Portraits

Bien armé pour attaquer l’avenir!

Edition N°17 - 29 avril 2020

Charles-Edouard Stucki: une personnalité ouverte et réfléchie au caractère bien marqué. (photo ldd)

Agé de 25 ans, Charles-Edouard Stucki, est au centre d’une fratrie composée d’une sœur aînée, Aurélie, et d’un frère cadet, Pierre-Alexandre. C’est une personne ouverte et réfléchie, au caractère bien marqué. 

Parmi ses centres d’intérêts, il collectionne les armes et le «militaria» au sens large. C’est aussi un chasseur, avec comme gibier, une préférence pour le chevreuil. Dans la vie associative locale, il est membre du Jodler-Club Jura Rösli de Moutier. Après une maturité à l’Ecole de commerce de Bienne, il poursuit sa formation au Centre de formation professionnelle Berne francophone (ceff) à Saint-Imier dont il sort avec un diplôme de polymécanicien (mécanique de précision). En une phrase, notre homme a du plomb dans la tête, ce qui signifie notamment calme et raison. C’est une expression française datant du début du XVIIe siècle: «Avoir du plomb en teste». La suite va nous montrer qu’elle a gardé toute sa pertinence. 

Une filière très particulière

Charles-Edouard va alors suivre une filière très particulière et rare, celle d’armurier. Avec le socle que constitue la formation de polymécanicien, il lui faudra deux ans supplémentaires entre cours théoriques à la Berufsschule de Lenzbourg et chez un patron à Kreuzligen pour cette spécialisation. Il faut savoir qu’il ne se forme en Suisse, chaque année, que 3 à 4 armuriers dûment diplômés et qu’il est, depuis 2007, le seul candidat romand. On distingue en effet la patente d’armurier qui n’autorise que l’achat et la vente d’armes à feu et l’armurier diplômé lui permettant, outre le commerce, la réparation, la modification et la production d’armes. C’est chez Werner Kessler, directeur de la société éponyme Kessler Auktionen AG à Kreuzlingen que le Prévôtois terminera ces deux années de formation avec une session d’examens pratiques en mai 2020. En raison de la pandémie du coronavirus, les examens théoriques ont été annulés.

Paré  relever moult défis 

A la fin de son contrat de travail, Charles-Edouard va enchaîner, dès août 2020, avec une école d’officier chez les grenadiers de chars à Thoune. Parmi ses projets, on citera l’ouverture de sa propre armurerie à Moutier au printemps 2021 avec des défis personnels: réhabiliter l’arme en général et l’arme à feu en particulier qui a perdu son lustre d’antan. Faire converger chez l’armurier tous les types d’armes mais surtout tous les amateurs allant du collectionneur d’armes anciennes, au spécialiste du tir sportif en passant par le chasseur. C’est en fait la mise au centre du jeu de l’arme personnelle ou plutôt le retour aux fondamentaux de l’histoire de notre pays qui s’est construite au fil des siècles avec, entre-autres, l’image emblématique du citoyen-soldat. 

Pierre Chevrier 

Charles-Edouard Stucki: une personnalité ouverte et réfléchie au caractère bien marqué. (photo ldd)