivages politiques. Sa meilleure arme est sa colistière et désormais vice-présidente, Kamala Harris, sénatrice de Californie. Lors du débat des vice-présidents, face au transparent Mike Pence, Kamala crève l’écran par son charme, sa pugnacité et son intelligence. Issue d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, elle est le lien vivant entre les Etats-Unis d’Amérique et les Caraïbes, l’Inde et les pays asiatiques tant malmenés par le désormais président sortant. Ancienne procureure générale de Californie, elle sera pour le nouveau président élu un atout de taille face aux recours en justice que les avocats de Donald Trump ne vont pas manquer de déposer. Donald Trump, le golfeur-président, n’admet pas sa défaite et le fait savoir. Cependant, sa base de supporters s’effrite d’heure en heure, de jour en jour et seule sa famille crie avec lui à l’imposture. On a peu d’éléments sur le programme du nouveau président, mais gageons que Joseph Robinette Biden Junior saura, avec un second prénom si riche de promesses, arroser la planète en surchauffe climatique et ouvrir la vanne pour dispenser à son peuple les aides financières que requiert le covid-19 en dotant enfin son pays d’un système de santé digne de la première puissance du monde.