Portraits

Une vision moderne de l’agriculture

Edition N°43 - 18 novembre 2020

Lucas Schüpbach a le privilège de travailler à la Fondation de la communauté d’exploitation Béroie, à proximité de Bellelay. (photo cag)

Si vous désirez actualiser vos connaissances concernant les évolutions du monde agricole helvétique, un nom s’impose : Lucas Schüpbach. Cet apprenti agriculteur de 3e année est une référence à ce sujet.

Il habite à Saicourt depuis sa naissance, il y a 18 ans. Sa scolarité obligatoire s’est effectuée, selon l’organisation communale, dans les écoles de Saicourt, Le Fuet et finalement à Bellelay. Il est l’aîné de trois enfants. L’origine de sa passion, pour ne pas dire sa vocation, pour appréhender les multiples facettes de sa future profession, remonte à sa petite enfance.

Les deux stages de trois jours qu’il a effectués pendant sa scolarité se sont déroulés dans l’agriculture. Inutile de l’imaginer dans une autre profession. Trop souvent sous-estimés, les agriculteurs sont pourtant un maillon indispensable pour notre équilibre alimentaire.

Depuis l’âge de 4 ans, il se rendait chez Andy Bangerter, un voisin paysan, pour s’investir déjà dans ce qui correspondait à ses forces et son âge. L’écurie était l’endroit où il appréciait passer du temps. Ce qui l’intéressait en priorité n’était pas les machines agricoles mais les vaches laitières. Et cela est encore la réalité actuellement. Pour améliorer sa maitrise de la langue allemande, Lucas a courageusement effectué la première année de son apprentissage à Büetigen, dans le Seeland, et la deuxième à Vielbringen, près de Worb. Il dormait sur place, étant considéré comme un enfant de la famille. Pour la troisième, avant d’obtenir son CFC d’agriculteur, il a le privilège de travailler à la Fondation de la communauté d’exploitation Béroie, à proximité de Bellelay. Son patron formateur est Markus Gerber secondé par son associé David Scheidegger. Cette exploitation ultra moderne a été reconstruite en 2018. Quatre personnes y travaillent. Il effectue ses déplacements depuis Saicourt en scooter.

Une première en… troisième

Lucas se plait beaucoup à cette place. Sa journée de travail commence à l’écurie, à 5 h et demie. Une personne s’occupe de traire les vaches et une autre de les fourrager. Chaque vache porte un prénom. Par exemple : Gardena, Jolirose, Mindola. Cela évite des confusions lorsqu’il s’agit de transmettre à un collègue une information relative au problème éventuel d’une vache. Après le petit déjeuner, le travail se poursuit jusqu’à midi et reprend à 13 h 30. Il quitte le domaine aux environs de 18 h 30, selon les circonstances. Lucas a un jour et demi de congé par semaine. Il a congé tous les dimanches et un samedi sur deux. Durant ses deux premières années, il se rendait chaque vendredi en train à Zollikofen pour sa formation théorique. Exception faite pendant les mois de mars et avril 2020, alors qu’il était en Suisse allemande, les cours se suivaient à distance, par ordinateur. Depuis le lundi 9 novembre, il fréquente cette école du lundi au vendredi en rentrant chez lui chaque soir. Cette dernière année, elle est bilingue pour la première fois. La moitié des cours se donnent en français et l’autre moitié en allemand. Après les vacances de Noël, ce rythme se poursuivra jusqu’au 19 mars. Ensuite, il terminera sa formation théorique chaque lundi jusqu’aux examens finaux.

Explosion de joie avec Joy !

Propriétaire à Saicourt de Joy, une jument, il effectue avec elle des promenades dans un cadre idyllique. Son avenir, il ne le projette qu’en Suisse, si possible dans la région qu’il habite. Est-il nécessaire de conclure en affirmant que Lucas apporte la preuve que des jeunes garçons et filles de chez nous ont décidé de maintenir en Suisse une agriculture moderne, adaptée à notre époque ?

Charles-André Geiser

Lucas Schüpbach a le privilège de travailler à la Fondation de la communauté d’exploitation Béroie, à proximité de Bellelay. (photo cag)