Reportée en juin 2020 et en avril dernier, la 93e Fête de lutte du Jura bernois se tiendra à Corgémont les 11 et 12 septembre prochains. L’occasion de prendre la température avec Michel Tschan, vice-président du comité d’organisation et président du comité de dons. « Nous aurions tout pu lâcher, mais notre envie de donner une belle image de la région par le biais de ce sport fascinant a finalement prévalu », précise-t-il en restant persuadé que la persévérance du comité d’organisation se traduira par une avalanche d’éloges à l’heure du bilan. Il faut parfois savoir sortir de sa zone de confort pour récolter les fruits qui découlent de l’effort…
Mettre sur pied une Fête de lutte du Jura bernois n’est déjà pas une mince affaire en soi, mais en période de crise sanitaire, la tâche des organisateurs s’apparente à un véritable casse-tête. L’année dernière, tout avait été minutieusement préparé pour offrir au public un spectacle grandiose, mais le coronavirus a tout gâché, contraignant les organisateurs à annuler la manifestation une première fois avant d’en faire de même en avril dernier. « Nous aurions tout pu lâcher, mais notre envie de donner une belle image de la région par le biais de ce sport fascinant a finalement prévalu », indique Michel Tschan. Une chose est certaine : il n’y aura pas de troisième renvoi car même si de nouvelles restrictions sanitaires devaient être édictées par le Conseil fédéral, les organisateurs pourraient alors activer un plan b : une fête à huis clos.
Il est donc encore trop tôt pour établir un plan sanitaire avec précision, mais cela n’empêche pas les organisateurs de soigner chaque détail en prévision de cet événement qui fera la part belle aux traditions. Michel Tschan profite de l’occasion pour remercier les sponsors : « Ils ont tous tenu leurs engagements. Je leur lève mon chapeau », relève-t-il. Une soirée récréative sera organisée le samedi soir en marge du volet sportif avec des productions musicales de l’orchestre ROCK TRADITION, la famille Beuchat, de Court. Cor des alpes, yodel, lancer de drapeau égayeront la place de fête le dimanche 12 septembre. La remise des prix s’annonce torride sachant qu’elle s’accompagnera de notes musicales distillées par les Turbo Ladies. Michel Tschan profite également de remercier le club de lutte de Péry qui avait préalablement retenu les dates du 11 et 12 septembre pour organiser sa fête régionale et qui donnera un coup de main aux organisateurs de cette 93e Fête de lutte du Jura bernois emmenés par le président du comité d’organisation Etienne Klopfenstein. Une solidarité qui traduit à merveille les valeurs d’un sport de tradition qui a vu sa notoriété grandir en Suisse romande depuis la victoire de Wenger à la Fête fédérale de Frauenfeld en 2010 alors qu’il n’était âgé que de 19 ans.
Carton plein pour jeunes lutteurs du Jura bernois ?
Les jeunes lutteurs (8 à 16 ans) ouvriront les feux le samedi 11 septembre. Une belle occasion de voir les représentants du Jura bernois confirmer les bonnes dispositions entrevues ces dernières années : « Le potentiel est non seulement quantitatif, mais également qualitatif », explique Michel Tschan, qui relève le formidable travail effectué par le chef technique Jean-Philippe Kläy. Disséminée dans les clubs de Tavannes et Péry, la relève qui pointe le bout de son nez collectionne les palmes avec une grande régularité, ne laissant parfois que les miettes aux représentants de la partie alémanique du canton de Berne. Par rapport aux résultats d’antan, c’est un peu le monde à l’envers.
Parmi les jeunes lutteurs du Jura bernois qui s’annoncent véloces et féroces du côté de Corgémont, on citera Jeremy Tschanz, Dan et Tom Burkhalter, Mirco et Yannick Tschan, Damien Wüthrich ainsi que Loris et Yanis Zeller. « Ces jeunes doivent consentir de gros sacrifices sachant que les déplacements dans l’Oberland, l’Emmental ou la Haute-Argovie, par exemple, nécessitent de partir à 5 h – 5 h 30 du matin pour revenir dans le Jura bernois à 18-19 h », souligne Michel Tschan qui se déclare épaté par les exploits constants des jeunes lutteurs du Jura bernois. On peut d’ores et déjà affirmer qu’ils se présenteront à Corgémont sans nourrir le moindre complexe. Que de palmes en perspective…
Olivier Odiet
