Ex-rédacteur en chef renommé, Beat Grossenbacher tient les rênes de Saint-Imier en tant que chancelier. Sorte de chef d’état-major au sommet d’une tour de contrôle, il coordonne les activités de 7 chefs de service d’une commune qui compte une centaine d’employés.
Beat Grossenbacher, on ne le présente plus. Après 34 ans dans le journalisme, surtout comme rédacteur en chef du Journal du Jura (8 ans), rédacteur en chef adjoint de l’Agence télégraphique suisse ATS (7 ans) et de la Radio suisse romande RSR (13 ans), il a même fait un passage de quatre ans à la rubrique fribourgeoise du quotidien La Liberté. Rien que ça ! Depuis le 1er novembre 2016, il met à profit sa nouvelle fonction de chancelier municipal de la cité imérienne. Pourquoi ce changement d’horizon ? « Ma vie professionnelle est jalonnée d’étapes et cela fait partie de mon tempérament de me renouveler », considère-t-il.
Une âme de bénévole
Elu membre du conseil de ville en 2014 durant un an et demi, Beat Grossenbacher s’implique depuis de nombreuses années dans la vie associative, notamment pour le FC Saint-Imier. « J’ai toujours aimé la politique locale. L’équipe en place et surtout le maire sont des gens que j’apprécie beaucoup. Quand le poste de chancelier a été mis au concours, je me suis dit : pourquoi ne pas me lancer ? » Tout de même, chancelier, c’est lourd ? « C’est le même job que secrétaire communal. Mais une grande commune comme la nôtre dispose de 7 chefs de service, spécialistes dans leur domaine, d’où une responsabilité plus élevée. » Disons que vous avez des tâches d’état-major ? « Oui, on est comme dans une tour de contrôle. Tout passe par la chancellerie, mais, en fonction des spécificités, les tâches sont redistribuées dans les services. »
Avec ses 5’170 habitants, Saint-Imier compte une centaine de personnes que Beat Grossenbacher doit gérer. Vous êtes habitué à ce genre de fonction ? « On ne peut pas comparer, mais chancelier implique de plus grandes responsabilités que dans la presse, car on engage la collectivité. »
L’un de ses principaux jobs à succès a d’ailleurs été de remplir le Parc technologique III dans la zone industrielle de la Clef (direction Sonvilier), soit 6 entreprises toutes louées ou vendues.
Les enjeux de la fusion
Le 29 novembre, les citoyens de Renan, Sonvilier, Saint-Imier, Cormoret et Courtelary doivent se prononcer sur leur fusion comme commune d’Erguël. Quelle est votre position ? « J’y adhère, car mon avenir a peu d’importance par rapport aux enjeux du projet. » Alors vous perdrez peut-être votre fonction ? « Ce n’est pas grave. En tant que salarié communal, je n’aurai plus la garantie du poste, mais celle de l’emploi », considère encore Beat Grossenbacher.
A 62 ans, le chancelier voit poindre la retraite avec philosophie : « Dès lors, je ne vais pas me lancer dans un nouveau job, mais je me verrais bien écrivain public, deux jours par semaine à l’espace de co-working de Saint-Imier. » De quoi retrouver sa plume, qu’il adore.
Roland J. Keller
Portrait express
Nom : Grossenbacher
Prénom : Beat
Date de naissance : 25 juillet 1958
Etat civil : marié, 4 enfants adultes
Profession : licencié en sciences économiques et sociales, option économie politique à l’Université de Fribourg
Domicile : Saint-Imier
Film préféré : Les Petites Fugues,
d’Yves Yersin sorti en 1979
Série TV préférée : la plupart des films policiers
Plat préféré : langue de bœuf sauce aux câpres
Loisirs : cuisine, photo, cyclisme. De Saint-Imier, il parcourt à vélo (mais pas électrique) de longues distances, notamment de Saint-Imier en Toscane. Mais son VTT est électrique !
Traits de caractère : tout en rondeur, de bonne humeur, mais ferme dans ses décisions
Qui fait quoi?
Conseil municipal de Saint-Imier
Patrick Tanner (maire) : finances, administration générale et police
Paula Tanner (vice-maire) : action sociale
Marcel Gilomen : urbanisme et mobilité
Jean Luc Berberat : éducation et culture
Josika Iles : équipement
Corentin Jeanneret : économie et tourisme
Olivier Zimmermann : bâtiments et infrastructures sportives
Beat Grossenbacher : chancelier
Tiago Rodrigues : vice-chancelier